« Je n’ai jamais compris pourquoi le nationalisme "canadian" de Pierre Trudeau était plus valable ou plus défendable que mon nationalisme québécois. Je n’ai jamais compris pourquoi le Canada devait être séparé des autres pays du monde pendant que le Québec devait, d’autorité, rester attaché au Canada. » Pierre Bourgault
Si nous parcourions tous les méandres interminables qu’a dû emprunter le concept de l’indépendance du Québec depuis l’option claire du RIN jusqu’à la gouvernance dite souverainiste du PQ, nous arriverions à comprendre pourquoi les Québécois, majoritairement, désirent encore demeurés au sein du Canada.
Question existentielle s’il en est une, pourquoi le Québec doit-il, d’autorité, rester attaché au Canada? Si vous le voulez bien, permettez-moi d’avancer deux hypothèses. D’abord, les questions emberlificotées des deux référendums qui, à elles seules, demandaient une gymnastique intellectuelle pour arriver à les déchiffrer. Alors, aussi bien répondre « non » plutôt que de s’embarquer dans quelque chose de nébuleux!
Ensuite et surtout, le concept même de l’indépendance qui est devenu, avec les années, mi-figue mi-raisin, ni chair ni poisson, se transformant rapidement et pernicieusement en concept flou de souveraineté-association, soumis par la suite aux caprices maladifs de l’étapisme, puis aux attentes interminables des conditions gagnantes, pour finalement être confronté à l’attentisme utopique de la gouvernance souverainiste.
Plus de quarante ans de pérégrinations fastidieuses dans les corridors parlementaires ont finalement métamorphosé radicalement le concept de départ de l’indépendance en une espèce de rengaine à consonance de bruit de fond de scène politique à laquelle nos oreilles se sont habituées.
Et, tout cet arrière-scène sans que les Québécois n’aient rien à changer du scénario principal orchestré magistralement dans l’illusion d’un certain confort fédéraliste insidieux. Voilà, à mon sens, pourquoi le concept d’indépendance à l’état pur de Pierre Bourgault s’en est allé gros jean comme devant, cédant la place à la souveraineté-association de la « chèvre et du chou » de René Lévesque.
L’indépendance est en quelque sorte devenu un concept fade, incolore et inodore, auquel il nous faut redonner, avec conviction, son éclat, sa limpidité et sa saveur d’origine en remisant dans le placard les vieilles stratégies de petits pas et d’aplaventrisme sclérosant pour lui conférer enfin toute la place sur la scène politique du Québec.
Alors seulement le nationalisme québécois deviendra « plus valable ou plus défendable » que le nationalisme canadian de Pierre Trudeau!
Henri Marineau
Québec
Les méandres interminables de l'indépendance
Tribune libre
Henri Marineau2095 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
2 septembre 2013Ça prend 9 mois pour accoucher d'un bébé. Sans doute un peu plus pour tout un peuple...
Je comprends votre impatience car je suis probablement plus âgé que vous et j'ai aussi hâte que le pays Québec vienne au monde...
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
2 septembre 2013"L’indépendance est en quelque sorte devenu un concept fade, incolore et inodore..."
Et pourtant, ce groupe islamiste qui a failli nous imposer en plein Palais des Congrès le spectacle le plus avilissant...
...se fait appeler Indépendance!
Cherchons ailleurs... peuple qui chante en anglais, qui étudie en anglais, qui parle (écrit) mal le français, qui se laisse insulter par un Sugar Comique en l'applaudissant et lui donnant le prix du "meilleur comic"... Peuple qui lit sans révolte Lise Ravary: Casser la paix linguistique.