Les prochains mois seront traversés par de nombreux débats sur la laïcité et sur l’immigration.
Ces questions, il faut bien le dire, passionnent les Québécois. Elles sont aussi révélatrices de nouveaux clivages politiques qui sortent du débat souverainistes-fédéralistes sans se fondre pour autant dans le clivage gauche-droite.
Convergence
Entre ceux qui croient que la majorité historique francophone est le cœur de notre nation, et ceux qui n’imaginent pas d’autre modèle au monde que le multiculturalisme canadien, il y a quelque chose d’irréconciliable.
C’est dans ce contexte qu’on voit converger deux partis bien plus proches qu’on ne veut le dire : je parle évidemment du PLQ et de QS. En fait, ils convergent tellement qu’on aurait envie de les fondre en une seule entité idéologique : le PLQS.
Ainsi, ces derniers jours, on a vu le PLQ se lancer dans une campagne de peur aussi délirante que gênante à propos de la nouvelle politique d’immigration. À l’entendre, le Québec n’est pas loin de préparer l’expulsion massive de candidats à l’immigration.
Le PLQ, fidèle à l’héritage de Phillipe Couillard, s’opposera aussi vivement à la laïcité de l’État. L’histoire du PLQ, depuis vingt ans, est celle de sa transformation progressive en succursale du Parti libéral du Canada.
De son côté, QS met en scène, avec la subtilité d’un vieux tank soviétique rouillé, le reniement à venir de sa position sur la laïcité. QS s’alignera sur le multiculturalisme canadien et s’opposera à toute interdiction des signes religieux ostentatoires chez les fonctionnaires en position d’autorité.
Intolérance
Il fallait entendre Manon Massé à La joute dimanche dernier expliquer que son parti allait changer de position pour mieux demeurer fidèle à ses convictions. Vive les contorsions mentales ! On se serait cru dans 1984 de George Orwell.
En fait, ce qui rassemble les deux partis, c’est leur profonde intolérance idéologique à l’endroit de la laïcité. Contre elle, ils communient.