Qu’est-ce qu’ils ont donc contre les femmes, tous ces hommes, pour les battre jusqu’à les tuer, pour les maltraiter parce qu’elles sont trop belles ou trop intelligentes? De quel complexe souffrent les mâles humains : de supériorité ou d’infériorité? Assurément d’infériorité.
L’être humain inférieur n’aime pas constater sa réelle infériorité : il réagit avec violence contre la situation et cherche à punir la personne qui lui fait prendre conscience de son état lamentable de servitude. L’Histoire nous a amplement démontré cette lacune grave du mâle humain; pensons à tous ces dictateurs, à tous ces «maîtres» d’esclaves, à tous ces «supérieurs immédiats» d’entreprises où la hiérarchie a tué l’enthousiasme des employés. Toutes les guerres sont l’affirmation bête de certains mâles en mal de pouvoir, de supériorité infantile.
Le mâle, au nom de sa force physique supérieure à celle de la femme, fait le parallèle trop facile, qu’il doit aussi être brillamment supérieur, intelligemment supérieur! La réalité a montré et démontré qu’il n’en était absolument rien : la puissance déductive et d’abstraction du cerveau humain n’a pas de sexe. Cette capacité distinctive du cerveau humain appartient à l’animal humain, indépendamment du sexe de celui-ci.
Mais le mâle qui souffre d’un niveau inférieur de capacité intellectuelle n’aime pas que la femme lui démontre sa supériorité cognitive. Alors, il réagit physiquement et de façon pulsionnelle contre «l’autre» qui présente alors à sa conscience défaillante un danger de supériorité : pour l’inférieur, il faut abattre ce danger avant que ce soit le vrai «supérieur» qui le fasse! La peur, cette émotion bestiale primaire, dirige trop souvent notre cerveau humain reptilien.
L’humanité n’a pas encore totalement conscientisé son état animal primaire : on nous a enseigné que nous avions été conçus à l’image d’un Dieu tout-puissant, miséricorde, omniprésent, mais la réalité est tout autre : nous sommes bêtes avant d’être dieu et notre esprit demeure à ce niveau «supérieur» de l’animal sans plus. Aucun homme, aucune femme ne peut prétendre à la déité et ainsi avoir droit de vie ou de mort sur quiconque.
Terroriser, faire peur, maintenir dans la soumission comme des esclaves, comme un animal, comme un être considéré «inférieur», à qui l’on oblige une «saine conduite» et le silence comme une image, aucune expression ostentatoire sous menace d’exclusion, de violence, de mort. Les hommes, les mâles (surtout eux), les personnes qui agissent ainsi souffrent : elles souffrent de la peur, de cette émotion d’un inférieur dépourvu de foi en soi, de confiance en soi. Ce sentiment d’infériorité fait souffrir jusqu’à tuer l’autre et croire que, par sa disparition, la personne qui tue rétablira ainsi sa supériorité. Erreur infantile, erreur d’éducation, erreur d’ignorance. On appelle aussi ce sentiment «jalousie». Oui, il est mortel; la jalousie est triste et mortelle. La jalousie n’est pas de l’amour; loin de là… La jalousie est une lacune à faire disparaître de notre esprit de conquérant.
Il faut apprendre à aimer; aimer est un art et tout art exige discipline, patience, suprême souci de maîtrise. (“L’art d’aimer”, Erich Fromm)
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