La loi spéciale est inéquitable et le gouvernement Couillard agit en «despote éclairé» en guidant le processus d’arbitrage, dit Jean-François Lisée.
«Ah oui! Bravo! Le despote éclairé va demander l'opinion des uns et des autres avant d'utiliser son arbitraire», a dénoncé le chef péquiste mardi lors de la période de questions.
Le projet de loi 142 a été adopté à 76 voix contre 21 au petit matin. Les travailleurs devront être de retour sur les chantiers dès mercredi. La pièce législative prévoit aussi une période de médiation qui s’étirera jusqu’à octobre 2017. Si le conflit perdure jusque-là, un arbitre déterminera les conditions des ouvriers en fonction de critères choisis par la ministre du Travail, Dominique Vien.
C’est ce qui fait rager le chef péquiste ainsi que l’Alliance syndicale, qui promet de contester cette clause devant les tribunaux. «Contrairement à ce que le premier ministre vient de dire, ce n'est pas une incertitude, ce que l'arbitre va dire, puisqu'il s'arroge le droit de dire à l'arbitre de ne pas regarder certaines matières», a dénoncé M. Lisée.
Il estime que puisque les syndiqués perdent un droit, celui de faire la grève, ils devraient pouvoir obtenir en échange un «processus équitable».
Philippe Couillard a répliqué à cet argument qu’il est normal que l’État s’arroge certains pouvoirs. «Un gouvernement, ça gouverne», a-t-il indiqué en mêlée de presse. Il a ajouté que Mme Vien allait choisir le mandat de l’arbitre «sur recommandation» des médiateurs.
«On va bien sûr consulter les parties tout le long du processus. Ce qu'on souhaite tous, c'est qu'on n'ait pas à arriver à l'étape de l'arbitrage, qui devrait cependant agir comme un incitatif puissant pour les parties à régler», a soutenu M. Couillard.
La ministre du Travail Mme Vien a défendu bec et ongle la légalité de sa loi : «on est confiant qu’elle est correcte sous toutes ses coutures». M. Couillard ne peut toutefois pas dire qu’elle est incontestable. «Personne ne peut dire ça. Les gens ont le loisir et le droit d’aller devant les tribunaux», a-t-il indiqué.
Du côté de l’Alliance syndicale, on affirme que la contestation judiciaire envisagée pourra prendre plusieurs mois.
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