Philippe Couillard promet des changements «robustes» au ministère des Transports, à la lumière des témoignages explosifs rendus hier par deux employés du MTQ.
«Je trouve ça sérieux et prioritaire. Il n'y a pas de compromis à faire, il faut régler cette situation (...) Il y a de toute évidence au ministère des Transports, depuis plusieurs années et c'est apparent maintenant, un problème profond de culture; ça remonte probablement à cinq, dix, 15 ou 20 ans», a déclaré le premier ministre ce matin, à l'Assemblée nationale.
Ordre a été donné au sous-ministre Denis Marsolais de «prendre toutes les mesures requises pour assainir les pratiques au MTQ et améliorer la culture de travail. Je l'ai assuré que toutes les ressources nécessaires lui seraient rendues disponibles», a précisé le chef du gouvernement.
Philippe Couillard a rappelé que l'UPAC et la vérificatrice générale se penchent présentement sur la situation au MTQ. Une quinzaine d'enquêtes sont en cours. «On parle d'intimidation, de documents modifiés, ce sont des allégations très sérieuses (...) Ça ne suffirait pas de dire: on va laisser les enquêtes suivre leur cours. Il faut s'adresser à l'enjeu plus profond qui est celui qu'on voit, on va le corriger.»
Le premier ministre a reconnu, en anglais, que le gouvernement avait été privé d'informations qu'il devait recevoir pour assumer correctement ses responsabilités. «Pour exercer leur autorité, les élus doivent recevoir l'information. Ce qui est évident, c'est qu'il y a une culture qui empêche l'information de circuler jusqu'au ministre. Ça ne sera pas toléré.»
«Scandale»
Pour sa part, le chef intérimaire du Parti québécois s'est montré plus incisif. «On fait face à un scandale en ce qui concerne le ministère des Transports du Québec. On est devant un gouvernement qui, au plus haut niveau (celui du) premier ministre, qui a déposé de façon parlementaire de faux documents. C'est extrêmement grave. On a déposé une requête en outrage au Parlement au président de l'Assemblée nationale.»
Ces déclarations découlent des révélations faites mercredi par l'enquêteuse Annie Trudel et l'ex-vérificatrice interne du MTQ Louise Boily devant les députés de la Commission de l'administration publique (CAP). Mmes Trudel et Boily se sont dites soulagées de pouvoir témoigner avant de déclarer avoir été témoins de falsification de documents, avoir constaté des irrégularités et, dans un cas, avoir été l'objet de manoeuvres d'intimidation.
Du côté de la CAQ, le chef François Legault a réclamé la démission du ministre des Transports Jacques Daoust et le remplacement du sous-ministre Denis Marsolais par une personne de l'extérieur de la machine administrative du gouvernement. «C'est le test de leadership le plus important pour le premier ministre (...) Pour faire un ménage, ça prend un leader fort», a souhaité M. Legault.
Un débat d'urgence aura cours au sujet de la situation au ministère des Transports après la période de questions.
Plus de détails à venir.
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