Il y a quelque chose d’ahurissant dans la réaction quasi épidermique entendue ces derniers jours dans le reste du Canada à la suite du refus du projet de pipeline de TransCanada exprimé par Denis Coderre au nom de tous les maires de la Communauté métropolitaine de Montréal. Du Toronto Star au Globe and Mail en passant même par Rick Mercer, le Jean-René Dufort canadien, qui, sans aucun humour, ont tous pilonné le soldat Coderre et sa prise de position sur le projet Énergie Est.

Plus ahurissant encore, ou pour le moins assourdissant, est le silence du premier ministre Couillard et des ténors du gouvernement québécois devant l’attitude méprisante pour Montréal et pour le Québec et les arguments fallacieux employés par ceux qui sont montés aux barricades pour défendre TransCanada et pourfendre le maire de Montréal et président de la CMM.

On ressort à satiété l’argument de la péréquation qui veut que le Québec doive payer « sa dette » envers l’Alberta en acceptant Énergie Est. Le silence de M. Couillard s’explique peut-être par la gêne qu’il ressent de l’avoir très gauchement employé un jour. Mais a-t-on jamais analysé le tort incroyable qu’a fait subir au Québec et à son industrie manufacturière la stratégie énergétique canadienne du « tout-aux-sables-bitumineux » à coups de crédits d’impôt et de subventions directes et indirectes ? Aides que l’Institut international du développement durable, qui a son siège à Winnipeg, estimait dès 2010 à plus de 2,8 milliards par année. Cette stratégie à sens unique a gonflé artificiellement la valeur du dollar canadien, on le voit bien maintenant. Ce qui a pratiquement jeté à terre l’industrie manufacturière et exportatrice du Québec. Qui remboursera cette dette au Québec ?
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