Marco Bélair-Cirino - Des milliers de souverainistes ont marché, hier après-midi, dans dix villes québécoises à l'appel du collectif Libre marcheur pour souligner un double anniversaire: le 20e de l'échec de l'accord du lac Meech et le 15e du dernier référendum sur la souveraineté du Québec.
«Soyons unis. Nous l'aurons, notre pays», ont-ils scandé à Montréal, Québec, Gatineau, Chicoutimi, Amos, Sherbrooke, Victoriaville, Saint-Jérôme, Sept-Îles et Terrebonne, faisant fi, un moment, des façons différentes d'accéder à l'indépendance qui les distinguent.
À Montréal, plus de 1000 personnes s'étaient donné rendez-vous à 13h au parc Jeanne-Mance. Une vague de drapeaux du Québec et des Patriotes a ensuite déferlé avenue du Mont-Royal, jusqu'au parc La Fontaine, où discours patriotiques et performances musicales attendaient ceux qui les brandissaient... et les autres.
«Des milliers de personnes ont marché pour manifester leur envie de dire: "Oui" à la naissance de leur pays. Un "oui" que les centaines de milliers de souverainistes de 32 ans et moins n'ont jamais eu la chance d'inscrire sur un bulletin référendaire», a affirmé la porte-parole de Libre marcheur, Catherine Dorion, à des centaines de manifestants rassemblés au parc La Fontaine, dont l'ancien premier ministre Bernard Landry. «Il serait peut-être temps d'aller voir, oui encore une fois, ce qui se passe dans l'âme de la société québécoise, à part les batailles de sondages, d'intentions de vote, et de spéculations médiatiques», a-t-elle ajouté.
La porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, se sont par la suite échangé le micro.
«On recommence. On met tous la main à la pâte. On se prend en main. On n'attend pas le messie ou le sauveur. C'est ce que je comprends du discours des Libres marcheurs. Ça me rejoint», a souligné Françoise David.
L'ancien premier ministre Lucien Bouchard, qui n'était pas présent à la marche a néanmoins renouvelé, sur les ondes de TVA, son allégeance à la souveraineté du Québec, bien qu'elle ne soit pas pour demain. «La souveraineté est pour le moment en panne, c'est sûr. Quand le chef souverainiste s'engage à ne pas faire de référendum, ça veut dire que la souveraineté n'est pas en train d'avancer», a-t-il dit.
Le fondateur du Bloc québécois a aussi fait valoir que si l'accord du lac Meech était, 20 ans après son échec, soumis une nouvelle fois aux Québécois, ces derniers devraient l'appuyer. «Il faudrait voter pour. Regardez où l'on est en ce moment, nous sommes dans l'impasse. Mais ne proposons jamais ça, car ils pensent que c'est réglé au Canada anglais.»
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