Montréal, ville britannique ?

Tribune libre


Les armoiries et le drapeau de la ville de Montréal seraient-ils les symboles qu'elle n'a jamais été une ville française ?
Quiconque observe le drapeau de la Ville de Montréal a tôt fait de remarquer qu'il y est présent une fleur de lys dont nous connaissons tous la signification. Cette fleur de lys y occupe un des quatre cantons partagés par une croix héraldique emblème de la pensée et l'action chrétiennes dont nous connaissons et nous souvenons aussi tous la signification. Mais que représentent donc les trois autres brindilles ?
Arboré pour la première fois en 1939, le drapeau reprend les principaux symboles héraldiques des armoiries de la Ville de Montréal qui ont été adoptées en 1833 et modifiées en 1838 par les conseillers municipaux de l'époque. Est-il utile de rappeler l'ambiance peu joviale qui régnait à cette période sombre de notre histoire en pleine crise de la révolte des Patriotes et au moment même où le Parlement britannique suspendait la constitution du Bas-Canada et nomma Lord Durham gouverneur général et haut-commissaire pour enquêter sur la Rébellion ?
Les armoiries et le drapeau reflétèrent donc, sans ambiguïté, les ambitions «canadian» de l'époque, soit la minorisation systématique des Canadiens-Français. Les trois autres étranges meubles végétaux du drapeau de notre ville sont la rose de la maison de Lancastre, logée au deuxième canton qui y symbolise l'élément d'origine anglaise. Le chardon, au troisième canton, représente l'élément d'origine écossaise de la population. Le trèfle d'Irlande, au quatrième canton, rappelle la présence de l'élément d'origine irlandaise qui s'est établi sur le sol montréalais. Le tout sur un drapeau d'Angleterre de l'époque représentant la croix de Saint-Georges en rouge sur fond blanc.
Le drapeau de la Ville de Montréal ne comportant pas de texte, personne ne s'offusque d'y voir le drapeau de l'Angleterre enguirlandé de pictogrammes qui symbolisent la prédominance de la culture anglo-saxonne. On finit par se demander si la présence de la fleur de Lys n'est pas incongrue.
Si nous avons la conviction d'affirmer le français à Montréal, ne serait-il pas temps de doter notre ville d'un drapeau digne de nos origines françaises ?


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé