Le régime Charest: désolante chronique d'une catastrophe annoncée?

Tribune libre

Le régime Charest: désolante chronique d’une catastrophe annoncée ?
Depuis l’arrivée du messie canadien comme premier ministre du Québec, «La Belle Province» est en train de vendre son âme, de troquer son âme pour un plat de broutilles. Cet homme, au salaire occulte, est en train de défigurer le Québec dans une opération de plastie propre à le rendre agréable à tous ces requins tapis dans les méandres de la petite politique provinciale.
Tout d’abord, il y a tout ce sabotage des services publics en cours, cette négation de ce qui faisait un Québec différent, cette oblitération de ce qui nous avait permis de reprendre, un peu, le contrôle de nos affaires. Nous avons perdu beaucoup de nos fleurons et n’allez surtout pas penser que ceux qui nous restent sont à l’abri. N’entendez-vous pas saliver tous ces fossoyeurs dans le noir ? Laisser dépérir le public pour rendre le privé attrayant, voilà la belle stratégie de ce gouvernement, stratégie qui nous fera passer des services publics aux sévices privés.
Ensuite, il y a cette lâcheté inqualifiable à défendre la langue française. S’il y a quelque chose de propre à notre âme, c’est bien notre langue. Scandaleux donc ce spectacle offert par ce gouvernement quand il nie que le français est en perte de vitesse à Montréal. Ou bien ils sont aveugles et sourds, ou bien ils sont complices. Dans les deux cas, cela devrait les disqualifier pour longtemps. Prions pour qu’à la prochaine Pentecôte, ils deviennent tous équipés d’une langue de feu.
Il y a aussi cette honteuse capitulation devant Ottawa. Lamentable. Bien sûr, il y a bien un peu de rhétorique pour la galerie mais derrière cet écran de fumée, rien, le néant le plus total. Ça fait longtemps, à Ottawa, qu’on a compris que ce cabot ne mord pas et que, quand on lui montre son trou, il le prend. C’est un gouvernement d’édentés qui nous représente quand vient le temps de négocier avec l’autre côté de l’Outaouais. C’est rendu que même Benoît Pelletier fait maintenant figure de grand défenseur de l’autonomie provinciale. Le connaissez-vous, vous, l’actuel ministre des relations fédérales-provinciales ? Peut-être devrions-nous plutôt dire le ministre de la lobotomie provinciale.
Au moins si ce gouvernement se contentait de faire du sur place, ce serait un moindre mal. Mais hélas, c’est à une amère retraite et à une déroute complète auxquelles il semble nous convier. Ce régime nous afflige un tort en train de devenir irréparable. Nous sera-t-il possible de nous sortir de ce puits où nous nous enfonçons depuis toutes ces lancinantes années ? Il y a quand même quelques signes encourageants. Le peuple semble se réveiller. La sève printanière serait-elle en train d’opérer ? Il le faudrait bien. Il est temps de lutter contre ce privé qui nous imprègne et contre cet individualisme qui nous colonise pour empêcher que notre cohésion s’effrite. Autrement, chaque jour, nous deviendrons de plus en plus un amoncellement de solitudes, un informe tas d’égoïsmes particuliers. Il nous faut réagir pour arrêter de voguer vers l’irréparable dans le confort de nos bébelles dérisoires et futiles, réagir pour nous empêcher de mettre le cap sur un port nommé insignifiance.

Featured 550900f130d875a76cec032283913664

Gilles Ouimet66 articles

  • 37 843

Né à Mont-Laurier en 1947. Études primaires à cet endroit. Études classiques à Mont-Laurier et Hull entre 1961 et 1968. Diplômé en histoire de l’Université Laval en 1971. Enseignant à la polyvalente de Mont-Laurier entre 1971 et 2005. Directeur d’une troupe de théâtre amateur (Troupe Montserrat) depuis 2000. Écriture pour le théâtre, notamment une pièce à l’occasion du centenaire de Mont-Laurier en 1985 (Les Grands d’ici), une autre à l’occasion du 150e anniversaire du soulèvement des Patriotes (Le demi-Lys...et le Lion) en 1987 (prix du public lors du festival de théâtre amateur de Sherbrooke en 1988 et 2e prix au festival canadien de théâtre d’Halifax la même année). En préparation, une pièce sur Louis Riel (La dernière Nuit de Louis Riel). Membre fondateur de la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides. Retraité de l’enseignement depuis 2005.





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2010


    Jean Charest est le plus mauvais premier ministre que le Québec ait jamais connu, si je me permet une synthèse de votre propos. Et je suis tout à fait d'accord avec celui-ci.