Martine Ouellet a confirmé hier son intérêt pour la direction du Bloc québécois.
Le Bloc québécois n’est pas en très grande forme depuis la vague orange de 2011. En 2015 -malgré un recul dans les suffrages- le Bloc a tout de même obtenu dix sièges, passant près d’une reconnaissance parlementaire. Pas mort, mais pas fort, le Bloc ? Certainement, mais les exemples de formations revenues en force après l’annonce prématurée de leur expiration sont nombreux. En politique, il est désormais convenu d’affirmer –avec raison- que tout peut arriver. Une victoire péquiste en 2018 et une transformation de l’élection canadienne suivante en référendum sur Énergie-Est –comme Jean-François Lisée l’a promis- et le Bloc pourrait bien redevenir un joueur de premier plan. Qui de mieux, d’ailleurs, serait mieux placée qu’une ancienne ministre des ressources naturelles pour débattre de l’enjeu de l’oléoduc ?
La tâche sera toutefois gigantesque. Le Bloc doit actuellement être reconstruit de fond en comble. En cela, Martine Ouellet a une personnalité cadrant parfaitement avec les besoins du parti. Par sa ténacité et sa volonté de fer (que ses détracteurs qualifieront de kamikaze...), Martine Ouellet n’a assurément pas peur des défis. On l’a également vu au cours des deux dernières courses à la direction du Parti québécois par sa promesse de tenir un référendum pendant un éventuel premier mandat péquiste : pour elle, il ne faut pas avoir peur d’affronter vents et marées pour, au final, en venir à l’emporter.
Il faut aussi dire qu’elle a un sacré caractère. C’est une condition sine qua non pour diriger le Bloc. Il n’est pas facile pour le moral d’être à la tête du Bloc, devant affronter les autres chefs et supporter le quotidien dans l’enceinte d’un pays avec lequel on souhaite rompre, sous les regards méprisants et les insultes des Canadiens. Je doute que Martine Ouellet ait bien peur de cela. C’est un plus en sa faveur.
L’élection éventuelle de Martine Ouellet à la tête du Bloc serait aussi en parfaite cohérence avec le positionnement de ce parti depuis la course à la direction de 2014. L’élection de Mario Beaulieu à la direction du Bloc n’avait alors rien d’anecdotique et témoignait plutôt de la victoire d’une base militante résolument indépendantiste, qui plaçait la souveraineté au centre de l’action du parti, et qui venait de supplanter l’« ancien Bloc » voué à la défense des intérêts du Québec à Ottawa. Le brouhaha qui s’ensuivit était un indicateur éloquent qu’un véritable changement de culture était en train de se produire. Aujourd’hui, une majorité des dix députés bloquistes provient des rangs de cette nouvelle frange indépendantiste, dont la présence au Bloc aurait été difficilement pensable avant l’arrivée de Mario Beaulieu. L’actuelle députée de Vachon irait donc comme un gant à un tel caucus et à un tel parti.
Donc, Martine Ouellet au Bloc ? Bonne idée ! À condition que le PQ la soutienne...
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