De toute évidence, le chemin du nationalisme québécois semble être devenu la voie de prédilection pour reconquérir le coeur des Québécoises et des Québécois. En effet, après la Coalition avenir Québec (CAQ), c’est maintenant au tour des jeunes libéraux de se tourner vers une approche davantage nationaliste en affichant une forme de « leadership québécois à l'intérieur du Canada ».
Autre changement de cap important, les jeunes libéraux ont mis de l’avant le concept de l’interculturalisme qui se définit comme un modèle qui privilégie une identité collective commune, sans pour autant nier les différences des groupes qui composent la société, tandis que le multiculturalisme fait la promotion de la diversité ethnique.
En apportant de telles propositions, il m’apparaît clair que les jeunes du PLQ veulent renouer avec l’ensemble des Québécois, particulièrement les francophones, un objectif qu’ils ont complètement raté lors du dernier scrutin hormis la région de Montréal, notamment chez les anglophones.
Il faut reconnaître l’effort de rapprochement de jeunes libéraux avec l’électorat québécois francophone. Toutefois, force est de constater que le CAQ de François Legault a déjà fait son nid dans le créneau du nationalisme québécois. En conséquence, il m’apparaît pour le moins délicat pour le PLQ de présenter la voie du nationalisme comme une « nouvelle » route qu’il entend emprunter compte tenu que la CAQ s’est fait élire en grande partie pour avoir placé en priorité la défense de ce même nationalisme québécois… Dans cette perspective, on peut se demander comment le PLQ pourra espérer ravir des circonscriptions à la CAQ.
Immigration « utilitariste »
De passage en commission parlementaire pour discuter de la planification de l’immigration 2020-2022, la représentante de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), Veronica Islas, a critiqué la vision « réductrice » et « utilitariste » que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) semble avoir de l’immigration. Selon elle, vouloir se servir des nouveaux arrivants seulement pour combler les besoins de main-d’oeuvre des entreprises entraînera une immigration plus homogène au Québec.
Qu’à cela ne tienne, une immigration « utilitariste » représente, à mes yeux, un choix judicieux et pragmatique dans une période de crise de main d’œuvre au Québec. D’un autre côté, une immigration privilégiant le multiculturalisme ne doit pas devenir un obstacle à l’arrivée d’une main-d’oeuvre répondant aux offres d’emploi disponibles.
Selon moi, il faudrait cesser de considérer l’immigration comme la clef permettant aux immigrants, quelle que soit leur formation, de s’installer au Québec sans aucun prérequis pour s’intégrer dans le milieu du travail hic et nunc. Autrement dit, l’immigration n’est pas une porte ouverte pour désoeuvrés.
En bref, le gouvernement Legault respecte sa promesse électorale eu égard à l’immigration, à savoir d’accueillir moins d’immigrants mais d’en prendre soin…
Le mouvement indépendantiste albertain prend de l’ampleur
Un coup de sonde mené à la mi-juillet par Abacus Data montrait un appui de 25% à l’indépendance en Alberta tandis que 30% des Albertains ont jugé que «l’Alberta s’en sortirait mieux en formant son propre pays» lors d’un sondage mené par Research Co. au début août.
La liste des récriminations des membres du Wexit Alberta de Peter Downing est longue. Entre autres, M. Downing critique le système de péréquation, la taxe sur le carbone, la lenteur du développement des projets d’oléoduc, la loi C-69 sur l’évaluation des impacts environnementaux des grands projets et la loi C-48 qui impose un moratoire sur le trafic de pétroliers le long de la côte britanno-colombienne.
Le mouvement indépendantiste est suffisamment fort en Alberta pour que le premier ministre Jason Kenney, qui dit comprendre le ressentiment de la population, sente régulièrement le besoin d’y répondre. « Les Albertains, nous sommes de fiers Canadiens. Travaillons à réparer ce qui ne fonctionne pas dans la fédération, en commençant par un changement de gouvernement fédéral », a appelé dans une vidéo mise en ligne sur son compte Twitter celui qui compte faire campagne contre Justin Trudeau en vue des élections fédérales du 21 octobre.
Nul ne peut prévoir quel serait le pourcentage du vote populaire albertain pour le Wexit Alberta advenant un référendum sur la question. Toutefois, chaque vote en sa faveur créerait une brèche importante dans le fédéralisme canadien…
Henri Marineau, Québec
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