Une entrevue exclusive avec Daniel Breton

Le Québec à l'orée d'une 2e révolution énergétique

Un scénario pour débloquer l'impasse actuelle

Chronique de Patrice-Hans Perrier

PATRICE-HANS PERRIER
Journaliste indépendant, spécialisé dans le domaine du développement urbain et des nouvelles structures de gouvernance. L’auteur met en ligne le troisième article d’une série de textes critiques portant sur l’avenir du Québec.
***
Le Parti québécois a été porté au pouvoir le 4 septembre dernier dans les circonstances troubles que l’on connait. Avec 31,9 % du vote et 54 députés, le Parti québécois se retrouve aux commandes d’un gouvernement minoritaire avec une marge de manœuvre réduite. Plusieurs se désolent du fait qu’il sera difficile de composer avec une opposition qui risque de bloquer plusieurs projets de loi qui avaient été prévus dans le plan de match de l’équipe Marois.
Néanmoins, le nouveau gouvernement péquiste possède quelques cartes majeures dans son jeu. En effet, le gouvernement Charest a été battu en grande parti à cause du climat d’incertitude engendré par une corruption endémique au niveau de l’attribution des contrats dans le domaine des grands travaux publics et des pratiques de financement qui ont entaché la classe politique au grand complet. Par ailleurs, une majorité de québécois – toutes allégeances confondues – aura démontré un scepticisme croissant en ce qui a trait au fameux Plan nord. À l’orée d’une crise économique qui pourrait frapper encore plus fort qu’en 2008, l’ensemble de la population s’interroge au sujet de la relance de notre économie, de la protection de notre territoire et de nos richesses naturelles, sans oublier le dossier des énergies renouvelables.
Le Québec peut, malgré tout, compter sur un réseau incomparable de production et de distribution hydroélectrique, de près de 4 % des réserves d’eau douce du monde, d’un réseau ferroviaire dédié au fret qui couvre la quasi-totalité de son territoire, d’une économie diversifiée et d’un ratio PIB endettement qui est comparable à la moyenne occidentale. Toutefois, le gouvernement Charest, aux commandes de l’état depuis près d’une décennie, aura mis en péril plusieurs des délicats équilibres qui sont le propre d’une nation qui aura réussi à tirer son épingle du jeu depuis le début des années 80.
Suivant une tendance qui a le vent en poupe, l’équipe Charest aura tenté de procéder à la privatisation de la production éolienne, de concéder des avantages indus aux investisseurs dans le domaine des gaz de schiste ou d’implanter des ports méthaniers envers et contre l’ire des populations concernées. Tirant parti de la mauvaise conjoncture économique, l’équipe du Premier ministre Charest aura littéralement pris en otage plusieurs secteurs liés à l’exploitation de nos richesses naturelles ou aux énergies nouvelles en prétextant une hypothétique relance économique. Pourtant, ce n’est certainement pas la privatisation tout azimut de ces secteurs clefs de l’économie québécoise qui pourra nous sortir du pétrin.
Nous nous sommes entretenus, le 1er septembre dernier, avec Daniel Breton, candidat vedette du parti québécois et fier militant écologiste pour qui le développement durable et la reprise économique devraient, normalement, fonctionner main dans la main.
Daniel Breton a fondé, en 2005, le mouvement MCN21 – Maîtres chez nous au 21e siècle – avec pour but de faire la promotion des énergies renouvelables, la nationalisation de l’énergie éolienne, en prenant exemple sur la nationalisation de l’hydroélectricité menée par l’équipe Lesage-Lévesque en 1963. Par ailleurs, ce dernier a activement milité pour le remplacement graduel des sources d’énergie fossile et pour qu’un moratoire soit mis en place concernant l’exploitation des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent.
Une approche globale
Contrairement à bien des militants écologistes ou environnementalistes, Daniel Breton n’oppose pas le développement durable à l’économie. Au contraire, il estime qu’une exploitation «raisonnée» de nos ressources naturelles et du développement énergétique nous permettrait d’arrimer une reprise économique souhaitée à une vision systémique qui ferait en sorte de nous prévaloir contre une croissance artificielle menée pour le compte de quelques multinationales aux aguets.
Prenant en exemple des pays tels que la Norvège ou la Suède, ayant su tirer intelligemment parti de l’exploitation de leurs ressources naturelles, Daniel Breton estime qu’il y aurait lieu de remettre sur le métier plusieurs chevaux de bataille qui ont permis au Québec de prendre son envol en plein Révolution tranquille, il y a près d’un demi-siècle.
Celui qui a rejoint le Parti québécois l’hiver dernier, avait déjà averti plusieurs militants indépendantistes de poids, il y a 7 ans, alors qu’il rencontrait «les gens du Conseil de la souveraineté qui ne semblaient pas comprendre que le gouvernement Charest était en train de nous déposséder du contrôle de nos ressources naturelles», martèle-t-il. Poussant son raisonnement un cran plus loin, Breton ajoute que «la langue et la culture ne suffisent pas à définir les balises de notre souveraineté effective. Il y a un travail de sape, de dépossession qui a été entrepris à l’insu de notre souveraineté énergétique, par exemple, et il s’agit d’une question qui risque d’être reportée aux calendes grecques si nous continuons à prétendre que la souveraineté n’est qu’une affaire de langue et de culture», précise-t-il.
Le Plan nord
Daniel Breton s’insurge contre la ruée sur … le Plan nord, dans un contexte où l’administration Charest semblait déterminée à consentir le beurre et l’argent du beurre aux sociétés désirant exploiter les richesses naturelles du Grand nord. Il s’insurge contre le fait «qu’en vertu de la loi des mines actuelle, le droit d’exproprier soit toujours à la disposition des entreprises, une mesure digne du colonialisme et à laquelle il faudra mettre un terme. Quand Bachand dit qu’on a le système de redevance sur les profits parmi les plus compétitifs au Canada il prend les gens pour des imbéciles». Notre interlocuteur précise que les redevances versées au gouvernement portent sur les profits, dans un contexte où les compagnies peuvent être tentées d’exporter leurs profits à l’étranger pour se dégager de toute responsabilité.
Nous lui avons demandé si, advenant une victoire du Parti québécois, il y avait lieu de bâtir des partenariats avec des pays comme la Norvège qui ont développé une expertise pointue en matière des redevances sur l’exploitation des richesses naturelles. Il estime, «qu’en effet, dans certains projets stratégiques où la ressource est rare et nécessaire, il incombe d’assurer un contrôle étatique fort. Il est primordiale d’adopter, sans plus tarder, une loi des mines afin de protéger nos ressources en sous-sol et, par la suite, nous étudierons la question de l’énergie, un domaine où Hydro-Québec devrait investir jusqu’à 47 milliards de dollars dans le cadre du très controversé Plan nord».
L’énergie, fer de lance
Notre interlocuteur nous rappelle que «lorsque Lévesque a proposé à Jean Lessage de procéder à la nationalisation de l’électricité, en 1962, le Premier ministre de l’époque n’était pas particulièrement favorable à cette idée. Et, pourtant, depuis trois quart de siècle, plusieurs pays avaient, déjà, procédé à la nationalisation de leur propre production d’électricité», poursuit-il. Et, de nous rappeler que les gens d’affaire de la rue Saint-Jacques menaçaient, dans l’éventualité d’une nationalisation de l’électricité, de ne plus acheter de bons du trésor du gouvernement, un chantage économique qui a été utilisé dans plusieurs pays tout au long du XXe siècle. Breton nous rappelle, à ce sujet, que «Lesage avait souligné le fait que l’Ontario avait déjà nationalisé son électricité en 1907 et qu’il ne voyait pas pourquoi nous ne serions pas en mesure de faire la même chose chez nous». C’est à ce moment-là que l’équipe Lasage-Lévesque a eu l’idée de mener un référendum sur la nationalisation de l’électricité.
La révolution tranquille prise 2
Daniel Breton nous rappelle que «le 14 novembre 2012 nous allons fêter le 50e anniversaire de la nationalisation de l’hydroélectricité, un geste fort de la politique québécoise. Il incombe pour nous, au Parti québécois, de compléter ce grand projet d’indépendance énergétique totale du Québec, avec la volonté de ne plus être obligé d’importer quelques énergies que ce soit et de réaliser une indépendance graduelle vis-à-vis des énergies fossiles». Et, de nous rappeler que «lorsque Lesage a dit que «l’heure du colonialisme économique est terminée au Québec», il venait d’employer une formule forte que nous reprenons sans hésiter. Nous affirmons que l’administration Charest a mis en place un processus graduel de dépossession de notre énergie et de nos ressources naturelles d’une ampleur qui ne s’était pas vue depuis un siècle … on parle du domaine éolien, des hydrocarbures, du gaz naturel et des petites centrales, des projets qui pourraient générer jusqu’à des milliers de milliards de dollars !».
Un espace économique inéquitable
Il semble que le lancement du Plan nord coïncide avec le projet d’un Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG/CETA), un espace économique pour lequel des tractations sont menées derrière des portes closes au moment de mettre cet article en ligne. Les parrains de ce projet prétextent l’essoufflement économique de la zone de libre-échange nord-américain afin de proposer de nouvelles avenues d’échanges commerciaux susceptibles d’aider à la relance de l’économie canadienne. Un site du gouvernement du Québec allant jusqu’à souligner que «des facteurs comme la hausse soutenue du dollar canadien, la concurrence des pays émergents et le renforcement des politiques de sécurité après le 11 septembre 2001 sont autant de raisons qui poussent le Québec à s’ouvrir à de nouveaux partenaires économiques. La crise financière de 2008, qui attise les réflexes protectionnistes, confirme la justesse de ce choix stratégique».
Daniel Breton n’est pas surpris de tout ce branle-bas de combat, dans un contexte où «l’office de l’énergie, au niveau du gouvernement fédéral, aura son mot à dire sur les questions énergétiques ici, au Québec, et où toute question énergétique d’importance se retrouvera sur le bureau du Premier ministre Harper». Il y aurait, conséquemment, lieu de se poser des questions sur notre souveraineté énergétique dans un contexte où le gouvernement Harper pourrait être tenté de contrôler certains secteurs de notre économie en mettant de l’avant la notion d’«intérêts stratégiques canadiens». En d’autres termes, pendant que le gouvernement Charest s’apprêtait à privatiser des pans entiers de ce qui constitue un véritable trésor collectif, le gouvernement Harper s’apprêtait à reprendre le contrôle sur certaines compétences provinciales aux incidences dramatiques.
Ne pas privatiser Hydro-Québec
Hydro-Québec serait le «navire amiral» de l’économie québécoise de l’avis de feu René Lévesque et représenterait, conséquemment, un levier essentiel à au développement de notre nation. Daniel Breton nous met en garde face aux velléités de la Coalition Avenir Québec (CAQ) d’opter pour une privatisation d’Hydro-Québec – dans une certaine mesure – advenant leur prise du pouvoir. Il en a pour preuve une déclaration de François Legault – juste avant les élections du 4 septembre dernier – où ce dernier aurait affirmé «avoir eu en main un rapport confidentiel portant sur la gestion d’Hydro-Québec et qui ferait état de la volonté de plusieurs grandes institutions qui voudraient que le gouvernement procède à une privatisation de notre «navire amiral» (Power Corporation Canada, l’Institut économique de Montréal, le Conseil du patronat, etc.)». Rien de bien nouveau dans tout cela, plusieurs auteurs, à l’instar d’un Richard Le Hir, ayant poussé les hauts cris, dernièrement, à propos de ce mouvement de troupes en faveur d’une privatisation tout azimut des dernières grandes sociétés para-étatiques.
Breton nous rappelle, justement, que la privatisation de 10 % ou plus des actifs d’Hydro-Québec signifierait que la société d’état serait obligée de payer des impôts fédéraux, ce qui alourdirait d’autant sa marge de manœuvre. «Il faut éviter de nous engouffrer dans cette dangereuse direction, dans un contexte où on assiste, depuis quelques années, à des velléités de re-privatisation de l’énergie dans des endroits où on avait déjà nationalisé de telles ressources. Rappelons qu’en Californie, un état où la compagnie Enron avait tenté de privatiser l’électricité, a subi les contrecoups d’un des plus grands scandales énergétiques de l’histoire», précise-t-il.
Et, du même coup, de souligner que de très grandes entreprises d’état actives dans le domaine des énergies, à l’instar d’Elf Aquitaine, privatisée en 1994, sont tombées dans le giron de multinationale qui s’arrangent pour ne plus verser un rond au Trésor public. «Je vous rappelle qu’en 2009 et 2010, la compagnie Total (une multinationale de l’exploitation pétrolière qui est contrôlée en partie par le Groupe Bruxelles Lambert – associé à Power Corporation du Canada – à hauteur de 3,7 % du capital) n’a pas payé d’impôts au fisc français et, pourtant, il s’agit de la plus profitable des compagnies françaises», s’insurge-t-il. Daniel Breton estime qu’«il ne faut pas attendre d’être rendus au même niveau que l’Argentine, la Grèce ou l’Espagne pour nous réveiller !».
Un moment historique
Daniel Breton n’y va pas par quatre chemins. D’après lui, «l’élection du 4 septembre représente un moment historique dans l’histoire du Québec et cela d’un point de vue économique, écologique et démocratique. Je vous rappelle que j’ai, sans cesse, répété aux indépendantistes que si nous perdons le contrôle de notre énergie et de nos ressources naturelles il ne servira à rien de vouloir se battre pour la langue ou la culture. La mainmise anticipée sur ces secteurs névralgiques fera même en sorte de nous faire perdre le contrôle de notre territoire (par traités économiques de libre-échange interposés), la notion d’indépendance devenant à ce moment-là quelque chose de folklorique en définitive». Et, d’appuyer ce raisonnement en ajoutant qu’il ne connaît «aucun pays qui aura réalisé son indépendance de façon viable sans avoir – au préalable – pris le contrôle de son énergie et des ses ressources naturelles».
Il salue, du même coup, la volonté politique de la Russie ou du Venezuela en ce qui a trait à la nationalisation des secteurs clefs de leur développement économique. C’est sans doute ce qui expliquerait le fait que ces pays soient montrés du doigt par les médias dominants en occidents, du fait que leur dirigeants ne se sont pas gênés pour mettre à la porte plusieurs grandes multinationales de l’énergie et mettre au pas les oligarchies locales qui s’engraissaient au détriment du trésor public et de la souveraineté nationale en matière énergétique. Sans vouloir préconiser une politique de nationalisation aussi drastique, notre interlocuteur dit vouloir «s’inspirer de pays comme la Norvège ou la Suède qui ont su mettre en place des partenariats profitables pour tout le monde – autant les pouvoirs publics que le privé ou certaines entreprises de type coopératif – dans un contexte où l’état profite de son contrôle sur l’exploitation de ces secteur-clefs pour générer de précieuses redevances. Daniel Breton est conscient qu’il faudra faire marche arrière et que l’état québécois mette ses culottes dans un contexte où nous ne pouvons pas brader l’essentiel de notre patrimoine collectif. Ça serait comme scier la branche sur laquelle nous sommes assis», ajoute-t-il.
Il importe, d’abord et avant tout, de «mener un débat national sur l’avenir de l’énergie, comme en Scandinavie. On parle d’asseoir autour d’une même table les gens de la société civile, des affaires, du milieu syndical, du milieu environnemental et les gens des différentes régions concernées pour en discuter», fait-il valoir.
Mettre un terme au chantage économique
Breton est scandalisé par le fait que nous fêterons le 100e anniversaire des subventions aux pétrolières aux USA l’an prochain. Il nous rappelait, à ce sujet, que «lorsque Barack Obama a tenté de mettre un terme à ce type de subventions, l’an passé, son projet a été défait par les Républicains au Congrès. Il faut dire que les compagnies pétrolières étaient débarquées en Commission parlementaire au Congrès, avec leurs gros sabots, pour brandir la menace de la perte d’emplois et de la hausse du prix de l’essence si le gouvernement mettait son projet de l’avant. Une autre histoire de chantage économique qui nous rappelle ce que nous avons vécu pendant trop longtemps au Québec !».

En guise de conclusion, Daniel Breton tient à souligner que, 50 ans plus tard, nous sommes devant les mêmes choix de société qu’en 1962. À l’époque le gouvernement Lesage avait entrepris une élection référendaire sur la question de la nationalisation de l’hydroélectricité, un geste fort qui aura été le déclencheur d’une Révolution tranquille qui n’a, hélas, toujours pas été menée à terme.
Curieusement, en 1957, Maurice Duplessis avait re-privatisé en douce certains actifs de la Montréal Light, Heat and Power, histoire de permettre à certains de ses amis de se faire des «couilles en OR». Toute cette affaire aura été découverte par Pierre Laporte, à l’époque où il était journaliste au quotidien Le Devoir, et deviendra l’affaire dite du «scandale du gaz naturel de 1958». Jean Lesage, nouveau chef de l’opposition proposait une Commission d’enquête sur la question, une situation qui nous rappelle étrangement les dernières années … du règne de Jean Charest. Notre interlocuteur s’amuse, aussi, à rappeler que Maurice Duplessis aurait dit, toujours en 1958, «laissez les policiers faire leur travail …». Finalement, en 1960, la Commission d’enquête Salvas lèvera le voile sur certains aspects du financement occulte de l’Union nationale et de ses liens avec l’industrie gazière à l’époque.
Un plan de match post électoral
Pour nous, et de nombreux observateurs avisés, il ne fait pas de doutes que Daniel Breton est «ministrable» et que la nouvelle Première ministre du Québec, Pauline Marois, a probablement conclu un pacte à cet effet avec ce dernier. Il est important de rappeler que le 20 janvier dernier, alors que Daniel Breton annonce officiellement sa candidature au sein du PQ, la formation souverainiste plonge dans les sondages et plusieurs affirment que son avenir ne pèse pas lourd. Breton a gagné le courageux pari de s’investir au sein d’une formation qui venait à peine de sortir d’une éprouvante crise interne et de lui insuffler un regain d’énergie salutaire.
Il serait tout à fait pertinent que Pauline Marois lui confie le portefeuille du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec. Chemin faisant, le principal intéressé pourrait mettre en branle un ambitieux projet de création d’une loi québécoise sur les mines, de refonte de la réglementation sur l’exploitation des gaz de schistes et sur la bonification des systèmes de redevances. Tout cela sans oublier de mener sa fameuse tournée de consultations à l’échelle nationale. Histoire de continuer son judicieux travail de pédagogue et de prendre acte de la volonté populaire au niveau de cette souveraineté sur nos richesses naturelles, nos énergies et la gestion de notre territoire.
Dans un contexte où plusieurs se posent la question de la pertinence de tenir un 3e référendum ou d’organiser une coalition des formations souverainistes en vue d’obtenir un mandat majoritaire, Pauline Marois dispose peut-être d’une carte maîtresse. Pourquoi ne pas refaire le coup du tandem Lesage-Lévesque, en 1962, en préparant une élection référendaire pour le prochain rendez-vous électoral qui porterait sur ce brûlant débat. Le gouvernement péquiste, et les forces coalisées autour de lui, pourraient même convaincre un nombre important d’électeurs libéraux ou de la CAQ de faire front commun avec lui. Tout le reste appartiendra à l’histoire !

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Patrice-Hans Perrier181 articles

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Patrice-Hans Perrier est un journaliste indépendant qui s’est penché sur les Affaires municipales et le développement urbain durant une bonne quinzaine d’années. De fil en aiguille, il a acquis une maîtrise fine de l’analyse critique et un style littéraire qui se bonifie avec le temps. Disciple des penseurs de la lucidité – à l’instar des Guy Debord ou Hannah Arendt – Perrier se passionne pour l’éthique et tout ce qui concerne la culture étudiée de manière non-réductionniste. Dénonçant le marxisme culturel et ses avatars, Patrice-Hans Perrier s’attaque à produire une critique qui ambitionne de stimuler la pensée critique de ses lecteurs. Passant du journalisme à l’analyse critique, l’auteur québécois fourbit ses armes avant de passer au genre littéraire. De nouvelles avenues s’ouvriront bientôt et, d’ici là, vous pouvez le retrouver sur son propre site : patricehansperrier.wordpress.com





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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 septembre 2012

    Bon article. Bonne idée aussi de relancer une deuxième révolution tranquille, pour complèter le première et préparer, étayer, la souveraineté. Je voyais plutôt Breton à l'Environnement, où "il serait plus inspirant que Scott Mackay" comme dit Michel David dans Le Devoir ce matin. Mais effectivement, il serait plus productif aux Ressources. Enfin, Breton s'étant impliqué dans le dossier Turcot (je l'ai connu à la Table de Travail Turcot) et son comté (Sainte-Marie/Saint-Jacques) étant le plus près du monstre (on a perdu Sainte-Marie/Sainte-Anne et Verdun - dommage pour Thierry Saint-Cyr), il serait bien placé sinon le seul à pouvoir relancer le dossier en demandant son arrêt et sa révision. Peut-être aurait-il fallu lui poser la question?

  • Alain Maronani Répondre

    12 septembre 2012

    @Patrice Hans-Perrier
    Je vous cite
    "Pourquoi les forces de l’OTAN ont-elles envahi l’Irak, la Libye et tentent de répéter le même scénario en Syrie ? Outre le fait que ces pays ne voulaient pas utiliser les pétrodollars, ils sont aussi de très grands producteurs d’hydrocarbures ou possèdent des territoires stratégiques pour qu’ils y transitent."
    C'est précisément dans la ligne de ce que je précisais....
    L'Otan ne désire pas envahir un pays qui a des barrages...des hydrocarbures oui et dans l'avenir de l'eau..La Syrie et la Lybie ce n'est pas pour ces raisons.
    Je n'ai pas dit que le potentiel énergétique du Québec était négligeable mais il faut comprendre qu'il s'agit maintenant d'un avantage marginal et que la situation n'a rien à voir avec l'épopée Lesage et Lévesque. L'histoire ne peut se répeter.
    L'utilisation de cette électricité pour des projets d'infrastructure est intéressante mais qui financera tout ceci ? Trop long, trop cher alors qu'il est possible de gagner beaucoup plus d'argent, bien plus facilement dans l'ubiquité (téléphonie cellulaire par exemple) ou dans les produits dérivés, dans une spéculation financière qui est le dernier avatar du capitalisme.
    Nous n'avons pas seulement assisté à la mondialisation, etc, mais aussi a un changement de nature du capitalisme, sans équivalent dans son histoire. Je suis convaincu que cela va le mener à sa destruction mais il s'agit d'un autre débât.
    Les commentaires de Jean-Pierre Plourde sont dans la ligne de ce que l'on peut lire de la part de nombreux intervenants qui pensent que nous sommes assis sur des trésors à la portée de la main (électricité, mines, éolien, que sais-je encore). Je me souviens des commentaires sur le pétrole éventuel de l'île d'Anticosti...A en croire certains, sur Vigile, nous étions l'Arabie Saoudite.
    Le gouvernement Charest a t-il sciemment organisé le pillage de certaines ressources naturelles ? Nous verrons bien grâce au changement de gouvernement qui aura accès à l'ensemble des informations.
    Je pense tout comme Monsieur Le Hir que nous sommes à la veille d'un cataclysme financier sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusqu'a maintenant et que nous risquons de nous installer dans une dépression de très longue durée, ou tout ces projets miniers, etc, vont être abandonnés.
    Bien sûr je peux me tromper complètement mais penser que la croissance va continuer est totalement utopique et j'ai entendu Madame Marois, l'autre jour, déclarer que les revenus miniers qu'elle attendait ne seraient probablement pas au rendez-vous...sans parler de l'écroulement des exportations du Canada (la crise mondiale finit par nous rejoindre), de l'endettement dramatique des ménages québécois ou canadiens, de la bulle immobilière insensée, que tous les gouvernements ont favorisée, pour se rendre compte que ces ressources, quand elles existent vont probablement rester dans le sol ou dans les airs.
    La volonté collective n'est pas une garantie de succès.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 septembre 2012

    Je pense qu'on devrait en premier faire un projet de démonstration avec le monorail électrique suspendu à moteurs roues entre Boucherville et Candiac circulant 15 m au dessus du milieu de la 132, Ensuite ensuite de validation de ce monorail suspendu www.trensquebec.qc.ca pour faire la navette entre Mtl centre ville station Berri-UQAM et Dorval puis attaché au prochain pont Champlain entre Mtl et Brossard puis ensuite vers St Jean
    vers Québec via Trois Rivières etc.
    Nb ; ce monorail pourrait aussi transporter de léger colis=100 Kg
    Pour électrifier une ligne de chemin de fer le gouvernement doit NATIONALISER la voie de la rive nord du C P qui est peu utilisée et y faire circuler des trains rapide de type ACELA de Bombardier comme ceux qui font Washington, N-Y, Boston

  • Jean-Pierre Plourde Répondre

    11 septembre 2012

    Bonjour M. Perrier
    On devra s'attaquer au traité dit de l'approche commune. Il fait du Québec un territoire fédéral contre notre volonté. C'est un acte de guerre contre notre peuple, l'équivalent de l'envahissement en douce de la Pologne par les Allemands.
    Nos nouveaux Ministres seront confrontés à des documents frauduleusement obtenus par un manque de transparence envers la population qui avait donné de bonne foi les deux mains sur le volant à ce qu'elle croyait être un bon gouvernement.
    Les libéraux seront très pressés de défaire le gouvernement de Pauline Marois, avec la collaboration de la CAQ et des autres partis, le temps jouera en faveur du mouvement d'affirmation débuté par nos étudiants dont je suis très fiers.
    Même si Charest fait présentement fonctionner les déchiqueteuses à plein temps pour cacher ses décisions contre nous, la vérité sur un paquet de transaction va transpirer et des réponses devront être données.
    Mme Marois doit foutre à la porte les Sabia et compagnies afin de remettre en marche la culture de notre économie afin qu'elle travaille pour la création d'emplois Québécois et non Chinois ou autres peuples.
    Le développement du nord doit impliquer son peuplement permanent par des Québécois et nos frères Amérindiens sans arrière pensée. Charest l'a planifié sur une base temporaire, il voulait faire de nous des nomades. Son plan nord nous à préparé un paquet de ghettos contrôlés par des étrangers à seul fin de nous dépouiller.
    La vérité sur la caisse de dépôt devra être établie, par exemple une perte de 40 milliards ne peut pas être récupérer sur un ou deux ans, c'est une impossibilité économique et mathématique, c'est trop gros, ça ne s'est jamais vu. Les objectifs de la Caisse doivent reprendre ses objectifs pro-Québec et servir à remettre notre économie sur les rails.
    Le projet du monorail Trens-Québec doit être entrepris rapidement, il y a près de 100,000 emplois tous Québécois et bien payés assurée sur les premiers cinq ans. L'intégration de métros de surface compatible avec le système de monorail réduirait le trafic auto et camions très rapidement, voir ces deux textes:
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2011/05/19/trensquebec-un-monorail-revolutionnaire-base-sur-le-moteur-roue-6209.qc
    http://saglacweb.blogspot.ca/2011/06/lettre-ouverte-m-le-maire-labeaume.html
    Ce projet est d'envergure internationale et ne doit pas être laissé dans les mains de Bombardier qui exporte les emplois de nos chercheurs au lieu de favoriser notre société.
    Le monorail coûtera le tiers du coût d'un TGV (inadéquat pour nos climat et inutile à l'intérieur des villes) lire les détails plus loin.
    Le projet de Monorail permettra à Québec de développer des fonderies et de rétablir l'usage de l'acier comme support technique des ponts au lieu du béton précontraint non recyclable, nous sommes le pays du fer en Amérique, on se doit de l'exploiter à notre avantage.
    Si nos ponts avaient eu des poutres d'acier supportant un tablier de béton précontraint recouvert d'asphalte, le pont de la Concorde ne se serait jamais effondré, ni les paralunes du tunnel Ville-Marie. Ces installations gagneraient en qualité et en durabilité. Ces deux types de matériaux ont leur place dans nos infrastructures selon leur compétence propre. On doit reprendre le contrôle de l'acier. De plus, Québec est un produit maritime, il est inconcevable qu'on ait pas de marine marchande et qu'on ne produise pas de navire.
    Changeons nos programmes scolaire pour faire de nos jeunes des innovateurs, des investisseurs, des bâtisseurs, on est capable.
    Ça, ce sont de vrais moteurs économiques intelligents impliquant le tissus social comme la formation de la main-d'oeuvre et l'immigration intelligente.
    Mme Marois, reprenez le contrôle de l'Ile d'Anticostie, c'est urgent. Nous avons là 4000 milliards de dollars de retombé qu'on doit gardé chez nous. C'est suffisamment d'argent pour rembourser la dette du Québec de 250 milliards, offrir un congé d'impôt à nos citoyens pour longtemps, renflouer les coffres du système de santé et, la cerise sur le gâteau, l'éducation gratuite à nos étudiants du pré-scolaire au doctorat. Un peuple instruit ne se fera jamais plus avoir par des JJJC. Mme Marois oubliez les hausses de frais scolaires on doit favoriser l'accès à l'éducation, pas la limiter. On est fier de quelqu'un qui nous montre la photos de ses enfants qui ont réussis et dont il a investit $100,000 pour les instruire. Ce n'est pas différent pour un peuple. Ce n'est pas parce que les autres peuples sont dans l'erreur qu'on doivent les suivre.
    La stratégie de l'éducation chère n'a pour seul but de réserver l'instruction à une élite dominante, ne tombez pas dans ce piège nous conduisant vers le contrôle des masses.
    L'éducation c'est la première richesse d'un peuple et une garantie d'obtenir le respect de ses voisins, nos étudiants nous l'ont démontré le printemps dernier.
    Arrêtons de suivre ce que font les autres et suivons notre voie, on a tous les outils en main et on devra s'affirmer et mettre le point sur la table de temps en temps peu importe les menaces de nos prétendus amis.
    Mme Marois je suis très fier de vous.
    Les fédéraux de JJJC sont à la porte et doivent le rester. Merci de l'aide des étudiants, ouvrez la porte à M. Blouin il est de bon conseil et ne s'en laisse pas imposer. Une extraordinaire recrue.
    Donnons l'exemple, le reste va suivre.
    On doit rapidement rétablir des normes culturels raisonnables et s'opposer à la diffusion médiatique de spectacles et de musiques d'endoctrinement planifiées par les Desmarais et Cie dans nos médias. Notre fête nationale doit de nouveau nous ressembler.

    On doit comprendre que seule la rencontre des cultures peut assurer la sauvegarde de la paix sur la planète.
    La concentration des pouvoirs dans les mains d'une élite mondiale mono-culturelle entraînera des erreurs écologiques et sociales énormes dont tous les peuples feront les frais y compris ceux de la culture de cette élite.
    On se doit d'agir en peuple responsable de son avenir et demeurer fidèle à nos ambitions.
    Mme Marois, suite aux évènements du passé, il se peut qu'on ait besoin d'une milice et d'un service militaire obligatoire. On devra démontrer notre maturité.
    Soyons fier de ce que nous sommes et démontrons-le!
    C'est mon opinion très bien réfléchie, je vous l'assure.
    voir,
    http://saglacweb.com/indexFrameCenterVivreLibre.html
    Merci d'être là,
    Jean-Pierre Plourde
    http://saglacweb.blogspot.com
    Courriel, saglac@gmail.com

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    11 septembre 2012

    Monsieur alain maronani,
    Vous n'y allez pas de main morte ! Franchement, dire que notre potentiel énergétique ne veut plus rien dire est une aberration totale. Pourquoi les forces de l'OTAN ont-elles envahi l'Irak, la Libye et tentent de répéter le même scénario en Syrie ? Outre le fait que ces pays ne voulaient pas utiliser les pétrodollars, ils sont aussi de très grands producteurs d'hydrocarbures ou possèdent des territoires stratégiques pour qu'ils y transitent.
    Le capitalisme est à bout de souffle, la stratégie des flux-tendus et le «just-in-time» ne fonctionnent plus, de toutes façons nous n'avons plus de consommateurs pour acheter des produits qui nécessitent un carburant dispendieux pour leur transport. Par ailleurs, c'est vrai que les intrants - mais vous oubliez de parler des extrants - sont de plus en plus dispendieux pour une production qui devient NON SOUTENABLE.
    Je suis d'accord avec vous, mais, tout de même ... il faut continuer de se développer, il faut remettre en état de bon fonctionnement la machine productive et il faut relancer la production. Je ne suis pas le catéchumène du capitalisme, détrompez-vous ! Mais, je ne fait pas parti de la cohorte de prophètes de malheur qui prédisent la fin de l'humanité ou, même, la destruction de notre planète.
    Le néo-libéralisme a frappé un mur (et pas juste un mur ... aussi bien des innocents) et le capitalisme financier ne peut PLUS multiplier les leviers spéculatifs qui ne correspondent pas aux forces productives en temps réel, qui ne répondent pas aux besoins réels et objectifs, pour lesquels de la fausse monnaie est crée et qui contribuent à surendetter nos gouvernements.
    Il faut sortir du néolibéralisme, remettre l'état en selle, mais sans tomber dans le piège de la sur-bureaucratisation, remettre les citoyens au centre des décisions (démocratie participative, fin de la politique professionnelle, tirage au sort des élus, etc.), repenser le cycle de production, prévoir des mécanismes afin de récupérer un maximum de biens et d'équipements, viser à une CERTAINE FORME d'autarcie, viser l'électrification des transports, réduire la production d'armements de façon drastique, faire en sorte que les producteurs (main d'oeuvre manuelle, intellectuelle, semi-spécialisée et spécialisée) participe au capital et à la prise de décision, revoir notre relation à la nature, etc.
    Daniel Breton est compétent, son niveau d'expertise a été reconnu, c'est un excellent pédagogue et je partage l'essentiel de ses visées.
    Faire une deuxième révolution énergétique et prendre le contrôle sur l'exploitation de nos richesses naturelles et notre territoire ne réglera pas tout, mais ça sera déjà un excellent départ.
    Venir affirmer haut et fort sur Vigile que notre éventuelle autonomie énergétique est de la foutaise et que les redevances escomptées face à l'exploitation de notre sous-sol sont un leurre c'est proprement suicidaire mon ami !
    La Norvège, il n'y a pas si longtemps, a fait la preuve par A + B de la pertinence et de la prévalence d'une telle approche. Son taux d'endettement a drastiquement baissé, le gouvernement a correctement balisé le développement anticipé face à l'exploitation raisonnée des richesses et l'économie locale ne s'en porte que mieux.
    Maintenant, comme ajoutait Monsieur Breton en entrevue (je n'ai pas eu le temps de tout écrire) il importe de consacrer une part importante des redevances escomptées à la Recherche & développement dans le domaine des nouvelles énergies, etc.
    SVP ayez au moins la lucidité d'admettre qu'il faille débuter par ... le début. On ne peut pas tout faire en même temps. Vos assertions sont idéalistes et me rappellent la curieuse approche de l'extrême gauche durant les années 70, pour qui tout progrès social, économique ou environnemental était automatiquement récupéré par le système capitalisme. Avec un tel raisonnement, il n'y a plus qu'à se suicider.
    Donnons-nous une chance au moins. Le projet mis de l'avant par Monsieur Breton n'est pas une panacée et le DÉVELOPPEMENT DURABLE n'est pas un oxymoron ! L'être humain DOIT et PEUT se développer en harmonie avec son milieu environnant. C'est ça l'approche systémique.
    Votre approche est SYSTÉMATIQUE mon ami.

  • Michel Guay Répondre

    11 septembre 2012

    Au Plan Nord j'oppose le PROJET MPQ ( Le Projet Mon Pays Le Québec ) Pour comprendre ce qui s'en vient pour stopper les Multinationales du Plan Nord de la Gang à Charest allez lire le FORUM MPQ en cliquant sur GOOGLE
    MICHEL

  • Alain Maronani Répondre

    10 septembre 2012

    Ah bon....
    "Contrairement à bien des militants écologistes ou environnementalistes, Daniel Breton n’oppose pas le développement durable à l’économie. Au contraire, il estime qu’une exploitation « raisonnée » de nos ressources naturelles et du développement énergétique nous permettrait d’arrimer une reprise économique souhaitée à une vision systémique qui ferait en sorte de nous prévaloir contre une croissance artificielle menée pour le compte de quelques multinationales aux aguets"
    Le développement durable ou raisonné n'existe pas. C'est un oxymoron, une fantaisie alimentée également par des modes passagères, le recyclage par exemple. Derrière ces orientations se dissimulent une situation simple et tragique en même temps;
    Nous consommons trop de tout. Au lieu de recycler nous devrions ne pas produire, produire des produits durables durant 30 ou 40 ans, réparables, etc...changer vraiment de système.
    Nous sommes déjà trop nombreux sur cette planète.
    Il n'y aura plus de croissance et le capitalisme est en train de mourir mais avant de disparaître il va continuer a causer des dégâts considérables. Quand l'on parle de croissance et j'entends certains caciques parler de 2 à 3 % par an il faut comprendre que ceci veut dire doubler la production, le PIB, etc en 23 années...impossible.
    Toute la teneur de cette intervention sur Vigile est basée sur une constatation historique, dont les conditions ne peuvent se renouveler pour de nombreuses raisons;
    Il y a une crise de la valeur du système capitalisme qui étant en fin de cycle a besoin de plus en plus d'entrants pour créer une valeur ajoutée qui diminue en permanence. Cette tendance s'est accélérée avec la généralisation de l'informatique, de la robotique, des marchés à flux tendus, etc. La conséquence la plus directe est la mise à l'écart d'une part croissante de la population (pauvres, chomeurs de longue durée, prestataires de l'aide sociale, personnes agées, etc..).
    Le capitalisme s'est déplacé, pour tenter de survivre, vers des activités économiques qui n'ont plus aucun rapport avec les bons temps de Lesage ou de Lévesque, capitalisme financier, virtualisation, réseaux sociaux, services, envahissement de tous les aspects de l'espace humain, virtualisation, ubiquité, ce que Marx appelait le travail abstrait, etc. En face de ces tendances lourdes, qui vont aussi s'écrouler, disposer d'une énergie à bon marché ne représente pas grand chose, au moins pour les trentes prochaines années, et en tout cas surement pas un avantage stratégique définitif. Ce qui s'est passé avant n'est d'aucune manière une garantie ou un modèle pour ce qui va se passer.
    Les fantasmes sur l'éolien, le solaire, etc, ne peuvent dissimuler le fait que le pétrole présente une entropie (quantité d'énergie à investir pour le récolter) imbattable (1 pour 9). Il suffit de se promener en Gaspésie (le soit-disant eldorado de l'éolien au Québec) et de voir les norias de camions et d'hélicoptères nécessaires à l'installation et au maintien de tout ceci pour se rendre compte que ce n'est peut-être que du vent....et surtout qu'il s'agit de sources d'énergie complémentaire. Le pétrole va devenir très cher et rare, rapidement, et la production d'électricité ou d'autres énergies doit être soutenue en amont ou en aval par des consommations importantes d'énergies fossiles (oubliez les camions ou les bulldozers électriques...).
    J'aimerais bien entendre Monsieur Breton sur la fermeture de la centrale de Gentilly-2 par exemple, sujet qui fâche, en Beauce,....ou sur la fermeture définitive des mines d'amiante...
    Le plan Nord
    Au moment ou les grands déséquilibres (mondialisation, etc.) sont en train de vaciller ce projet dantesque d'exploiter des mines, de fer surtout d'ailleurs, dans des zones éloignées relève du suicide comptable. Les compétiteurs du Québec (Australie, Brésil) sont dans une position beaucoup plus avantageuse en terme de coût et d'accessibilité. BHP a récemment renoncée à des projets totalisant 80 milliards de $ d'investissement en Australie, les aciéries chinoises sont en sur-capacité et ne peuvent continuer à fonctionner que grâce à la complicité des potentats chinois locaux, le prix de vente de la tonne de minerai s'est écroulé les 6 derniers mois, etc.. Le débât sur les redevances doit avoir lieu mais les prévisions de recettes des partis politiques (PQ, PLQ, ADQ) ne seront pas au rendez-vous.
    Il y a d'autre part des activités minières auxquelles nous devrions renoncer, uranium surtout, l'industrie nucléaire étant plus ou moins à l'agonie.
    La dépossession, la privatisation, etc.
    Il ne s'agit pas ici d'ouvrir la porte du poulailler aux renards...mais penser qu'une propriété collective, qui continuera à s'inscrire dans le système marchand et le néolibéralisme planétaire, va nous permettre de résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés, relève de la pensée magique. Evidemment on peut vouloir être fier de nationaliser quelque chose qui n'est pas rentable ou rentable à long terme et si nous étions en si bonne position on peut bien se demander pourquoi Jean Charest et son équipe passaient leur temps a essayer de vendre ce projet de part le monde....

  • François Ricard Répondre

    10 septembre 2012

    Le Québec produit de l'énergie électrique propre.
    Le Québec produit trop d'énergie pour ses besoins actuels.
    Le Québec veut électrifier le transport en commun.
    Le Québec ne peut pas électrifier le transport en commun.
    «On a demandé à rencontrer nos fournisseurs, CN et CP, pour présenter le projet, a expliqué M. Côté. Des gens du CP sont venus, ils nous ont écoutés. Puis ils nous ont rappelés pour nous dire qu'ils n'étaient pas intéressés à faire de l'électrification. Le CN ne nous a même pas répondu.» Voilà ce que l'AMT vient de déclarer.Et l'on rajoute:«Puisque CN et CP ne veulent pas coopérer, et que personne ne peut exercer des pressions sur eux - parce qu'ils sont rois et maîtres sur leurs réseaux -, j'ai dit aux gens qui préparaient le PTI de retirer le projet»,
    Pourtant tous les partis prônaient l'électrification du transport en commun.
    Bonne chance à notre gouvernement de gouvernance souverainiste.

  • Normand Paiement Répondre

    10 septembre 2012

    Puissiez-vous dire vrai!
    L'avenir du Québec et de notre projet de pays sont en jeu dans cette histoire, rien de moins..
    Normand PAIEMENT