Les immigrants: ennemis de la culture québécoise?

Géopolitique — le Québec dans le monde

La crise que le mouvement souverainiste vit actuellement n’est pas étrangère à la crise identitaire dans laquelle est plongé le Québec depuis une quinzaine d’années. Cependant, le débat a beaucoup évolué et mérite d’être actualisé et dépouillé des dinosaures qui sont encore pris dans leur église qui, confortable encore avant le 2 mai 2011, semble de plus en plus fragile depuis l’écroulement du presbytère bloquiste. Le parti Québécois doit se transformer radicalement ou disparaître et laisser place à un renouveau identitaire au Québec qui ne passe plus par l’identité nationale, mais bien plus par la lutte pour la justice sociale.
En 1989, Marco Micone publiait un poème choc, qui reprochait au mouvement nationaliste sa fermeture par rapport aux immigrants, son attachement à un passé révolu et l’infériorisation économique que même des francophones faisaient subir aux nouveaux arrivants. Il termine cependant sur un message positif : ouvrez-vous et vous verrez que vous n’êtes pas seuls!
La réalité du Québec a beaucoup changé depuis les années 1960. Le niveau de vie des francophones s’est considérablement amélioré et ils ne constituent plus le bloc prolétaire ethnique de jadis. Ce bloc est maintenant composé des nouveaux arrivants, mais plusieurs font comme le reste des québécois et réussissent à hausser leur niveau de vie. L’oppression n’est plus ethnique et répond beaucoup plus à des règles économiques. Le clivage anglophone-francophone laisse de plus en plus sa place au clivage entre riches et pauvres, peu importe l’origine ethnique. Le capitalisme sauvage, comme le disait ce cher Michel Chartrand est « apatride, amoral et asocial ». Il n’a que faire des clivages ethniques… à moins que cela fasse vendre plus de drapeaux québécois « made in china ».
La disparition du clivage francos-anglos mais aussi la montée de la génération qui ne l’a pas vécu coïncident avec la montée de l’axe gauche-droite, des mouvements internationaux comme les indignés et aussi de la baisse du sentiment nationaliste. On ne cherche plus à défendre la patrie à tout prix : on veut savoir quelle sorte de patrie on défend : une patrie de justice sociale, justice sociale qui n’a plus de langue sinon le langage universel de l’indignation devant l’injustice.
La véritable menace à la culture québécoise n’est plus le « canadian », mais le pouvoir des multinationales et la mondialisation des marchés où les élites autrefois nationales ne parlent plus que le même langage universel : celui des affaires. L’économie est de plus en plus mondiale et il y a de moins en moins de place pour les différences culturelles. On n’a qu’à penser à Pierre-Karl Péladeau (pourtant québécois et francophone) qui cherche à diminuer le contenu québécois dans les médias de Québécor afin de diminuer ses coûts de production et à l’importation grandissante des séries américaines pour se rendre compte de ce qui menace vraiment notre culture. C’est ce même Pierre-Karl Péladeau qui a mis à pied des dizaines de journalistes du journal de Montréal encore pour les même raisons : rentabiliser davantage son entreprise.
C’est pourquoi il faut comprendre que la question identitaire n’est qu’une partie d’une question plus large : la question sociale. Les citoyens et citoyennes du Québec, comme tous les autres dans le monde, doivent apprendre à faire respecter leurs droits sociaux, économiques et culturels, dont le droit à vivre sa culture et sa différence.
Lorsque les puissants de ce monde seront les millions de citoyens et citoyennes qui exerceront le pouvoir économique de façon juste et démocratique, nous aurons tout le pouvoir voulu pour non seulement protéger notre culture, mais la laisser s’épanouir.
La survie de la culture québécoise et de la cause souverainiste dépendront donc de leur adaptation à la réalité politique souvent trop darwinienne à notre goût. Tant que ces deux éléments représenteront une vision passéiste, ethnocentrique et déconnectée des nouveaux clivages économiques, ils deviendront la cinquième roue du carrosse et seront voués à la disparition. Quand Marco Micone nous disait :

« comment parlez-vous; dans vos salons huppés; vous souvenez-vous du vacarme des usines; and of the voice des contremaîtres; you sound like them more and more »

il traduisait peut-être les raisons pour lesquelles beaucoup d’immigrants sont devenus indifférents à la cause nationale. Parce que nous avons oublié d’où nous venons et les véritables raisons de faire la souveraineté : rendre notre portion de ce vaste monde plus juste et plus humaine.
Pendant que nous accusons les immigrants d’être les fossoyeurs de notre culture, nous ne voyons pas que nous sommes tous du même côté de la clôture… et que notre véritable ennemi est de l’autre côté de la clôture, il est beaucoup plus gros et puissant et il s’amuse beaucoup de nous voir nous battre entre nous...


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 octobre 2012

    Je pense que le texte oublie de faire la distinction entre immigrants francophones et immigrants anglophones. Je dis bien forcer, car toute nation distincte se doit de faire respecter ses valeurs a ceux qui desirent en faire partie.
    Ce n'est donc pas les immigrants le problème, mais plutôt notre incapacité à forcer l’adoption de notre langue française et notre culture laïque a tous les nouveaux arrivants.
    La résultante de cette torpeur du peuple québécois est la destruction de notre culture au profit du multiculturalisme, soit notre assimilation tranquille au reste du canada anglais. Ce n’est pas un hasard si le Québec souhaite son indépendance, ceci est l’enjeu premier. Non pas la guerre entre riches et pauvres qui est un tout autre combat.

  • Francis Déry Répondre

    7 octobre 2012

    Le mouvement souverainiste fait l’impasse ou tente de le faire sur la réalité de la dominance économique par une minorité qui s’est considérablement enrichie, les 20 dernières années.
    Les péripéties du gouvernement Marois, les 2 dernières semaines et la réaction de ce groupes de pression illustrent, hélas, qui tient réellement le gouvernail.
    En absence d’une volonté politique réelle de se détacher d’un système marchand, qui règne sans partage, et d’obtenir l’adhésion de la population, nous irons d’élections minoritaires en élections minotaires, jusqu’a l’épuisement du politique...
    --- A. Maronani
    De quel groupe de pression parlez-vous ?
    Si on ne peut nommer un problème, il est plutôt ardu de trouver une solution.
    Se détacher d'un système pour quelle alternative ?
    La population est déjà épuisée et désillusionnée du politique. Qui s'intéresse à autres choses que le hockey ou les téléromans s'aperçoit déjà du paquet de magouilles en ville.
    Les minorités qui s'enrichissent, cela se voit depuis pas mal plus que 20 ans. C'est le propre d'un système colonial.
    C'est juste que certaines cliques relèvent d'autres cliques.
    Bienvenue à Loto-Coloniale !
    Parfois, j'ai le goût d'émigrer en Iran.

  • Alain Maronani Répondre

    7 octobre 2012

    @Francis Déry
    Je ne fais que constater une situation, poser un diagnostic, plaisant ou pas là n'est pas la question...
    On ne peut nier ce que pense la majorité des immigrants et la facon dont ils le confirment dans les urnes...
    On ne peut nier le manque d'appétence de la population québécoise, du moins actuellement, pour une solution politique autre que celle qui fonctionne maintenant.
    Je ne généralise pas sur une groupe en particulier et le "pistonnage ethnique" peut supposer que l'on sache ce qu'est une ethnie (les chinois, les grecs, les italiens, les canadiens francais...., d'autres ?).
    Le mouvement souverainiste fait l'impasse ou tente de le faire sur la réalité de la dominance économique par une minorité qui s'est considérablement enrichie, les 20 dernières années.
    Les péripéties du gouvernement Marois, les 2 dernières semaines et la réaction de ce groupes de pression illustrent, hélas, qui tient réellement le gouvernail.
    En absence d'une volonté politique réelle de se détacher d'un système marchand, qui règne sans partage, et d'obtenir l'adhésion de la population, nous irons d'élections minoritaires en élections minotaires, jusqu'a l'épuisement du politique...

  • Francis Déry Répondre

    7 octobre 2012

    Pour ceux qui se sentent mal-venus de publier sur Vigile, essayer de voir avec le Magic City Morning Star.
    http://www.magic-city-news.com/Kenneth_Tellis/

  • Francis Déry Répondre

    7 octobre 2012

    Pourquoi se démener pour une indépendance si on y perd notre âme nationale ?
    Si on m'enlève le droit à la différence nationale pour souscrire aux critères mondialistes de l'Économie, alors je déménagerais mes pénates là où ce sera le mieux pour ma famille. J'attendrai de même de mes enfants.
    Justice sociale ? Ma famille d'abord. Les autres ne sont pas importants pour moi. Cela doit exprimer l'idée d'Alain Maronani :
    Tant qu’aux immigrants, qui doivent prouver qu’ils sont québécois, en permanence, ad-nauseam, parfois après plusieurs générations, ils sont au début tout au moins, uniquement préoccupés par l’atteinte d’une réussite matérielle, de l’éducation de leurs enfants, et ne voient pour la plupart d’entre eux, aucun intérêt à participer à un banquet...auquel ils ne sont pas invités.
    Si un immigrant ne se sent pas assez québécois pour croire ne pas être invité, à qui la faute ? La différence culturelle, peut-être?
    Quels sont vos affinités ? Je vois des clubs de nationalités différentes. Des drapeaux d'ailleurs. C'est la folie pendant la Coupe du Monde. Certaines communautés sont plus discrètes et d'autres sont plus exubérantes. Certaines communautés sont plus miscibles. D'autres le sont moins.
    Cette province a été constitué pour y cantonner les Canadiens-Français. Assumons notre Histoire et contrôlons cette province car nulle part ailleurs sera notre foyer national.
    Sinon, acceptons d'être des immigrants nous-mêmes, ici ou ailleurs. Partir lorsqu'on n'est pas désiré ou que nous sommes sous-évalués. Et quant à notre identité nationale, nous emprunteront celle du Caméléon.
    Quant aux autres, dois-je nommer les communautés qui viennent prospérer en pillant la collectivité via des cliques utilisant des relations identitaires ?
    Alain Maronani ou David Lanneville peuvent écrire que je suis raciste ou xénophobe. Les exemples pleuvent sur ces cliques qui fonctionne par pistonnage ethnique autant ici qu'ailleurs au Canada pour exploiter "la Princesse".
    Mes préjugés ont un fondement bien empirique.
    Faites attention m. Maronani. Vos propos sur le riche 2% possédant 60% de la richesse frisent l'AS. Cela s'est vu lors des manifs Occupy Wall Street ou Occupy LA. Et récemment en Angleterre :
    http://www.dailymail.co.uk/news/article-2213536/Banking-protest-mural-resembling-Nazi-anti-Semitic-propaganda-removed-East-End.html

  • Alain Maronani Répondre

    6 octobre 2012

    Comment se faire engueuler sur Vigile...facile tu parles des immigrants....
    Seul le FLQ avait fait justement la liaison entre indépendance, ce mouvement n'utilisait pas l'eau tiède la souveraineté-association ou que sais-je encore..., et la lutte sociale.
    Le capitalisme ne connait pas de frontières, de races, de religion, d'états, seulement une règle le profit.
    Ce que propose la quasi-totalité du mouvement souverainiste, le PQ en tête, c'est le même système économique, la loi du marché, teinte d'un peu de social-démocratie, une place à côté du Quatar à l'ONU, la possibilité de légiférer sur la langue, etc, en sachant que vouloir sa place dans le système marchand, nécessite d'y fonctionner en anglais...
    Si je lis ce que je lis, le gouvernement s'apprête à approuver probablement, la dernière malfaisance néolibérale, soit le traité commercial avec l'Europe, négocié sous l'égide du gouvernement conservateur...en cela il est dans la droite ligne de gens comme Bernard Landry, un défenseur inconditionnel de la mondialisation, ou de notre ministre des relations internationales, JF Lisée, qui organise une table ronde dont il annonce bruyamment la tenue, tout en sachant très bien qu'informer ne veut pas dire décider.
    Nous avons un gouvernement minoritaire qui dès le départ s'est fait dire vertement, que les 2 % de la population qui possède 60 % de la richesse, minorité appuyée par des journaux aux ordres, n'ont nullement l'intention de lâcher quoi que ce soit. On va bientôt découvrir si le pouvoir ou son illusion est plus important qu'une tentative de re-distribution, même minime, de la richesse...
    Tant qu'aux immigrants, qui doivent prouver qu'ils sont québécois, en permanence, ad-nauseam, parfois après plusieurs générations, ils sont au début tout au moins, uniquement préoccupés par l'atteinte d'une réussite matérielle, de l'éducation de leurs enfants, et ne voient pour la plupart d'entre eux, aucun intérêt à participer à un banquet...auquel ils ne sont pas invités...
    Toutes ces discussions n'auraient pas lieu, et l'on ne serait pas en permanence à la recherche de boucs émissaires (QS, ON, les immigrants, les anglos, DarcyMcGee, etc) si les tendances lourdes qui se manifestent depuis déjà quelques élections - baisse tendancielle ou stagnation de l'électorat du PQ, solidité du vote libéral, désaffection des jeunes pour le vote et la politique - ne semblaient indiquer que la coupe est peut-être encore loin des lèvres.
    Il est évident qu'oser écrire ceci sur Vigile n'est pas la meilleure manière d'être publié...

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    8 février 2012

    @ David Lanneville:
    Vous dites:
    «Donc, vous croyez qu’il faut se battre contre les immigrants afin de sauver notre culture ?».
    Veuillez m'excuser, mais je croyais avoir justement dit que cette idée était fausse. Je vous demandais même qui, au juste, affirmait cela. Voulez-vous élaborer?
    Ai-je dit que le fait que nous ayions un jour, peut-être, un Québec indépendant, règlerait absolument tous nos problèmes? Non plus.
    Les oligarques internationaux veulent uniformiser la population du Canada? Fort possible. Voire, du monde, selon moi. Mais entretemps, ils veulent bien que les Canadiens anglais et fédéralistes convaincus, conservent leur illusion de vivre dans le «plusse meilleur pays du monde», avec la Charte de Trudeau, une certaine forme de socialisme, etc. Ils les attendent au tournant, cependant.
    Il y a différentes forces qui sont à l'oeuvre. Parfois, au même niveau, parfois à des niveaux différents; souvent, il y a compétition entre des factions différentes.
    Des factions différentes, car non, il ne s'agit pas d'un club privé et très sélect de méchants milliardaires, tous copains intimes, qui planifient leur domination mondiale. Il y a un combat qui se mène, et trop de gens n'y voient que du feu. Et pas seulement au Québec!
    Un projet citoyen, la souveraineté? Je crois que la souveraineté, et un désir de justice sociale, vont dans le même sens, pour nous, Québécois. Mais on ne parle pas de la même chose, tout à fait...
    Vous voyez, cher monsieur Lanneville, avec l'expresion d'une telle vision, un représentant de la gauche canadienne-anglaise du NPD, ou le très libéral et fils à Papa Justin Trudeau, peuvent d'emblée répliquer du tac au tac. Ils le feraient, en disant que nous devrions plutôt, en tant que Canadiens, nous unir et travailler tous ensemble (Québécois souverainistes inclus!) pour créer plus de justice sociale au Canada; que la souveraineté est au fond, parfaitement superflue; que la nation québécoise peut s'épanouir au Canada, et bla-bla-bla...

  • Archives de Vigile Répondre

    7 février 2012

    Donc, vous croyez qu'il faut se battre contre les immigrants afin de sauver notre culture? Oui, le multiculturalisme canadian menace notre culture, mais il faut voir les intérêts de qui il sert: une classe économique qui cherche à uniformiser la population canadienne pour mieux régner. Le véritable sens de cet article est que tant les québécois d'ici que d'ailleurs n'ont aucun intérêt à chercher à s'exclure et se voir comme une menace actuellement. Même s'il existe d'autres facteurs qui menacent notre culture, le plus important reste le facteur économique et la raison majeure pour laquelle un immigrant adopte l'anglais comme langue et s'américanise est parce qu'il cherche à améliorer son sort et croit avoir plus de chances de le faire en anglais. La raison pour laquelle notre culture a de la difficulté à rivaliser avec la culture américaine est qu'elle n'a pas les mêmes moyens financiers et matériels pour être aussi compétitive dans un système de marché... Tous ces facteurs et beaucoup d'autres sont économiques. C'est pourquoi il faut d'abord lutter pour plus de justice sociale et québécois comme néo-québécois seront alors du même côté! La clôture, l'ennemi n'est qu'une image qui vise à simplifier la réalité fort complexe, je vous l'accorde, dans laquelle est empêtrée la culture québécoise. Cependant, croyez-vous encore que les problèmes de la culture québécoise sera réglé avec la souveraineté. Et si François Legault formait le gouvernement de la république du Québec, croyez-vous que notre culture serait protégée. L'industrie culturelle américaine, par exemple, ne s'embarrasse plus de frontières. La souveraineté doit devenir un véritable projet citoyen qui doit viser à démocratiser notre économie et, par conséquent, notre culture et nos institutions et ça, c'est exactement le combat pour la justice sociale.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    6 février 2012

    «Pendant que nous accusons les immigrants d’être les fossoyeurs de notre culture, nous ne voyons pas que nous sommes tous du même côté de la clôture… et que notre véritable ennemi est de l’autre côté de la clôture, il est beaucoup plus gros et puissant et il s’amuse beaucoup de nous voir nous battre entre nous...».
    Tous du même côté de QUELLE clôture, au juste? N'y en a-t-il qu'une seule?
    Il ne faut pas voir la chose de manière unidimensionnelle.
    Et, les riches oligarques, riraient de nous voir «nous battre entre nous», (sic)? Pas du tout! De voir une nation se batre pour ses droits et faire des efforts pour garder sa culture, tout en la laissant évoluer par elle-même, c'est justement le pire cauchemar de ces ennemis internationaux dont vous parlez!

  • Pablo Lugo Herrera Répondre

    3 février 2012

    « Lorsque je suis arrivé en 2001, je me suis aperçu rapidement que le Québec ne faisait pas partie du Canada... Les gens me parlaient en français... Mais, personne ne m’a invité à faire la lutte pour l'indépendance. C'est de mon initiative et de ma curiosité pour laquelle j'ai décidé de me battre avec vous contre le fédéral » Pablo.-

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    3 février 2012

    «Pendant que nous accusons les immigrants d’être les fossoyeurs de notre culture, nous ne voyons pas que nous sommes tous du même côté de la clôture…».
    Comment dire...? Un bon texte, oui, mais qui tente de nous montrer les affairistes et les riches oligarques, comme les seuls véritables méchants, pour ainsi dire. Pas un mot sur le fait que les Libéraux de l'époque de Chrétien, nous ont bel et bien volé le référendum de 1995, par exemple. Pas un mot sur le fait que Jack Layton, plus récemment, a bien eu la nation québécoise, non plus.
    La réalité est complexe. Notre combat doit être livré sur différents fronts, mais ne mêlons pas les cartes, s'il vous plaît.
    Bien sûr, que nous voulons plus de justice sociale! Bien sûr, que le mouvement vers la mondialisation, qui favorise une clique d'affairistes internationaux, menace notre identité et notre culture...
    Et s'il est vrai que nous avons été les Nègres blancs d'Amérique, savez-vous quoi? C'est bien ce qu'ils voudraient nous voir redevenir, à Ottawa et à Toronto! C'est quand même pas pour rien qu'ils font ce qu'ils peuvent, plus ou moins discrètement, pour nuire à notre économie. Ils ne veulent pas d'une nation québécoise fière, prospère, accomplie, sans complexes... Trop dangereux que nous en venions à ne plus vouloir accepter les injustices qu'ils nous font encore subir, si jamais nous en venions à avoir plus confiance en nous-mêmes...
    Les fossoyeurs de notre culture, les immigrants? Qui dit cela? Ce ne sont pas eux-mêmes qui s'octroient la citoyenneté, en tout cas. Et ce ne sont pas eux qui ont rédigé la multiculturaliste constitution canadienne. Et il se trouve, que certains nouveaux arrivants, sont souverainistes. Bien sûr, des groupes fortement anglicisés, comme les Indiens, penchent du côté anglophone et fédéraliste; pour ceux qui proviennent de pays où la langue française a une certaine présence, comme les pays du Maghreb, ça dépend... Ça devient du cas par cas.
    Et puisqu'on parle de langue: vous dites que le clivage anglophone-francophone n'est plus. Ah? Et le fait que la communauté anglophone montréalaise vive repliée sur elle-même, largement désintéressée de la vie culturelle francophone, en tenez-vous compte?
    La question de la souveraineté du Québec et celle de la lutte contre la mondialisation du capitalisme sauvage, sont des questions aujourd'hui liées, oui. Mais pas la même chose, quand même. Ne mélangeons pas les choses; comprenons bien les liens qui existent, sans assimiler ces deux questions l'une à l'autre, serais-je tenté de suggérer.
    Quand aux accusations de passéisme, je dirais ceci: nous laisserons derrière nous pour toujours, certains concepts, quand l'attitude du Rest of Canada aura entièrement changée, et pour le meilleur, à notre égard. Pas avant.

  • Michel Laurence Répondre

    3 février 2012

    « Pendant que nous accusons les immigrants d’être les fossoyeurs de notre culture » ?
    Nous faisons ça ? Je ne le savais pas.
    Ce ne sont pas les immigrants qui sont l'ennemi de la culture québécoise, ce sont les tenants du multiculturalisme canadien.
    Quant à Micone, plus personne ne parle de lui depuis longtemps. Il devra vous remercier de l'avoir ressuscité.