Vous souvenez-vous du scandale de la double facturation pendant la construction du Stade olympique à Montréal ?
Des camions-malaxeurs remplis de béton entraient sur le chantier et leurs conducteurs facturaient leur chargement.
Puis les camions traversaient le chantier, sortaient par une porte et faisaient le tour pour rentrer par une autre porte !
Les camionneurs pouvaient ainsi facturer deux ou trois fois le même chargement !
LE TUBE DE PÂTE À DENT
Je pensais à ça, hier, en lisant le dossier du Bureau d’enquête sur le scandale de collecte d’ordures à Montréal.
Une entreprise privée, payée par la Ville de Montréal pour ramasser les ordures dans les rues de l’arrondissement de Verdun, passait sur ses factures des vidanges qu’elle ramassait à Brossard, à Boucherville, à Carignan et à Belœil !
L’entreprise était payée au poids, alors... Plus de vidanges ramassées, plus de fric dans ses coffres !
Le pire est que la Ville avait des outils lui permettant de surveiller les allées et venues des camions de l’entreprise : des balises GPS, une balance...
Mais la Ville ne vérifiait pas les données des balises et la balance servant à peser les camions de vidanges avant et après leur collecte était brisée !
Résultat : les fraudeurs pouvaient voler la Ville en toute tranquillité, sans être embêtés...
Ce qui nous amène à la question que je ne cesse de poser dans cette chronique : voulez-vous me dire pourquoi nos gouvernements et nos administrations municipales ne surveillent pas plus attentivement la façon dont on dépense notre argent ?
On a l’impression qu’on se dit : « Bof, de toute façon, l’argent public c’est comme le dentifrice : tu penses qu’il n’en reste plus, mais il y en a encore. T’as juste à presser un peu plus le contribuable... »
ON RIT DE NOUS
Si nos administrateurs payaient de leurs poches, vous pouvez être sûrs qu’ils seraient vigilants !
Mais c’est de l’argent public, qui appartient à tout le monde, donc à personne...
Alors on paie les factures ! Sans rien vérifier !
Comme Mario Dumont l’écrivait, l’autre jour : le gouvernement fédéral a récemment décidé de vérifier comment on dépensait les deniers publics dans certains ministères et organismes. Eh bien, croyez-le ou non, à la fin de l’exercice, ils ont conclu que tout était correct !
Pas un sou n’est dépensé inutilement !
Tout balance ! Il n’y a AUCUN gaspillage !
Voulez-vous rire de nous ?
Nous prenez-vous pour des caves ?
UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR
Un autre qui nous prend pour des caves : Régis Labeaume.
Pendant sa campagne, le maire de Québec était contre un projet de tramway, et là, il présente... un projet de tramway !
« Je vais profiter des débats pour dire la vérité aux gens, a-t-il déclaré le 14 octobre 2017. Moi, ma ligne est très simple. Il faut bien expliquer ce qu’on fait. Il faut informer la population. Ça sert à ça, des débats. »
Ah oui ?
C’est drôle, mais je ne me souviens pas que monsieur Labeaume ait informé la population sur son projet de tramway pendant sa campagne...
J’imagine qu’il a vu la lumière ces dernières semaines.
Bien tiens...