De plus en plus isolée dans son propre parti, la chef du Bloc québécois Martine Ouellet persiste et signe : elle s’agrippe à son poste. C’est à se demander si elle fait preuve de détermination ou d’entêtement. Contre vents et marées, Mme Ouellet donne de plus en plus l’impression d’être la seule à avoir le pas dans son « régiment » que les membres ne cessent de quitter.
Dans la tourmente, Martine Ouellet incarne l’image d’une Jeanne d’Arc à la défense d’une forteresse en train de capituler. Bien malin celui ou celle qui peut prédire la fin de cette saga dont l’enjeu pourrait bien se terminer par l’implosion du Bloc québécois…
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Rien ne va plus au Bloc qui vit une crise dont l’issue pourrait conduire à sa disparition de la carte électorale. Aux yeux de Martine Ouellet, la crise est le résultat d’un malentendu sur le rôle que doit jouer la formation politique à Ottawa. De leur côté, les 7 députés démissionnaires du Bloc critiquent vertement les positions de leur chef et son style de direction sans compromis, notamment sur la promotion de l’indépendance, ces derniers alléguant que leur priorité est de représenter les Québécois au parlement, sans nécessairement parler d’indépendance.
Pour tenter de dénouer l’impasse, Mme Ouellet propose la tenue d’un référendum auprès des membres du parti dans le but de clarifier le rôle du Bloc à Ottawa. Le hic, c’est que, à mon sens, tous les intervenants ont, à leur façon, en partie raison dans leur argumentaire, chacun des clans opposés répondant à un des objectifs du Bloc.
Conséquemment, pourquoi les députés démissionnaires et leur chef ne s’assoiraient pas à une table de concertation pour déterminer un terrain d’entente sur les priorités conjoncturelles qu’ils doivent défendre eu égard, soit aux intérêts des Québécois, soit à la promotion de l’indépendance, soit à d’autres sujets faisant l’actualité?
En termes clairs, pourquoi utiliser un référendum qui continuera de créer des divisions dans le caucus des députés au lieu de tenter de s’entendre dans un climat plus serein et plus susceptible de sortir le parti de cette crise suicidaire?
Henri Marineau
Québec
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8 commentaires
Jean-Claude Michaud Répondre
18 mars 2018Le rôle du Bloc Québécois de défendre les intérêts nationaux du Québec dans le Canada fédéral a été ce qui a fait le plus son succès. Il a fait la promotion de la souveraineté aussi mais ses gains électoraux les plus importants étaient ceux des voteurs nationalistes pendant certaines périodes.
Aujourd'hui, les Québécois appuient les libéraux de Justin Trudeau dans un trop grand nombre comme le démontre les derniers sondages. M. Harper moins centralisateur était méprisé par beaucoup de Québécois, pourtant il a ouvert la porte à la nation Québécoise par sa reconaissance dans une motion à la chambre des communes et débutait tous ses discours en français et parlait de la langue fondatrice du Canada, ce qui est un fait.
Les 7 députés démissionaires devraient former un groupe pour défendre l'autonomie de L'État du Québec à l'intérieur du Canada fédéral et défendre les intérêts nationaux du Québec et pourrait appuyer d'autres partis du même type défendant l'autonomie provinciale dans le reste du Canada dans un gouvernement minoriraire.
J'ai bien vu en fin de semaine en discutant politque avec famille et amis que la souveraineté du Québec fait toujours peur et a de l'eau dans le gaz. Elle ne ressemble plus les Québécois mais divise les électeurs francophones divisés entre PQ, CAQ et Québec Solidaire contre les libéraux provinciaux. A long terme, le projet pourrait renaître dans un nouveau contexte et porter pas un nouveau discours rajeuni mais actuellement le PQ le porte comme un boulet malgré la mise à l'écart du référendum pour un mandat.
Le PQ devrait proposer une société progressiste dirigé par un État du Québec moins bureaucratique, plus efficace, moins lourd et ouvert à un partenariat avec le privé dans tous les domaines. En échange de l'implication du privé, le privé serait reglémenter et au service de la nation et de l'intérêt général. Ce serait un état progressiste sur le plan social et conservateur sur le maitien de nos institutions, traditions, cultures, protection de notre langue et territoire et de la préservation de notre environnement. Ce serait un projet pour mettre fin au néolibéralisme et revenir à l'esprit de la révolution tranquille qui a permit la création d'un État moderne du Québec et de faire accéder les Québécois francophones à des professions, d'ingénieurs, d'hommes d'affaires, etc.
Ce nouveau bloc à Ottawa pourrait s'assurer que sur le plan fédéral, le projet de société du Québec soit défendu et que les champs de compétences fédérales aident la réalisation de ce projet de société au lieu d'y nuire. Le Québec pourrait utiliser la balance du pouvoir à cette fin constructive.
Henri Marineau Répondre
14 mars 2018@ Jean-Paul St-Cyr
M. St-Cyr, j'aimerais bien avoir une réponse sensée à votre question mais j'avoue ne pas comprendre toujours où le PQ met ses prorités...Tout ce que je peux vous dire, ce n'est pas avec "les limites de vitesse" que nous allons naviguer vers l'indépendance du Québec!
Jean-Paul St-Cyr Répondre
14 mars 2018Monsieur Marineau,
Je vous remercie pour votre analyse qui encourage une démarche de réconciliation.
Au Bloc, incroyablement, on hésite entre la promotion de l'indépendance du Québec et la défense des intérêts de la province de Québec. Pourtant, on pourrait facilement démontrer que l'un ne va pas sans l'autre. Cette démonstration est prioritaire dans l'intérêt du Québec.
Et aujourd'hui même, la priorité du PQ en conférence de presse est de faire passer la limite de 100 km/h à 120 km/h sur les autoroutes québécoises. Pourtant, tous les indépendantistes aimeraient entendre parler d'indépendance avant tout autre sujet, surtout avant un sujet aussi secondaire et mineur que la vitesse permise sur les autoroutes. Ce n'est qu'une question de priorité.
Monsieur Marineau, aidez-moi à comprendre cet état d'esprit.
André Gignac Répondre
13 mars 2018Monsieur Labelle
Vos deux commentaires sont très pertinents; ils réflètent bien la réalité politique à laquelle le peuple québécois est confronté.
André Gignac 13/3/18
Pierre-Yves Dubreuil Répondre
12 mars 2018On parle de crise d'orientation au Bloc, mais sans jamais vraiment parler de quoi il s'agit exactement. On parle vaguement d'intérêt VS indéepdance mais je ne vois nulle part de débat de fond. Alors il est difficile de se faire une opinion.
Peut-on supposer que l'enjeu soit rôle-même de la fédération, ou plutôt de cette entité, chappe canadienne?
C'est-à-dire est-ce que les partis ne doivent jamais nuire à l'existence-même de la fédération et avoir comme aspiration de gouverner le Canada au grand complet, ce qui invaliderait les options comme le Bloc, ou il doit au contraire favoriser l'indépendance des provinces et leur représentation respective au parlement? et ainsi favoriser l'émergence d epartis locaux saemblables au Bloc?
Selon la dernière option il s'ensuivrait donc que la fédération prendrait donc une forme de confédération et mettrait en en cause les partis à portée pan-provinciaux comme le sont la plupart des partis actuels, avec comme conséquences des pouvoirs plus décentralisés. dans ce qcas le Bloc (et les autres provinces) devra aussi représenter, jusqu'à un certain point et dfans les bonnes mesures, ses minorités, ce qui n'a pas été vraiment le cas dans le passé .
Parce fond, le bloc peut exister dans une forme confédérale plutôt que fédérale. Sinon en effet, à quoi sert de voter Bloc si ce n'est que de se mettre à dos le reste du Canada, dans lequel cas il serait mieux de simplement s'abstenir...?
Marc Labelle Répondre
12 mars 2018Lorsque Jacques Parizeau, ce meneur aux idées claires, a accédé au pouvoir, la souveraineté avait l’appui d’environ 40 % de l’électorat. Avec le seul référendum, il a produit un résultat de près de 50 % (en réalité plus, puisqu’il y eut de la tricherie). La prochaine fois, il faudra précéder le référendum par une assemblée constituante afin de faire participer directement le peuple au processus de libération. Et stimuler la nécessité de l’assemblée elle-même par une stratégie gouvernementale faite de gestes de rupture avec le régime canadien. Les conditions gagnantes, on les provoque activement, plutôt que de les attendre passivement.
François Ricard Répondre
12 mars 2018Et surtout pourquoi cette crise parfaitement inutile alors que nous sommes en pleine campagne électorale au Québec? Aliors que l'idée d'indépendance ne rallie même pas un tiers de l'électorat?
Martine Ouellet et ses adeptes croient au traitement choc qui, selon eux, va soudainement et miraculeusement rendre le Québec indépendant.
Ce référendum proposé va occuper l'espace médiatique pour les prochains mois. Un référendum bidon.
La politique, la vraie, exige de travailler dans la réalité et non dans le rêve.Ce que ne semble pas comprendre le groupe Ouellet.
Marc Labelle Répondre
12 mars 2018Depuis 1995, le PLQ est devenu un parti fédéraliste inconditionnel qui veut en finir avec l’aspiration à la liberté du peuple québécois, donc avec son existence même. Dans le régime actuel, après un hypothétique gouvernement Lisée, les libéraux reviendraient au pouvoir pour défaire ce qu’il aurait accompli. La situation est d’autant plus urgente que les libéraux fédéraux et provinciaux visent notre noyade collective par leur politique d’invasion immigrationniste. Le rôle impératif du BQ consiste donc à démontrer comment un Québec indépendant exercera bientôt les pouvoirs récupérés d’Ottawa. Il est illusoire de se contenter de la seule promotion des intérêts sectoriels du Québec, une stratégie passéiste qui a échoué depuis 2011.