Merci à Aubin de nous rappeller les effets pervers du statu quo

Tribune libre

Lire Aubin de La Gazette dans sa tentative de réfutation de l'argumentaire écologiste en faveur de l'indépendance, nous montre un journaliste exécutant sa basse besogne de commande politique, qui doit chercher à réfuter tout argument souverainiste qui traverse l'actualité. À la longue, imposer une camisole de force à la raison pour toujours lui faire dire une absurdité - l'indépendance, c'est bon pour 200 pays, c'est bon pour le Canada mais voyons, ça ne peut pas l'être pour le Québec - ce doit être lassant. À force de tourner sur ce petit manège on ne sait plus bien ce qu'on dit.
À preuve, l'argument biscornu d'Aubin illustre en fait un des nombreux avantages de l'indépendance. Car selon lui, le Québec est un mauvais élève en écologie, parce qu'il est laxiste et ce laxisme serait dû à une pénurie d'investissement. Il attribue cette pénurie d'investissement à l'incertitude politique. Admettons - rien que pour suivre le raisonnement qu'il avance.

Cette incertitude est due à quoi ? C'est que le Québec hésite : le Canada magouille contre son accession à l'indépendance, mais cette aspiration ne le quittera pas tant que son identité ne sera pas assimilée.

Cette incertitude sera donc réglée le jour où le Québec tranchera et réalisera son indépendance. Il pourra alors s'occuper sans mollesse de son mieux-être, son développement y compris dans les nouvelles filières écologiques et en général dans une voie de développement durable.

Aubin tente de limiter le résultat de l'indépendance à son lendemain immédiat, la période d'ajustement : mais on sait très bien que celle-ci, bien naturelle, permettra ensuite au pays indépendant de prendre son erre d'aller. L'indépendance d'un pays ne se fait pas pour les 3-4 années qui suivent mais pour un bénéficie sur une échelle historique, celle de l'histoire des civilsations ! Combien de temps avant qu'en fait l'argument avancé par Aubin, l'incertitude politique, ne se transforme en remarquable stabilité ? Rien ne permet de prétendre que le Québec ne serait pas stable. Au contraire, comme il l'avoue, c'est le carcan du Canada actuel qui offre un cadre instable.

Au lieu d'être dans l'incertitude permanente, le Québec, en faisant le pas décisif, pourrait se donner une petite période d'ajustement qui lui permettra ensuite d'entreprendre ce qu'il veut, comme il le veut, dans le déploiement plein et entier de ses forces. Pareil investissement en vaut bien la peine, et on doit remercier Aubin de nous rappeler combien le statu quo fédéraliste est paralysant pour le Québec, jusque dans la réglementation de la pollution !

Voici l'extrait où Aubin nous explique les effets pervers du statu quo fédéraliste :

The big reasons for Quebec's leniency are the political uncertainty and high taxes that deter investment. PQ and Liberal governments alike look the other way at dirty industry. With per-worker investment the second- lowest in Canada after Prince Edward Island, Quebec takes what investment it can get.
In a sovereign Quebec, this would only worsen. Business and workers would leave, taxes would rise because of fewer taxpayers. Economic issues would swamp us. Citizens of the new republic could wave the environment goodbye.

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Charles-Philippe Courtois29 articles

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Charles-Philippe Courtois est docteur en histoire et chercheur postdoctoral à la Chaire de recherche en rhétorique de l'Université du Québec à Trois-Rivières. Il prépare la publication de La Conquête: une anthologie (Typo, automne 2009).





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