Le député péquiste Alain Therrien a accusé dimanche le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, de sombrer dans «l'improvisation ultime» et de «ne pas voir plus loin que le bout de son nez».
Concrètement, M. Therrien a reproché à son adversaire libéral d'avoir imposé des restrictions aux employés de l'État pour limiter «fortement» leurs déplacements, une décision qu'il qualifie de «complètement farfelue».
À titre de porte-parole de l'opposition officielle pour le Conseil du trésor, il a soutenu que «les effets de cette mesure d'austérité commencent à se faire sentir».
Il a raconté que les experts en prévention des incendies qui ont l'habitude de se rendre dans les établissements pour aînés et les inspecteurs qui ont le mandat de visiter les restaurants tendent à se faire nettement plus discrets.
Alain Therrien, qui représente la circonscription de Sanguinet, en Montérégie, craint que ces deux exemples ne soient que la pointe de l'iceberg.
«Ça, c'est qu'on a trouvé récemment, mais là, on continue l'investigation... pour s'assurer que les intérêts des citoyens seront protégés», a-t-il expliqué.
M. Therrien a mentionné qu'à ce stade-ci, de nombreuses interrogations demeurent donc en suspens.
«Est-ce que les inspecteurs liés aux infrastructures routières font encore leur travail? Est-ce que ceux qui se chargent du respect des normes environnementales auprès des principaux pollueurs du Québec sont encore capables d'agir? Est-ce que les agents de probation qui doivent effectuer des suivis serrés de certains individus ont une parfaite mobilité?», a-t-il énuméré.
L'élu du Parti québécois a indiqué qu'il soulevait ces quelques questions dans l'espoir de susciter une réflexion chez Martin Coiteux et de le pousser à faire volte-face.
«Les gens responsables de l'application et du respect de nos lois doivent pouvoir aller sur le terrain», a-t-il martelé.
Le président du Conseil du trésor a répondu à M. Therrien dans un communiqué publié en fin d'après-midi dimanche.
«J'invite le député de Sanguinet à arrêter de brandir un épouvantail et de semer la peur en faisant de la démagogie concernant l'impact de la mesure administrative qui vise à limiter les déplacements jugés non essentiels afin de gérer judicieusement les fonds publics», a déclaré Martin Coiteux. «En aucun cas, la sécurité des citoyens ne doit être compromise, la mesure est très claire.»
Le ministre a tenu à rappeler que si une catégorie de déplacements est systématiquement jugée essentielle, elle peut faire l'objet d'une autorisation générique. Ce serait par exemple le cas des activités d'inspection, de surveillance, d'enquête, et de recouvrement.
«Les gestionnaires de l'État doivent l'appliquer avec jugement et discernement», fait-il valoir dans son communiqué. «Il s'agit d'une mesure raisonnable qui maintient les services sur l'ensemble du territoire sans compromettre les missions et les actions jugées essentielles des ministères et la sécurité des citoyens.»
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