Les cadres financiers présentés par les trois formations politiques ayant des chances de former le prochain gouvernement du Québec partagent deux caractéristiques: ils sont excessivement optimistes et délibérément cachottiers.
Libéraux, péquistes et caquistes prennent pour point de départ le budget présenté en mars dernier. Or, depuis ce temps, l'économie de la province fait du surplace. Les revenus du gouvernement seront vraisemblablement plus bas que ce qu'on trouve dans le budget et dans les cadres financiers. De quelque couleur que soit le prochain gouvernement, il faut s'attendre à l'abandon de certaines promesses.
Le cadre financier publié par le Parti libéral est le plus conservateur. À l'année 5 d'un nouveau mandat libéral, les mesures promises totaliseraient un milliard. Pour maintenir le déficit zéro, les libéraux annoncent que la croissance des dépenses pour 2014-2015 sera limitée à 2 %, au lieu de 3 %. Cela veut dire 600 millions de compressions à identifier, s'ajoutant à celles de 875 millions déjà prévues au budget.
Le cadre financier le plus inquiétant est celui de la Coalition avenir Québec. Comme nous l'avons déjà indiqué la semaine dernière, les imposantes compressions prévues dans le secteur public sont fondées sur des calculs théoriques davantage que sur une analyse de la réalité.
Non seulement le cadre financier de la CAQ ne tient-il pas compte du ralentissement prévisible de la hausse des revenus de l'État, il est même plus optimiste que le ministère des Finances en ce qui a trait à l'impact de la croissance économique sur les revenus. La formule retenue arbitrairement par la CAQ lui donne une marge de manoeuvre supplémentaire de 1,2 milliard en 2016-2017. Pratique!
La CAQ et le PQ promettent d'abolir la taxe-santé imposée par le gouvernement Charest. Ils affirment payer cette mesure en alourdissant le fardeau des contribuables plus aisés, notamment en augmentant l'imposition des gains en capital et des dividendes. Cependant, ces deux derniers changements affecteront aussi des dizaines de milliers de contribuables de la classe moyenne; ceux-ci pourraient perdre autant qu'ils ne gagneront grâce à la disparition de la contribution-santé.
Le cadre financier présenté vendredi par le Parti québécois est plus solide que celui de la CAQ mais repose tout de même sur quelques paris risqués, notamment en ce qui a trait à la dette. Ainsi, le PQ propose d'annuler la hausse du tarif de l'électricité patrimoniale. Échelonnée sur 5 ans, cette hausse produira, à compter de 2018-2019, un magot de 1,5 milliard qui servira à la réduction de la dette. Les péquistes affirment que ces revenus perdus seront compensés par les quelque 400 millions que produira leur nouveau régime de redevances minières. Sauf qu'à terme, il y aura chaque année un manque à gagner d'un milliard; la dette baissera moins vite.
En publiant son cadre financier, chaque parti a prétendu faire oeuvre de transparence et de rigueur. C'est raté.
Les cadres roses
En publiant son cadre financier, chaque parti a prétendu faire oeuvre de transparence et de rigueur. C'est raté.
Élection Québec 2012 - analyses et sondages
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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