Les Américains ont de gros doutes sur les gaz de schiste

Gaz de schiste

Michel Munger - Les Québécois ont-ils raison de contester, ou du moins de questionner, l'éventuelle exploitation des gaz de schiste sur leur territoire ?
Peut-être, si l'on regarde de l'autre côté de la frontière pour s'apercevoir que cette source énergétique cause des remous aux États-Unis.
Rappelons que pour exploiter ces gaz, il faut injecter des fluides et produits chimiques sous haute pression pour fracturer le roc à des centaines ou milliers de mètres de profondeur. Cela libère les gaz. Plusieurs craignent l'impact des produits chimiques sur l'environnement, notamment les sources d'eau potable.
En août, le Sénat de l'État de New York a déclaré un moratoire sur le forage, le temps d'éclaircir la question. La Ville de New York a déjà interdit le forage dans un périmètre de 4000 kilomètres carrés qui approvisionne l'acqueduc municipal.
Au niveau fédéral, l'Environmental Protection Agency (EPA) tient des audiences sur cet enjeu depuis lundi. Les travaux tenus à Binghamton, dans l'État de New York, ont entraîné des centaines de personnes à manifester pour ou contre l'exploitation controversée.
Contacté par Argent, Farrell Sklerov, porte-parole du département de protection de l'environnement à New York, soutient que les mesures prises sont nécessaires pour des raisons de sécurité.
«La Ville ne voulait pas prendre position par réflexe sans étudier l'enjeu, dit-il. Elle a demandé à des consultants d'étudier comment on pourrait forer sans avoir d'impact sur les sources d'eau non filtrée. En se basant sur la technologie actuelle, il y aurait trop de risques pour la qualité de l'eau à New York. Ce n'est pas quelque chose que nous pouvions accepter.»
Le département de la protection de l'environnement estime, à partir des données disponibles, que fracturer un seul puits pourrait signifier le pompage de trois à huit millions de gallons d'eau ainsi que 80 à 300 tonnes de produits chimiques. Par produits chimiques, on parle de kérosène et d'autres dérivés du pétrole.
«L'EPA se penche là-dessus, ajoute M. Sklerov. Elle a tenu des audiences. Le dossier attire beaucoup d'attention. On rédige des directives sur la façon de forer et comment ça pourrait être fait de façon sûre.»
Sur le terrain, certains constats sur l'exploitation des gaz de schiste soulèvent l'inquiétude.
Une enquête menée à Pavillion, une ville du Wyoming, a permis de constater que 94% des participants se plaignent de problèmes de santé associés à des contaminants identifiés dans l'eau potable. Environ 81% rapportent des difficultés respiratoires en raison de la pollution de l'air.
Par contre, le sondage a été fait auprès d'un petit échantillon de répondants et l'on doit établir la cause de façon certaine avant de tirer des conclusions.


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