RED DEER | Maxime Bernier a averti samedi l'Alberta de ne pas suivre l'exemple du Québec en agitant l’épouvantail de la séparation pour arracher plus de pouvoirs et d'argent d’Ottawa.
Cette stratégie, a-t-il ajouté, selon les propos rapportés par l’Edmonton Journal, n'a fait qu'engendrer davantage de mécontentement au Québec.
Le chef du Parti populaire du Canada (PPC) a donné son premier discours depuis sa défaite dans sa circonscription de Beauce aux dernières élections fédérales, devant près de 400 personnes selon le groupe de réflexion «Freedom Talk», organisateur d’une conférence sur le séparatisme albertain, à Red Deer.
«Vous vous retrouverez probablement dans une dynamique politique très négative, qui s'appuie sur des tentatives infructueuses de faire chanter Ottawa, des divisions internes et du ressentiment contre le reste du pays, a déclaré Bernier. Comme au Québec.»
Selon lui, l’Alberta devrait se consacrer à «réparer le Canada», qui souffre d’un «fédéralisme déformé, causé par un gouvernement trop grand». «Cela crée des tensions et encore plus de divisions», a-t-il insisté, selon l’Edmonton Journal.
La montée du séparatisme, tant au Québec que dans l'Ouest, peut être directement liée aux largesses du gouvernement fédéral, qui est intervenu dans les affaires provinciales et a favorisé certaines régions par rapport à d'autres, mais reste une «faible menace» pour Ottawa, selon le chef du PPC.
«Si le séparatisme n’a pas réussi à faire beaucoup de choses bénéfiques au Québec, et ce malgré une menace plus crédible, imaginez ce qu'il peut accomplir ici, a-t-il expliqué. Les Québécois qui veulent plus d'autonomie pour le Québec devraient s’allier avec [d'autres provinces] au lieu de faire des demandes irréalistes à Ottawa et au reste du pays.»
«Ce dont nous avons besoin pour résoudre nos problèmes d'unité et améliorer le fonctionnement de notre fédération, c'est un bon gestionnaire d'un gouvernement plus petit, beaucoup moins intrusif et moins interventionniste», a déclaré Bernier.
Dans son discours de samedi, Bernier n'est pas revenu sur l’échec de son parti, qui n’a fait élire aucun député et qui a récolté 1,64% des voix.