Tout semble indiquer que c’est samedi prochain, dans le cadre du conseil général qui marquera le début de la course à la chefferie du PLQ, qu’Alexandre Cusson confirmera sa candidature.
C’est ainsi que le maire de Drummondville officialisera ce qui n’était plus un secret pour personne depuis l’annonce de son départ de la présidence de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) la semaine dernière.
Qui plus est, la députée Marwah Rizqy avait pas mal vendu la mèche lors de sa présence à La Joute lundi dernier. À ce moment, la députée de Saint-Laurent a annoncé qu’elle renonçait à se présenter à la chefferie du parti, après s’être laissé désirer pendant plusieurs mois, sans succès.
Du même souffle, elle a annoncé qu’elle avait l’intention d’appuyer Alexandre Cusson lorsqu’il fera officiellement le saut. En étant la première élue à le plébisciter publiquement et en insistant sur le rôle qu’elle entend jouer auprès de celui-ci, la députée libérale se positionne précocement en espèce de lieutenante de facto. Est-ce une bonne chose pour le futur candidat à la chefferie ?
Avantages
Si Alexandre Cusson souhaite incarner un vent de fraîcheur pour le PLQ, il devra tenter, minimalement en apparence et concrètement idéalement, une rupture avec l’establishment libéral. C’est exactement ce que madame Rizqy s’emploie à faire, n’hésitant pas à faire de nombreux reproches à ses collègues ayant œuvré sous Philippe Couillard. Elle n’hésite pas à condamner la rigueur budgétaire, même si celle-ci aura permis au Québec de se trouver dans une position fort enviable en matière de finances publiques.
Également, l’actuel maire de Drummondville partira avec un retard certain quant à l’appui des militants jeunes du PLQ, madame Anglade ayant fait le plein à ce niveau au cours des derniers mois. Sachant que ceux-ci auront le tiers de voix lors de l’élection à la chefferie, la jeune députée fougueuse pourrait aider l’aspirant-chef à faire des gains sur ce front.
Inconvénients
Mais Marwah Rizqy travaille essentiellement pour une seule personne : Marwah Rizqy. S’il est vrai que bien des observateurs apprécient la franchise et le style de la députée, il n’en demeure pas moins qu’elle collectionne les ennemis au sein de son propre caucus. Elle divise davantage qu’elle rassemble.
Il fallait l’entendre hier prétendre qu’elle dérange ses collègues... parce qu’elle est une femme ! Non, madame Rizqy, ce n’est pas le fait que vous soyez de la gent féminine qui explique vos difficultés avec vos pairs. C’est plutôt cette fâcheuse manie d’aiguiser sans cesse vos couteaux pour mieux les planter dans le dos de ceux-ci. Ça, c’est assez unisexe comme phénomène.
Je comprends Alexandre Cusson de vouloir additionner le plus grand nombre d’appuis possible. Mais je me questionne sur la pertinence d’avoir identifié Marwah Rizky comme pierre d’assise de sa candidature.
C’est un bien drôle de message à envoyer que de se coller d’emblée au mouton noir quand vous souhaitez unir et rassembler. Contre toute attente, cette course sera finalement très divertissante.