Lisée dit vrai

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QS est dirigé par un politburo trotskiste qui veut déconstruire toute norme nationale



Quand Jean-François Lisée a demandé à Manon Massé qui prend les décisions à Québec solidaire, pendant le débat préélectoral de TVA, je gloussais en mon for intérieur. Personne ne l’avait vue venir, et pourtant c’était une question d’une grande importance.




Enfin, me suis-je dit, tous connaîtront la vérité : Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois ne sont pas les co-chefs du parti, mais des porte-paroles avec un léger vernis d’autorité.




Les 14 têtes dirigeantes de QS, le fameux « politburo » de Lisée, travaillent dans l’ombre. Vous ne les verrez pas expliquer le mode de fonctionnement du parti pendant un « talk-show ». Pour une organisation qui se veut transparente, le tout manque singulièrement de... transparence. Et les questions, de réponses.




Comment QS est-il parti du compromis Bouchard-Taylor pour finir par accepter l’inacceptable, le niqab ?




Que pense le parti des frasques de Catherine Dorion ?




Embarras




Plusieurs avaient trouvé la question de Jean-François Lisée « inopportune ». Je penchais pour « courageuse ». C’est rarement le bon moment de poser des questions embarrassantes. Or, il reste plusieurs questions embarrassantes à poser à Québec solidaire.




Cinq mois après les élections, le gouvernement de François Legault a pris son erre d’aller. Philippe Couillard s’est volatilisé, QS baigne dans ses contradictions et le PQ, sans chef, s’apprête à tout balancer pour survivre.




L’autre chef déchu, Jean-François Lisée, n’est pas allé dormir sous une roche. Il a rapidement publié le récit de ses deux années comme chef du PQ dans Qui veut la peau du Parti Québécois ?, un délicieux ouvrage politique à hauteur d’être humain vulnérable.




Rarement, l’histoire d’une défaite cuisante s’est-elle révélée aussi intéressante et divertissante. Nul besoin de manger de la politique pour apprécier le récit enlevé et la plume exquise de l’auteur.




Jean-François Lisée ne craint ni la transparence ni la vérité. Et il ne laisse personne tirer les ficelles à sa place.