Dans une séquence tirée de la télévision publique hongroise, épinglée par Quotidien, deux personnes décrites comme des experts se livrent à une analyse pour le moins dramatique de supposées «no-go zones» en Europe – et, notamment, à Paris.
Le 6 avril, l'émission Quotidien sur TMC a rapporté que, lors d'un débat télévisé sur une chaîne publique hongroise, des «experts de no-go zones européennes» se sont inquiétés de l'existence d'endroits «où on ne peut plus aller sans se faire agresser». La capitale française, entre autres, est pointée du doigt.
«Avec cette arrivée massive de migrants, il y a des no-go zones en Europe», affirme l'une des deux personnes présentes sur le plateau. «Oui et la criminalité explose dans ces zones», surenchérit l'autre. La discussion étant davantage un réquisitoire contre l’immigration qu'une confrontation de points de vue, les arguments montent alors d'un cran, allant parfois jusqu'à l'exagération. D'ailleurs, la France a été au cœur de leurs échanges – toujours selon la traduction fournie par Quotidien. «En France, les migrants essaient d'attaquer les policiers et ils incendient les voitures», poursuit l'un des «experts».
«De Montmartre à la Gare du Nord, on ne croise presque pas de Blancs», assure son allocutaire. Cette analyse de la question migratoire a un objectif patent selon Quotidien : promouvoir la politique anti-immigration de Viktor Orban, Premier ministre hongrois en lice pour un troisième mandat consécutif. Le gouvernement hongrois dénonce régulièrement l'immigration extra-européenne sur le continent européen et l'insécurité qui lui serait liée – il avait d'ailleurs listé «900 zones de non droit» en Europe, dont en France, en 2016.
Mais ces propos peuvent également rappeler le traitement du sujet par la chaîne américaine Fox News ou le tabloïd britannique Daily Express. Le journaliste de Fox News Nolan Peterson, présenté comme «spécialiste des zones de conflit», avait ainsi comparé le 10 janvier 2015, à l’antenne, les supposées «zones de non-droit» parisiennes à des endroits en Afghanistan, en Irak et au Cachemire... Daily Express, quant à lui, conseillait, en décembre 2015, à ses ressortissants d'éviter Paris, Toulouse, Grenoble ou encore la Corse, qu'il présentait comme des «foyers de terrorisme».