Notre démocratie est menacée

Les libéraux stoppent tout débat public

Les libéraux en font trop contre la CAQ et le PQ

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Tribune libre

Je vois venir les  élections du 1er octobre 2018 et je ne ressens aucun enthousiasme, que du dégoût. Après de nombreux départs, les libéraux cherchent désespérément des candidats populaires peu importe leur éthique ou patriotisme. Comme citoyens et comme électeurs nous n’avons aucun mot à dire. Le seul critère guidant le choix de ces futurs candidats est leur promesse de servir les intérêts du parti libéral. Dès le départ, ils sont mal préparés à servir le bien commun de la population. Ces gens sont au service de ceux qui  contribuent à la caisse électorale. Alors vous me direz, tous les partis politiques font cela. Oui! Ici au Québec, ce sont les gens d’affaires et les financiers qui ont la main mise sur le politique. C’est notre système électoral qui fonctionne ainsi. Est-ce scandaleux et catastrophique pour notre démocratie, pour certains oui, pour d’autres non? De cette manière nous élisons nos maîtres désignés par les partis politiques. Ironiquement, c’est formidable, tout se passe comme prévu. Le tissu social peut se désagréger (tensions, divisions, clientèles opposées, groupes ethniques de pression), le chômage peut augmenter, les salaires peuvent se maintenir au minimum-coûtant et l’économie permettant aux grosses poches d’accumuler d’énormes profits.


Tout va bien, madame la marquise, à condition de ne pas interroger les libéraux sur l’identité nationale et les valeurs républicaines des Québécois. Nous n’avons pas le droit d’en débattre publiquement. La question que je pose, est-il déraisonnable d’informer les nouveaux arrivants de leurs droits et devoirs, en leur transmettant les valeurs démocratiques de la société québécoise comme la liberté d’expression, la liberté de conscience, l’égalité des femmes et des hommes, la condamnation de la polygamie, le refus de tout tutorat masculin sur la femme, la prohibition du voile, de la kippa et du turban dans la fonction publique, la condamnation de tout discours et médias incitant à la haine et la violence, etc? La grande majorité des pays le font. Pourquoi pas nous, pourquoi cette frilosité libérale?  En passant je me permets une petite précision : les signes religieux peuvent être admis chez des politiciens élus, puisqu’ils ne sont pas des employés ou fonctionnaires de l’État.


Pour corroborer ce que je viens de dire, rappelez-vous l’attitude du premier ministre Philippe Couillard et de son lieutenant Jean-Marc Fourier (suffisant et arrogant) accusant le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), François Legault, de « souffler sur les braises de l'intolérance », d’être raciste et xénophobe. Or ils savent très bien que c’est un mensonge éhonté. Ils connaissent très bien François Legault qui est en politique depuis plus de vingt ans. Et le comble de leur perversion va jusqu’à nous entrer dans la gorge la nécessité d’une commission d’enquête sur le racisme systémique québécois?  Tout cela n’est que de la poudre aux yeux cachant leur vrai visage en culpabilisant la population de racisme et lui niant toute identité nationale. Ces cro-magnons politiciens s’assurent ainsi le vote des anglophones et des nouveaux immigrants en passe d’intégration, plus de 50 mille par année.


Ces politiciens libéraux ne sont pas de mauvaises personnes en soi puisqu’ils demeurent fidèles à leurs maîtres. Ils doivent rendre des comptes à ceux qui les font élire. La contre partie est qu’ils n’ont pas de compte à rendre à leurs électeurs. Ils sont au pouvoir pour quatre, cinq ou six ans, sans être inquiétés. Selon nos lois, personne ne peut les déloger du pouvoir avant la fin de leur mandat. Leurs maîtres, (banquiers et puissances financières), achètent les journalistes, les avocats, les lobbyistes, les plages horaires-radio-presse-télévision-médias sociaux, dans le but de donner toute la visibilité nécessaire à leurs candidats lors d’élections. Dans quelle démocratie vivons-nous? Comme citoyens nous sommes gentils, pacifistes, nous croyons en leurs promesses électorales et les réélisons. Le problème est structurel et vient du soufrage universel représentatif que nous appliquons depuis deux cents ans.  Nous avons vendu notre pouvoir aux riches qui achètent le pouvoir politique, via leurs lois, leur favoritisme, collusion, corruption, mensonge et fraude. Devant un vote résigné et sans signification politique, Tocqueville au début du 19e siècle avait vu juste en affirmant « que les gens vont voter comme on leur dira. » Ça fonctionne très bien depuis! On désigne nos maîtres, nous votons pour eux, ils nous représentent et votent nos lois en notre nom. Depuis, nous n’avons plus rien à dire. Nos gouvernements sont tout-puissants et ils veulent, en passant, notre bien. Quelle supercherie! Prenez par exemple les lobbys de la légalisation et production du cannabis. Qui tirent sur les ficèles, qui se cachent derrière les futurs propriétaires de centres de production du cannabis, … d’anciens ministres et députés de la Cambre des communes? D’où vient tout cet argent, des paradis fiscaux pour être recycler dans la saine économie.


À chaque fois qu’il y a une crise économique, on nous fait croire que cela est inévitable, qu’on doive se serrer la ceinture, qu’on doive diminuer la dette nationale, que tout est lié à la conjoncture économique et aux limites de la capacité de payer de l’État. Détrompez-vous, tout est planifié, tout est normal. Le capitalisme a besoin de crises économiques pour survivre et s’assurer de cumuler toujours plus de profits sur le dos des populations. Un riche n’est jamais assez riche, il en veut toujours plus! Comme peuple nous n’avons plus de force politique, et cela est vrai dans la manière dont la constitution est écrite. Par exemple, peut-on destituer un président ou un premier ministre, non; peut-on démettre un ministre des ses fonctions, non; un député non plus. Tout au plus, il peut être exclu du caucus de son parti politique et continuer à siéger comme indépendant. Notre impuissance tient à notre démission devant tout processus constituant le pouvoir du peuple, lui niant le droit de voter ses lois et de percevoir ses impôts. Nous n’avons même pas le droit d’être consultés lors de traités de libre échange signés à huis-clos et souvent à notre insu. Le clientélisme polarisé autour des partis politiques nous divise et détruit le peu de démocratie qui nous reste. Ce n’est pas demain que nous délaisserons la démocratie représentative néolibérale pour nous orienter vers une démocratie semi-directe comme dans le système politique suisse. Ce n’est pas demain la veille où le peuple québécois écrira sa propre constitution.


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Marius Morin130 articles

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Citoyen du Québec, Laval, Formation universitaire, Retraité toujours
interpellé par l'actualité socio-politique

Laval





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3 commentaires

  • André Gignac Répondre

    29 mars 2018

    Monsieur Morin



    Pour sortir de ce colonialisme incrusté mentalement  au Québec, il va falloir retrouver le vrai sens de notre histoire nationale à commencer par l'éducation dans nos écoles. Sans une plus grande politisation de la population québécoise, c'est foutu l'indépendance qu'on se le dise!


    INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!


    André Gignac 29/3/18


  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    26 mars 2018

    Il me semble assez clair que Couillard est une sorte de gourou, à qui on doit faire confiance, contre vents , marées et raison.



    Pour faire simple, il croit que le Québec n'est pas capable de s'autogérer de décider lui-même, peu importe le système démocratique (référendaire ou autoritaire), et qu'il doit nécéssairement être pris en charge par la majorité anglophone du Canada, qui serait bonne et pour la prospérité et l'ordre dans la province. parce que le Québec serait complètement sous l'emprise de gens fondalement mal intentionnés et handicapés mentalement, si le gourou Couillard ne les remet pas à sa place. Il y a cette peur (fondée sur quoi? on ne le saura jamais) qu'on propage à l'effet qu'un Québec mature, grandi à travers un processus de liberté serait méchant envers les minorités et les anglophones. 





    Pour lui, de seulement laisser penser les gens sur son territoire l'amènerait à considérer une option qui serait hérétique, soit d'envisager plus d'autonomie en rapatriant des pouvoirs.



    Parce qu'il ne faut pas se leurrer, il serait bel possible que collectivement on choisisse, de déléguer des pouvoirs au Canada, en toute liberté et en assumant les conséquences, si ça nous convient. mais non! Maitre Couillard à déjà tout penser ça par lui-même! On serait même pas capable de se fédérer et déléguer des pouvoirs nous-même! Faut le faire!



    Nous en sommes rendu à vouloir miner la liberté d'expression et bientôt la liberté de penser, même pour ne pas arriver à la clonclusion que le fédéralisme est une bonne idée après tout.



    Ce qui est en soit une dictature.


  • André Gignac Répondre

    26 mars 2018

    Monsieur Morin



    C'est un des meilleurs articles ou textes qui m'a été donné de lire sur Vigile. Vous avez tellement touché à tout ce qui ne fonctionne pas dans ce système politique que je suis à court d'idées à vous formuler mais je voudrais vous exprimer ceci: - D'habitude dans mes commentaires, j'insiste souvent sur la relation existant entre le "quebec liberal party",  la minorité bloquante anglophone du West Island, les allophones ainsi que celle existant avec l'establishment financier en place. Ça devient de plus en plus flagrant et visible avec la panique qui s'est emparée de Couillard face à la montée de la CAQ dans les sondages. -



    Lorsque c'est rendu qu'un premier ministre québécois, en plus, et que d'autres ministres de ce gouvernement  traitent  Legault de raciste parce qu'il a mentionné, qu'advenant la prise du pouvoir par cette formation, c'est-à-dire la CAQ, qu'il  réduirait à 40 000 entrées le nombre d'immigrants par année; ça prouve ou ça démontre que cette identification du "quebec liberal party" au West Island, aux immigrants et au monde des affaires commence à paraître de plus en plus. Couillard ne gouverne pas pour nous, la majorité québécoise, mais pour la minorité anglo du Québec et l'establishment financier, c'est assez évident! Ça fait longtemps que je m'aperçois que Couillard déteste son propre peuple. Tous les partis politiques à Québec (PQ compris) agissent comme le PLQ; ils se complaisent d'être à genoux devant les dominateurs anglos, les colonisateurs. Comme vous le dites si bien dans votre texte, la population québécoise est complètement ignorée, bafouée, c'est  la finance en premier, les miettes au peuple et l'indépendance en dernier.



    Je souhaite que votre texte en réveillera plusieurs afin que les gens prennent conscience que la politique au Québec c'est un gros leurre et que des changements drastiques doivent s'opérer le plus vite possible avant que notre nation s'éteigne dans le pays des autres qu'est le Canada. Excellent texte!


    PS: Pas surprenant que l'indépendance du Québec n'évolue pas avec des politiciens semblables (péquistes inclus).


    INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!


    André Gignac 26/3/18