Pendant des années, Jean Charest a décrit comme «un trou noir» les lendemains d'une victoire souverainiste lors d'un référendum: impossible de prévoir ce qui arriverait. Compte tenu de la confusion qui règne au sujet de la stratégie référendaire du Parti québécois, il faut maintenant parler de deux trous noirs. Non seulement on ne sait pas ce qui arriverait après une victoire du OUI - le programme du PQ n'en souffle pas mot - on ne sait même pas qui déciderait de la date d'un référendum.
C'est le chef de la CAQ, François Legault, qui a mis le doigt sur l'incroyable imprécision de la plate-forme péquiste au sujet des «référendums d'initiative populaire». Il s'agit de consultations, sur la souveraineté ou sur un autre sujet, qui seraient tenues à la demande d'un certain nombre d'électeurs - le PQ parle de 15%, soit 850 000 personnes.
Cette idée a été adoptée par le Conseil national du parti en janvier dernier. Alors en position de faiblesse relative, Mme Marois avait dû céder à ses députés et militants plus pressés de tenir un référendum. Le mois suivant, précisant certaines modalités de ces consultations, la chef du PQ avait clairement dit que le gouvernement devrait respecter la volonté des signataires: «On croit que la population a un mot à dire et qu'on doit respecter ce qu'elle recommande.»
Mercredi soir, talonnée par M. Legault, elle a modifié sa position: «L'Assemblée nationale aura le dernier mot.» Jeudi, son député Bernard Drainville l'a, à toutes fins pratiques, contredite: «Il y aurait un prix politique énorme à payer si un gouvernement ne se pliait pas à la volonté populaire démocratique d'un électeur sur cinq.»
Dans sa plateforme électorale, le PQ promet des élections à date fixe «pour mettre fin au pouvoir absolu du premier ministre d'être le seul à avoir la prérogative de déclencher une élection». Cependant, en ce qui a trait à la date du référendum, événement politique encore plus important que les élections, le PQ veut décider seul la date et les modalités et accorde à ses purs et durs le pouvoir de prendre eux-mêmes l'initiative. On le voit, les péquistes interprètent différemment les exigences de la démocratie quand il est question d'indépendance.
Tout cela paraîtra à plusieurs comme un débat abstrait dans la mesure où l'éventualité d'un référendum semble lointaine. Pourtant... Mme Marois a dit que sa préférence était de «faire la souveraineté demain matin». Le PQ n'a pas caché que sa «gouvernance souverainiste» a pour objectif de créer les conditions gagnantes pour un référendum. Enfin, la présence autour de Mme Marois d'habiles stratèges (et indépendantistes pressés) comme Jean-François Lisée et Bernard Drainville garantit que la mise en place de ces conditions sera l'obsession d'un prochain gouvernement péquiste.
D'un trou noir à l'autre
On voit pas, non, vraiment!
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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