Commentaire sur l'article [«Wrong...»->2055], de Caroline Moreno.
L'art de l'interprétation.
Avant d'interpréter analysons. Mon métier m'y conduit naturellement pour m'y être prêté sur moi-même pendant plus de douze années de formation avec l'aide des plus grands psychanalystes de l'époque. Aujourd'hui, trente ans plus tard et autant de pratique quotidienne, je reste paisible et patient avant d'interpréter, un rêve, un acte manqué, un passage à l'acte de mes analysants.
Madame Wong n'est pas sur un divan, mais ses associations libres témoignent d'une telle déficience dans son rapport à la réalité que je ne peux que rester coit. Son acte dans le Globe and Mail, ainsi que celui de ses éditeurs, relève doublement de la pathologie lourde.
Tout d'abord, personne ne connaît les véritables pensées de Kimveer Gill ; tout au plus peut-on supposer certaines approximations à partir de son blogue et goupe web de discussion. Personne non plus ne peut juger l'acte qu'il a commis sans avoir reçu de la bouche même de l'intéressé les données qui nous permettraient de l'interpréter. Personne ne peut savoir s'il n'était pas en état toxique ou sous l'influence de voix délirantes qui lui ordonnaient sa conduite. Personne non plus ne peut lui refuser la liberté d'avoir pu saisir l'énormité de ce qu'il venait de perpétrer et dans un instant de lucidité d'assumer librement pour lui-même cette destruction qu'il venait d'exporter sur d'autres.
Tout ceci pour dire en second lieu que le système interprétatif du Globe and Mail est plus qu'incongru, sinon délirant à son tour, et comme on l'apprend dans notre métier, contre-transférentiel. Ceci veut dire que Mme Wong s'est transposée en lieu et place de Mr Kimveer Gill, elle se met à sa place et interprète avec sa névrose personnelle. C'est d'elle dont elle parle et non de Kimveer Gill.
Ainsi nous apprenons, en filigrane, que Madame Wong a été maltraitée par les pures laines au nom de sa langue ! Mais laquelle, est-ce le chinois ou l'anglais qui ne devrait même pas être la sienne depuis la loi 101 de 1977. Près de trente ans !
Pour ce que j'en sais et l'avoir éprouvé comme immigrant depuis treize ans, les politiques nationalistes des partis indépendantistes ont toujours été respectueuses des minorités et de leur langue. Je rappelle que si nous sommes ici au Québec, dans cette nation qui intègre si bien l'immigration, plus qu'aucune autre nation au monde, c'est par la bienveillance et l'hospitalité des dits pures laines qui forment depuis quatre siècles un pays à très grande majorité francophone qui est bien plus qu'une "belle province".
Je sais aussi combien ces partis qui représentent la nation québécoise se soucient spécialement de la communauté chinoise. Pas seulement pour des motifs économiques. N'ont-ils pas régulièrement offert de représenter la nation québécoise au Parlement à des membres de cette communauté ? Qui s'est élevé contre la taxe à l'immigration qui frappait les travailleurs chinois ?
J'espère simplement que madame Wong ne poussera pas trop loin l'identification à ce jeune homme fou à qui elle impute une pseudo persécution linguistique, qu'elle et le Globe and Mail cesseront d'ameuter hystériquement leur lectorat et surtout qu'elle-même a bien déclaré (et de préférence cédé !) ses armes éventuelles au registre canadien et si coûteux des armes à feu.
Québécoisement vôtre
JP Gilson Psychanalyste.
Les aveux de Jan Wong
C'est d'elle dont elle parle et non de Kimveer Gill.
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