Les Plaines de la honte

ils contremanderont cette fête provocatrice. Sinon... on verra ce qu'on verra. Et j'y serai.

1759-2009 : la résistance

Ces fameuses Plaines, qui font pourtant partie de la terre ferme, sont en train de me donner le mal de mer. Devant cette reconstitution qu'on veut faire de la bataille qui a entraîné la défaite de mon peuple il y a 250 ans, je me sens comme un Noir américain à qui on annoncerait le projet d'organiser une mise en scène de l'assassinat de Martin Luther King.
Mais Régis Labeaume, le phosphorescent maire de Québec, ne voit pas les choses du même oeil. Avec sa légendaire finesse d'esprit, il qualifie tout ce débat de «radotage» et nous invite à changer de sujet. Et que ça saute! Faut penser aux touristes, bon sang! Ces célébrations vont en attirer des milliers!
Pour remplir leurs restaurants et faire marcher leurs boutiques à souvenirs (made in China), il y a des gens à Québec qui seraient prêts, ma foi, à se rouler dans la boue ou à se baigner dans une fosse à purin. Après tout, comme le disait Charlie Brown, dans la vie, il n'y a pas que l'argent qui compte -- il y a aussi les chèques! L'histoire et ses enseignements? On s'en fout. Le 400e de Québec? Une machine à piastres! Tout le monde dépense, tout le monde s'amuse. Le bon peuple aime ça de même.
Parlant de peuple, on finit par croire que si personne à Ottawa, au sein du gouvernement Charest ou à l'Hôtel de Ville de Québec n'a pensé un seul instant que l'idée même de commémorer la bataille des Plaines d'Abraham pouvait blesser le peuple québécois, c'est tout simplement parce que pour Ottawa, pour le gouvernement Charest ou pour le maire de Québec, le peuple en question n'existe tout simplement pas.
S'il reste une graine de bon sens dans la tête de ces politiciens (et je pense avant tout à ceux d'Ottawa, car il s'agit d'un projet fédéral), ils contremanderont cette fête provocatrice. Sinon... on verra ce qu'on verra. Et j'y serai.


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