Macron proposera l’établissement d’une force européenne de dissuasion nucléaire

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Macron n'y changera rien : l'Europe est totalement soumise à l'OTAN


Le président français, Emmanuel Macron, va proposer vendredi, dans un discours sur la stratégie de défense française, « une offre de dialogue » aux Européens pour que l’Europe ne soit pas « spectatrice » face aux États-Unis, à la Chine et à la Russie dans un monde de plus en plus instable, ont annoncé jeudi ses services.


Le chef de l’État prononcera le traditionnel discours du quinquennat sur la dissuasion nucléaire à l’École militaire à Paris devant 600 personnes.


Sont également invités les attachés militaires de nombreux pays, partenaires historiques ou non, dont la Russie, le Pakistan et Israël, des puissances nucléaires de fait ou présumées.


Très attendu par le monde militaire, ce discours d’environ une heure est un exercice imposé pour chaque président français, qui est le chef des armées et le décideur ultime pour le déclenchement du feu nucléaire.


Emmanuel Macron « va endosser l’héritage de ses prédécesseurs en l’adaptant à l’état du monde d’aujourd’hui », a expliqué le palais présidentiel de l’Élysée. Un monde marqué par la « fin du cycle post-guerre froide » et par de « nouveaux rapports de force entre puissances nucléaires » dans des zones de friction comme la Syrie, la Libye et la mer de Chine.


Parallèlement se désintègre l’architecture de contrôle des armements en Europe, avec la dénonciation du traité russo-américain sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), qui interdisait les missiles d’une portée de 500 à 5500 kilomètres.


Washington menace en outre de ne pas reconduire le traité New Start sur les armements stratégiques nucléaires, conclu en 2010, après son expiration en 2021.


Désengagement américain


Dans ce contexte, Emmanuel Macron va proposer « une offre de dialogue » et « de service » aux Européens pour affirmer une autonomie européenne « en matière de défense et de maîtrise des armements », a-t-on dit de même source sans plus de précisions.


À Varsovie lundi, le président français avait promis de « prendre en compte les intérêts des autres pays européens », à un moment où nombre d’États membres de l’OTAN, dépendants du parapluie nucléaire américain, s’inquiètent du désengagement des États-Unis de la scène multilatérale orchestré par le président américain, Donald Trump.


La responsabilité de la France est plus grande depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne puisqu’elle est désormais le seul pays de l’UE à disposer de l’arme atomique.


Un haut responsable du parti conservateur de la chancelière allemande Angela Merkel a plaidé lundi pour que l’UE dispose à l’avenir de sa propre force de dissuasion nucléaire, suggérant une mise en commun de l’arsenal atomique français.


Dans son discours, Emmanuel Macron devrait également proposer « un agenda de désarmement nucléaire », tout en défendant le principe de la possession de l’arme atomique par la France, quelques jours avant le 60e anniversaire du premier essai nucléaire français.


En novembre, le pape François avait qualifié de « crime » l’usage de l’atome à des fins militaires et avait démonté la logique de la dissuasion nucléaire, au cours d’une visite à Nagasaki puis à Hiroshima, les villes japonaises dévastées par la bombe atomique à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.




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