Un gouvernement nationaliste

Le nationalisme de François Legault, un terreau fertile pour préparer la démarche du Québec vers son indépendance

Appliquer d'abord la loi 101 rigoureusement… dixit Nathalie Roy

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Tribune libre



Même si François Legault est au pouvoir depuis peu de temps, nombreuses ont été les occasions où il a affirmé qu'il s'était donné pour mission d'enrichir la province afin d'y apporter la prospérité martelant que sa « priorité était de créer de la richesse au Québec », tout en considérant qu'il était inacceptable que la belle province « soit moins riche que le reste du Canada ». Pour remédier à la situation, il est impératif, selon lui, d'attirer plus d'investisseurs au Québec.


À cet effet, François Legault propose que le gouvernement fédéral impose aux entreprises canadiennes de faire appel à des fournisseurs locaux, ajoutant qu'Ottawa a pourtant plusieurs outils à sa disposition pour forcer les compagnies canadiennes à s'approvisionner en partie au pays.


En ce qui a trait aux sièges sociaux qui sont trop nombreux à quitter le Québec, selon le premier ministre, il estime qu’au cours des dernières années, Investissement Québec (IQ) n'a pas fourni les efforts nécessaires pour s'assurer que les entreprises continuent d'élire domicile au Québec. Pour redresser la situation, François Legault a donc annoncé qu'il allait procéder à de « grands changements chez Investissement Québec » dans les semaines et les mois à venir.


Concernant sa position contre ce qu’il a qualifié de « pétrole sale » de l’Alberta, François Legault n’a pas hésité à contrecarrer l’unité canadienne tant défendue par Justin Trudeau au prix d’un affrontement avec le gouvernement fédéral.


Somme toute, le nationalisme de François Legault constitue, à mes yeux, un terreau fertile pour préparer la démarche du Québec vers son indépendance. Tant et aussi longtemps que le premier ministre du Québec misera sur des priorités économiques lucratives pour les Québécoises et les Québécois et sur l'affranchissement progressif du système de péréquation fédéral, il ne pourra que semer les graines qui donneront les fruits essentiels à une éventuelle autonomie totale du Québec.




Appliquer d’abord la loi 101 rigoureusement


La dernière sortie publique de la ministre responsable de la Charte de la langue française, Nathalie Roy, revêt, à mon sens, une attitude lucide, notamment son inquiétude affirmée de constater que le français s’efface de plus en plus de l’espace public à Montréal.


Et comment propose-t-elle de redresser la situation? Par une application rigoureuse de la loi 101 actuelle, ce qui fait dire à l’ancienne ministre péquiste, Louise Beaudoin : « Je n’en reviens pas… Ça fait tellement de bien, après 15 ans où c’était silence radio chez les libéraux… Quand on est au point où la mairesse de Montréal ne se rend pas compte qu’elle fait un discours en anglais, c’est inouï. »


Pour appliquer plus fermement la Charte, Nathalie Roy s’appuie sur l’Office québécois de la langue française (OQLF) qui, aux dires du sociologue Jacques Beauchemin, en mène trop large pour être efficace dans ses efforts de francisation, y compris l’affichage. Pour pallier cette carence, M. Beauchemin propose la création du poste de commissaire à la langue française qui prendrait à sa charge une partie du rôle de l’OQLF, notamment le traitement des plaintes.


En résumé, il faut se réjouir que le dossier de la loi 101 refasse surface après des années de silence. La ministre Roy est bien en selle lorsqu’elle affirme qu’il faut d’abord appliquer la loi 101 rigoureusement, une attitude qui devrait contribuer à stopper l’hémorragie de l’affichage en anglais dans la Métropole.


Henri Marineau, Québec


 


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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    24 décembre 2018

    Effectivement, les graines de l'indépendance qui furent semées jadis, ont trop manqué d'amour. Comme en utilisant l'expression " La Belle Province" devenue un schack à poutine plus qu'un qualificatif émancipateur.  Ces graines en sont venues à pourrir dans le sol. C'est pourquoi la moindre parole d'espoir de la part de la CAQ en vient à nous faire croire que ce nouveau P.M. retrouverait ses racines  en semant de meilleures graines, pour recommencer à zéro la lutte. Et la grogne  retrouvée chez nos voisins anglos indique que Legault est sur la bonne voie.