Le gouvernement Couillard décrète le retour des «boubous macoutes» avec ses nouvelles mesures visant les futurs assistés sociaux, dénonce le chef péquiste Pierre Karl Péladeau.
Avec son projet de loi 70, le ministre Sam Hamad veut obliger les nouveaux demandeurs d'aide sociale aptes au travail à suivre une formation d'intégration en emploi, sous peine de voir leur chèque amputé. Plus encore, les participants devront accepter «tout emploi convenable» qui leur est proposé, même si ce job se trouve à plusieurs centaines de kilomètres de leur domicile.
«Le gouvernement libéral a décidé de faire porter tout le poids de l'austérité aux plus démunis de la société. Ils en sont rendus à cibler les jeunes. (...) Le modèle du gouvernement semblait être celui du gouvernement conservateur à Ottawa, qui a causé un tort immense aux chômeurs», a dénoncé mercredi le leader souverainiste.
Selon le chef du Parti québécois, le gouvernement libéral compense ses lacunes économiques en s'attaquant aux plus vulnérables. «Est-ce que le gouvernement exigera qu'une famille déménage sous la menace d'être coupée? Que feront les parents qui ont des enfants à l'école, s'ils sont contraints d'accepter un emploi à des centaines de kilomètres? C'est un plan économique dont le Québec a besoin, pas le retour des boubous macoutes!», a insisté M. Péladeau.
La «misère noire»
Pour la députée de Québec solidaire, Françoise David, les mesures que propose le ministre Sam Hamad sont inadmissibles. Elle rappelle qu'une personne seule vivant de l'aide sociale ne reçoit que 616$ par mois. «On parle ici de gens qui vivent déjà dans une grande pauvreté. Ce à quoi on va contraindre certains d'entre eux, c'est à la misère noire!»
Elle croit que le projet de loi 70 ne passera pas le test des chartes. «Toute personne a le droit de vivre dans la dignité, et ce projet de loi là, c'est une atteinte à la dignité des personnes», plaide-t-elle.
De son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ) s’est dite favorable à l’idée d’inciter les personnes aptes à travailler à se trouver un emploi. Le deuxième groupe d’opposition croit toutefois que le gouvernement aura de la difficulté à forcer des assistés sociaux à accepter un emploi situé loin de chez eux.
«Faire travailler les gens qui sont aptes à travailler, je pense que c’est une bonne chose, a réagi le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel. Ce qui, selon moi, va être difficilement applicable, c’est comment on va dire aux gens: “Bien, écoute, on vient de te trouver une job à 150 kilomètres de chez vous, à 200 ou à 75, il faut que tu déménages.” J’ai hâte de voir comment le gouvernement va être capable d’appliquer ça.»
Assistés sociaux de père en fils
Sam Hamad soutient que les mesures qu'il propose visent à empêcher les jeunes de «tomber» dans la pauvreté. Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale veut également mettre fin au phénomène des assistés sociaux de père en fils.
«Nous allons compenser l'effort. Nous allons aider tous les jeunes qui arrivent à l'aide sociale pour briser le cycle vicieux de l'aide sociale. Vous savez, quand je suis un enfant d'une famille de l'aide sociale, je m'en vais demander l'aide sociale, c'est inacceptable».
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé