N'avons-nous rien appris?

André Drouin et les accommodements raisonnables


André Drouin, conseiller municipal d'Hérouxville, vient de publier une nouvelle version de son «code de vie», ce qui lui a valu l'attention des médias. De nouveaux cas d'accommodements raisonnables font la manchette. Les partis de l'opposition à Québec se font une joie d'enfourcher encore une fois le cheval identitaire. N'avons-nous rien appris de la précédente crise des accommodements?
Les leçons à tirer étaient pourtant claires. L'enquête de la commission Bouchard-Taylor sur les affaires ayant fait le plus de vagues en 2006 et 2007 a montré que dans plusieurs cas, les médias et la rumeur avaient véhiculé une version caricaturale des incidents en question. De plus, on sait que le nombre de demandes d'accommodement est petit. En somme, les conflits de valeurs posent effectivement des défis à la société québécoise, mais il n'y a pas de quoi faire une crise sociale à chaque incident.

On aurait dû apprendre aussi que le sujet est extrêmement délicat. Il n'y a pas loin entre l'inquiétude légitime et l'intolérance, la seconde se cachant souvent sous la première. Médias et politiciens doivent donc faire preuve d'une infinie prudence. Récemment, un reportage télévisé sur un cas d'accommodement raisonnable à Montréal était illustré par des images de femmes portant la burqua... dans un pays arabe. C'est exactement le genre de dérapages qu'il faut éviter.
Certains réclament la tenue d'un débat public sur la laïcité au Québec. Une nouvelle grand-messe à la Bouchard-Taylor? Non merci. Les Québécois de toutes origines et de toutes opinions ont eu des mois pour se défouler. Au gouvernement et autres institutions concernées de prendre les décisions qui s'imposent. Les controverses seraient moins fréquentes si l'État québécois mettait en place des balises claires visant à afficher et à garantir sa laïcité.
Bien des Québécois rêvent d'une solution simple qui réglerait une fois pour toutes la question des accommodements raisonnables. Malheureusement, aucun texte de loi n'empêchera les chocs de valeurs, les décisions difficiles que ceux-ci nécessitent, le défi permanent que représente l'intégration dans la société québécoise de gens aux cultures diverses.
Dans son jugement avalisant la loi française qui interdit le port de «signes religieux ostentatoires» à l'école, la Cour européenne des droits de l'homme a souligné: «Le pluralisme et la démocratie doivent se fonder sur le dialogue et un esprit de compromis, qui impliquent nécessairement de la part des individus des concessions diverses qui se justifient aux fins de la sauvegarde et de la promotion des idéaux et valeurs d'une société démocratique.» Dialogue, esprit de compromis; outre un État qui affirme les valeurs clés de la société québécoise, la paix sociale et l'intégration harmonieuse passent nécessairement par ces deux exigences de la démocratie.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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