Le «nous» de Marois n'indispose pas le Bloc

Le "Nous" - l'expérience québécoise

Le Bloc québécois a tenté hier de minimiser les différences de point de vue qui existeraient avec le Parti québécois concernant le virage identitaire entrepris par Pauline Marois.
Hier, Le Devoir révélait que [l'ex-candidate bloquiste May Chiu->8685] est aujourd'hui membre du comité de rédaction du mémoire devant être déposé à la commission Bouchard-Taylor afin de s'assurer que le Bloc rejettera le «nous» brandi par la chef péquiste.
Or il semble que le Bloc québécois s'accommode fort bien du nouveau discours de Pauline Marois, sans pour autant remettre en question la vision pluraliste développée depuis plus de sept ans dans les rangs bloquistes. «La position du Bloc est connue. On prêche un nationalisme civique. Le "nous" est inclusif et concerne tous les Québécois. Nous sommes d'accord avec Pauline Marois, qui dit que le "nous" est rassembleur», a indiqué hier Philippe Gagnon, porte-parole du Bloc québécois.
Que ce «nous» renvoie à la majorité francophone, le «coeur de cette nation», comme le soulignait mercredi le chroniqueur Joseph Facal, qui conseille par ailleurs Mme Marois, n'est pas considéré par M. Gagnon. «Ce n'est pas notre interprétation», s'est-il borné à dire. Quant à l'affirmation de May Chiu qui voit dans la tenue de la commission Bouchard-Taylor un exercice «de Blancs pour des Blancs», Philippe Gagnon se montre cassant: «Tout le monde peut s'exprimer à cette commission.»
À la commission Bouchard-Taylor, si on reconnaît à Mme Chiu la liberté de parole, on nie que les commissaires aient affirmé que le document de consultation était destiné aux seuls francophones.
À l'Action démocratique du Québec, la députée responsable du dossier de l'immigration, Catherine Morrissette, s'est dite surprise par les commentaires de Mme Chiu. «La couleur de la peau des commissaires ne doit pas être prise en compte. Il ne faut rien conclure avant même que la commission n'ait commencé ses travaux», a commenté Mme Morrissette. Quant au «nous» de Mme Marois, elle fait valoir que ce discours «ne soulève pas tellement de passion dans la région de Québec».
Au Parti québécois, on est demeuré silencieux hier.


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