L’événement n’est pas passé inaperçu : sur le plateau de Tout le monde en parle, Sophie Lorain a marqué son opposition à la parité, cette logique qui voudrait qu’on impose, généralement à l’aide de quotas, une stricte égalité de représentation entre les hommes et les femmes.
En gros, les individus ne sont plus traités qu’à la manière d’échantillons représentatifs de leur sexe. On la citera pour le plaisir de la formule : « La parité, j’en ai rien à cirer. »
Parité
En gros, Sophie Lorain veut être choisie pour elle-même, et non pour remplir un quota. Simple bon sens, répondra le grand nombre. Propos controversés, préfère dire le système médiatique, qui a l’habitude de faire reculer ceux qui prennent trop de liberté avec le politiquement correct, et dans le cas présent avec le féministement correct. C’est notamment ce qui est arrivé au pauvre Louis-Jean Cormier qui, depuis, a retenu la leçon et préfère se taire lorsque la question se pose.
La parité est à la mode. Ils sont de plus en plus nombreux à s’en réclamer. On veut l’imposer dans les arts, dans le monde de l’entreprise et même en politique. Il suffit de tendre l’oreille, en ce moment, pour entendre des hommes de qualité voulant s’engager en politique raconter qu’on leur a expliqué que leur candidature n’était pas optimale parce qu’on cherche plutôt des femmes, et plus encore, des femmes issues des minorités ethniques.
Même François Legault qui, officiellement, dirige le parti le moins à gauche au Québec, a promis un conseil des ministres paritaire. C’est-à-dire qu’il s’interdira de choisir les meilleurs pour sélectionner ses membres selon leur sexe. Doit-on comprendre que si le meilleur candidat pour pourvoir à un poste est un homme, mais qu’il manque une femme pour avoir un conseil des ministres paritaire, il faudra sacrifier le monsieur ? Désolé, mauvaise anatomie ! Comment ne pas voir là un triste obscurantisme ?
Je me souviens de mon premier vote. C’était pour Céline Signori, en 1998. À moins que ma mémoire ne me trompe, ce n’était pas un homme. Je n’avais pas voté en fonction de son sexe, mais de ses idées : elle était souverainiste. Son principal adversaire était un homme. Mais je n’ai pas voté pour lui. À cause de ses idées. C’était un fédéraliste.
Quand j’entends certaines féministes bien en vue médiatiquement nous dire qu’il faut voter pour une femme parce que c’est une femme, je me demande vraiment si, dans un concours imaginaire, elles préféreraient Margaret Thatcher à Emmanuel Macron.
On l’oublie trop souvent, mais le sexisme ne s’exerce pas que dans un sens. Accorder un privilège à un homme parce que c’est un homme, c’est du sexisme. Accorder un privilège à une femme parce que c’est une femme, c’est du sexisme aussi. Les deux privilèges sont inacceptables.
Le féminisme a permis d’immenses avancées collectives. Mais aujourd’hui, nous n’avons plus à donner à ceux qui s’en réclament le Bon Dieu sans confession.