« Bien, je vais vous raconter une anecdote. J'étais... je suis allé chez mon coiffeur il y a à peu près un mois. Il y avait un sénateur libéral que je ne nommerai pas qui ne parle pas... encore qu'il représente une circonscription de langue française et qui me demande: es-tu toujours séparatiste, Yves?" J'ai dit oui, oui je suis séparatiste comme tu es juif. Ça a pris à ton peuple 2000 ans pour avoir sa patrie en Israël. J'ai dit: moi, que ça prenne 10 ans, 50 ans, 100 ans de plus ça peut attendre. Alors il me dit: ce n'est pas pareil. Ce n'est jamais pareil pour eux. Alors j'ai dit: ce n'est pas pareil? Les Arméniens n'ont pas souffert, les Palestiniens ne souffrent pas, les Rwandais ne souffrent pas. J'ai dit: c'est toujours vous autres. Vous êtes le seul peuple au monde qui avez souffert dans l'histoire de l'humanité. » ─Yves Michaud, Entrevue avec Paul Arcand, 5 décembre 2003
Quelques jours après la chaise du barbier, le député Lawrence Bergman, barde de la communauté juive au PLQ et à l'Assemblée nationale (et plus tard ministre de Jean Charest), passe sa fameuse motion avec la complicité de Lucien Bouchard. The rest is history...
Mais qui était donc ce sénateur libéral qui a déclenché toute cette histoire rocambolesque?
Kolber. Léo Kolber, nommé par Trudeau Sr en 1983. Kolder, toujours vivant, sénateur jusqu'en 2004. Donc pendant plus de 20 ans, au salaire moyen dépassant les 6 chiffres, Kolber aura ramassé au moins 2 millions de dollars de nos taxes pendant que M. Michaud vivait un calvaire.
Tout ça on le savait. Mais ce qu'on ignorait jusqu'à cette semaine c'est que pendant que ce temps, Kolber cachait des millions dans les paradis fiscaux avec la complicité de Stephen Bronfman, bagman de Trudeau jr.
Voici ce qu'écrit le Journal de Montréal du 5 novembre dernier :
En tout, les Bronfman auraient fait des prêts de plus de 25 millions $ américains à la fiducie Kolber qui ont ensuite été remboursés, sans intérêts. Mais les profits de l’argent placé dans cette fiducie, dissoute en 2016, n’ont jamais été imposés durant ses 25 ans d’existence, puisque le taux d’imposition est inexistant aux îles Caïmans pour ce type de structure financière. »
Cette fiducie devait notamment servir à payer Jonathan Kolber, le fils de Leo Kolber, qui s’était installé en Israël pour gérer les investissements massifs des Bronfman dans ce pays. »
Pour être légale, une fiducie dans un paradis fiscal doit être dirigée depuis le pays où elle a été implantée. Or, les documents des Paradis Papers laissent croire que les décisions étaient prises à Montréal, ce qui contreviendrait aux règles. »
Pour éviter des problèmes avec le fisc canadien, la fiducie a, au fil des ans, mis sur pied des coquilles vides et d’autres fiducies au Nevada ou dans les îles Vierges britanniques pour ne pas payer d’impôts. Ceci permettait aussi de contourner d’autres règles liées aux fiducies étrangères pour qu’il n’y ait pas de lien avec le Canada. »
Lorsqu'interrogé par Radio-Canada sur le pourquoi d'une fiducie dans les Caraibes pour un enfant montréalais, l'avocat de la famille a rétorqué que c'était pour une question de sécurité !!! « La fiducie n’a pas été mise sur pied pour des raisons d’impôt », mais parce qu’on recommandait aux immigrants en Israël d’établir des fiducies en raison de « l'instabilité au Moyen-Orient ».
Pousse mais pousse égal.
Quand même hallucinant de penser que pendant que M. Michaud traversait un interminable calvaire, Kolder, non seulement empochait 2 millions de nos taxes pour une jobine au Sénat, mais privait nos gouvernements de millions de dollars en «raison de l'instabilité au Moyen-Orient».
Quant même hallucinant de penser que pendant que Kolber et Bronfman, «Québécois» de naissance, s'opposent ouvertement et puissamment à l'indépendance nationale, supportent d'autre part Israel à fond la caisse. En se servant des paradis fiscaux.
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4 commentaires
Yves Corbeil Répondre
20 novembre 2017Merde je viens juste de voir que vous l'avez ajouté sur le site. Ça fera deux endroits pour la lire.
Yves Corbeil Répondre
20 novembre 2017Et dernièrement notre bon ministre de la justice sociale fait faire une étude sur la misère sociale au Québec et comment on pourrait y remédier ou enfin la soulagé un peu peut-être. Naturellement cette étude est faîtes par trois économistes qui de mieux placer pour comprendre la misère du monde.
Voici le rapport finale
http://www.gouv.qc.ca/FR/RevenuMinimumGaranti/Pages/Accueil.aspx
Et ici une chronique Jean Francois Nadeau du Devoir qui portera à réfléchir pour ceux qui voteront en Octobre 2018. Je la copie parce que le Devoir n'est pas gratuit.
La noyade d'archimède
Au temps où il m’enseignait à l’Université Laval, le ministre François Blais posait en arbitre de la pauvreté. Le principe d’un revenu de base inconditionnel versé à tous, il l’agitait telle une idée capable d’aider l’humanité de la main blanche de la science, mais tout en se gardant de s’approcher de la réalité. Cette capacité à ne cavaler que dans les champs glacés d’une égalité théorique avait déjà quelque chose d’inquiétant.
En plaçant les inégalités sociales en apesanteur, en les masquant derrière un voile, il réglait en quelque sorte à l’aveugle le sort du monde en d’impeccables équations vidées d’émotions, mais néanmoins chargées d’enjeux idéologiques. Comme si cette pensée n’était pas déjà suffisamment suspecte, il a fallu que ce professeur attache le train de sa pensée à un des gouvernements les plus antisociaux de toute l’histoire du Québec.
Ce gouvernement a fini par confier l’examen des velléités de François Blais à trois économistes. Ils viennent de publier leur rapport. À la plus grande déception du ministre, ils ont constaté que l’application pratique d’un revenu minimum garanti s’avère irréaliste. Or c’est une chose que de le l’affirmer, mais c’en est une autre de constater que ces économistes préfèrent par ailleurs miser sur des mesures vouées à forcer les individus à travailler plutôt que de travailler à changer les conditions sociales qui prédisposent à la pauvreté. Ce rapport propose au bout du compte, comme bien d’autres du genre, de « récompenser l’effort en favorisant les initiatives entreprises par les individus pour intégrer le marché du travail et s’y maintenir ».
La dynamique de délitement social qui préside au chômage et à la pauvreté est chez nous sans cesse réduite à une simple affaire de volonté individuelle, que l’on peut stimuler par des bonbons ou des punitions. Encore récemment, s’ils n’acceptaient pas de se soumettre à sa volonté, le ministre jugeait raisonnable d’amputer jusqu’à 224 $ de la maigre allocation mensuelle de 628 $ des indigents dont il a la responsabilité.
Dans ce système qui assure sans faillir sa reproduction, la pauvreté n’est que rarement considérée comme un résidu de l’enrichissement de quelques-uns. On en arrive alors à faire passer pour une vertu la volonté d’un entrepreneur de faire porter à des itinérants, comme ce sera bientôt le cas à Montréal, semble-t-il, une puce qui gère leurs achats et leur argent, afin de s’éviter de détourner le regard des problèmes sociaux globaux.
Au XVIe siècle, à l’époque de la grande expansion économique de l’Europe, puis au XIXe siècle des usines, la misère a progressé à grande vitesse. On prit le parti de l’étouffer. Faute de résultat, on tenta de la soulager quelque peu, souvent dans un esprit religieux, tout en ne renonçant pas pour autant à la réprimer.
En 1530, sous le règne d’Henri VIII, les gens incapables de travailler doivent obtenir un permis pour obtenir la charité. Ceux d’entre eux qui sont jugés assez bien portants pour travailler et qui, pour des raisons que l’on ne s’efforce pas de comprendre, n’y parviennent pas sont soumis au fouet, puis à l’emprisonnement. L’idée est de les « remettre au travail » à tout prix, tout en fermant les yeux sur les conditions qui font qu’ils en sont privés. Comme ces mesures sont jugées trop douces et surtout sans effet, les peines sont durcies. En plus d’être fouetté, jusqu’au ruissellement du sang, il fallut désormais qu’une oreille de ces malheureux soit coupée.
Sous Édouard VI, les individus considérés capables de travailler mais qui n’ont pas de travail sont soumis à l’esclavage par la force. Toujours en Angleterre, en 1572, on réitère l’usage du fouet pour les sans-travail. On les stigmatise davantage grâce à une marque au fer rouge que l’on applique sur l’oreille. Durant ce règne, on pend en moyenne 400 personnes par année parce qu’elles ne travaillent pas.
En Espagne, c’est à peu près la même chose. Un citoyen peut s’emparer d’un démuni et le forcer à travailler à son profit pendant un mois entier sans le rémunérer. À Tolède, on les ampute des deux oreilles pour bien fixer le déshonneur qu’ils ont d’être à jamais les laissés-pour-compte de leur société.
À Paris, on condamne les gueux à descendre dans les entrailles des égouts pour en écoper la merde et ses jus gras. Sous le règne de Louis XIV, le roi Soleil, ce sera le fouet et les cales sombres des galères. Sur les rives du Saint-Laurent comme ailleurs en Amérique, au temps pas si lointain des disettes, des maladies et de l’immigration de malheureux privés de tout comme les Irlandais, l’activité de la police consiste à réprimer les pauvres tandis que de bonnes âmes se félicitent de leur jeter quelques miettes de pain.
Sitôt ce rapport d’experts déposé mardi dernier sous le nez du ministre dépité, le Groupe de recherche et de formation sur la pauvreté au Québec et le Front commun des personnes assistées sociales du Québec se demandaient publiquement pourquoi, derrière ces parades, l’aide sociale est de moins en moins garantie et pourquoi les contraintes pour le soutien des plus démunis ne cessent d’augmenter.
Au fond, nous en sommes encore à croire qu’en plongeant quiconque dans un bain de misère on l’aidera à remonter à la surface, selon une sorte de principe d’Archimède social dont la pratique n’a pourtant conduit qu’à d’effroyables noyades.
Yves Corbeil Répondre
19 novembre 2017L'affaire Michaud est une honte et je me demande encore aujourd'hui comment certaines personnes peuvent encore se regarder dans une glace.
Yves Corbeil Répondre
19 novembre 2017Le choc des civilisations de Samuel P. Huntington
Un beau passage d'un roman du Vénitien Michael Dibdin ''Dead Lagoon''.
Les hommes politiques et les universitaires ne peuvent ignorer la vérité qui se cache derrière ces vérités très anciennes, fût-elle déplorable. Tous ceux qui sont en quête d'identité et d'unité ethnique ont besoin d'ennemis. Les conflits les plus dangereux aujourd'hui surviennent désormais de part et d'autres des lignes de partage qui séparent les civilisations majeur du monde.
Ce livre devrait être un passage obligé pour tous, spécialement pour ceux qui aspirent à gouverner les états et vugariser pour tous ceux qui auraient des difficultés à en comprendre tout le sens.