Les 112 000 immigrants de Trudeau : du délire !

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« Ce n’est pas une langue désincarnée qu’il faut sauver. Notre conception du français a été marquée en profondeur par la vision de Pierre E. Trudeau, qui voulait y voir un simple instrument de communication, et non pas le cœur vivant de notre identité collective. »

Justin Trudeau a expliqué que le Québec devrait recevoir 112 000 immigrés par année.


Le chiffre donne une apparence de précision, mais il témoigne surtout d’un délire idéologique. 


N’importe quel démographe compétent le dira : de tels seuils entraîneraient non seulement une érosion, mais un effondrement du français. 


Ce chiffre lancé par Justin Trudeau témoigne aussi d’une arrogance absolue : Ottawa, désormais, ne se cache plus pour expliquer au Québec qu’il sait mieux que lui combien d’immigrés il doit recevoir chaque année. 



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Français


Le Québec réclame les pleins pouvoirs en immigration? On lui fait un doigt d’honneur, en lui riant au visage.


Au diable notre capacité d’intégration, de francisation et de québécisation des immigrés.


Car il ne s’agit pas d’en faire des Montréalais plus ou moins bilingues baragouinant le français sur le mode du Bonjour-Hi. 


Il s’agit d’en faire des Québécois francophones comme les autres, capables de dire nous avec leur pays d’accueil, en embrassant fièrement toute son histoire. Il s’agit de les amener à rejoindre la majorité historique francophone. 


D’ailleurs, ce n’est pas une langue désincarnée qu’il faut sauver. Notre conception du français a été marquée en profondeur par la vision de Pierre E. Trudeau, qui voulait y voir un simple instrument de communication, et non pas le cœur vivant de notre identité collective. 


Ce n’est pas «le français» qu’il faut sauver, c’est le peuple québécois, qui mène son aventure depuis quatre siècles, et que bien des hommes et des femmes ont rejoint au fil du temps.





Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.




Objectivement, Ottawa se comporte de manière de plus en plus autoritaire avec le Québec. Puisque le Québec n’entend pas se dissoudre lui-même dans l’utopie postnationale portée par les élites d’Ottawa et de Toronto, on va l’y dissoudre de force, en misant sur une stratégie de noyade démographique. 


Ce n’est pas faire une référence historique abusive que de rappeler la figure funeste de lord Durham, qui, au lendemain des rébellions de 1837-1838, a proposé une méthode pour en finir avec notre peuple. 


Car le Canada, on peine à le comprendre, voit l’existence de la nation québécoise comme une anomalie historique avec laquelle il est temps d’en finir. 


Le régime canadien reproche aux Québécois de se voir comme des Québécois d’abord et de ne pas se voir comme un groupe ethnique parmi d’autres dans le multiculturalisme. 


Il veut les mater une fois pour toutes. La meilleure manière est de les transformer en groupe folklorique minoritaire dans leur propre pays.


Il les accuse même, comme le dit Marc Garneau, de menacer les droits des anglophones.


Fédéralistes


Tout cela finira par poser problème aux fédéralistes québécois qui, eux-mêmes, n’ont pas la folle idée de proposer des seuils d’immigration aussi démentiels. 


Sentent-ils, au fond d’eux-mêmes, que le Canada auquel ils s’entêtent à porter allégeance est en train de les détruire de l’intérieur? 


Sentent-ils qu’entre la négation de soi et l’indépendance, il n’y aura bientôt plus de troisième voie?