La survie du français demeure fragile au Canada. Une nouvelle étude démontre que sans le Québec, la langue française serait une denrée rare au pays.
Statistique Canada a compilé les données des recensements de 1901 à 2011 sur le bilinguisme.
Les résultats rendus publics jeudi démontrent clairement qu’en 110 ans, le bilinguisme au pays n’a pas connu un progrès constant. Son évolution peut toutefois être expliquée par certains changements sociohistoriques et démographiques.
Entre 2001 et 2011, le Canada a connu une réelle stagnation côté bilinguisme en raison de la croissance de la population immigrante non francophone et de la diminution de la proportion d’élèves inscrits à un programme de français langue seconde, selon Statistique Canada.
En 2011, 5,8 millions de personnes ont indiqué être en mesure de soutenir une conversation autant en français qu’en anglais, ce qui représente 17.5% de la population canadienne. Une cinquantaine d’années plus tôt, la proportion se chiffrait à 12.2%.
- Personnes bilingues en 1961 : -Canada 12,2% -Québec 25.5% -Canada moins le Québec 6.9%
- Personnes bilingues en 2001 : -Canada 17.7% -Québec 40,8% -Canada moins le Québec 10,3%
- Personnes bilingues en 2011 : -Canada 17.5% -Québec 42,6% -Canada moins le Québec 9,7%
Importante hausse dans les années 1970
Le bilinguisme au Québec dans les années 1970 a connu une hausse importante, passant de 29.6% en 1971 à 34,6% en 1981.
Ce soudain engouement pour la langue de Molière peut être expliqué, entre autres, par les nombreux départs du Québec vers d’autres provinces des personnes de langue maternelle anglaise. Dans ces années, de jeunes Anglophones ont également été nombreux à s’inscrire à des programmes d’immersion en français. Finalement, la Charte québécoise de la langue française, adoptée en 1977, a joué un important rôle sur la fréquentation scolaire des enfants immigrants et sur la langue de travail, rapporte Statistique Canada.
Depuis les dix dernières années
De 2001 à 2011, une baisse du taux de bilinguisme au Canada a été observée. L’immigration internationale, qui oscillait entre 250 000 personnes par année à ce moment, a joué un rôle important puisque ces nouveaux arrivants constituaient le principal facteur de croissance de la population. La grande majorité des immigrants ne parlaient ni français ni anglais comme langue maternelle.
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