Monsieur "Stepheinstein",
Merci pour ces réflexions (Un début de réponse ) concernant la qualité de notre information.
Cependant, je considère que votre raisonnement oublie un aspect important du comportement «journalistique»: le professionnalisme.
Vous semblez tout résumer à une question de fric.
D'ailleurs, votre conclusion en témoigne:
« La survie économique semble être l’ultime idéologie de nos jours ! »
Il est bien sûr évident que l'information spectacle occupe une place dans la mise en onde ou dans les Unes des journaux. On souhaite vendre en premier et informer si rentabilité il y a.
Le but de la réforme "Reagan" consistant à «créer des catégories de nouvelles à prix compétitif !» est valide du point de vue $$$.
Aussi, il est clair que pour de l'information fouillée, on doit payer un journaliste (ou une équipe journalistique) pendant de longues périodes sans production. Un journaliste d'enquête peut travailler des jours, des semaines et même des mois sur un dossier avant de parvenir à livrer une nouvelle percutante révélant une réalité cachée aux citoyens.
Avoir des reporters sur place à l'étranger est aussi très coûteux. Il est bien plus économique de s'atteler à la locomotive AFP et des François Brousseau peuvent nous faire l'éloge de la distance [1]!
Manque de budget, besoin d'être compétitif, voilà en bonne partie, comme vous le démontrez, une des raisons qui favorise la dégradation de la qualité de l'information. Mais cela n'explique pas les plus spectaculaires dérives.
Publiez de fausses informations.
Faire des campagnes de dénigrement systématique de personnalités ou de gouvernements.
Omettre certaines informations ou données importantes pour comprendre le fond ou les causes d'un conflit.
Omettre les enjeux géopolitiques ou les intérêts des groupes acteurs d'un conflit.
Rien de tout cela ne fait sauver de l'argent.
La nouvelle honnête pourrait s'avérer tout aussi "vendeuse" et rentable que la nouvelle faisant la promotion d'une idéologie ou ne reflétant qu'un seul côté de la médaille. La crédibilité en perte de vitesse dans nos médias officiels tels que Radio-Canada n'a absolument rien de rentable au niveau $$$.
La seule rentabilité est au niveau idéologique ou au niveau politique. On peut faire élire Harper ou Charest en servant de l'information pouvant aiguiller l'opinion publique dans le "bon" (sic) sens. Et hop voilà le pire politicien réélu !
Avec une information aiguillant l'opinion publique, on peut faire accepter et même souhaiter des guerres. On peut faire peur 2]. [On peut insécuriser. On peut faire vacciner massivement pour absolument rien. (Les Africains trop pauvres pour la vaccination n'ont pas été décimés par le H1N1 !)
La rentabilité de l'information n'explique vraiment pas les dérives profondes dans l'information. La rentabilité ne justifie en rien cette propagande qu'on nous sert dans bien des dossiers en guise d'information.
Une facette importante que vous oubliez, Monsieur "Stepheinstein", c'est le professionnalisme.
Le professionnalisme existe dans tous les métiers et particulièrement dans le métier de journaliste. J'ai œuvré pendant près de deux décennies parmi ces professionnels de l'information (à la salle des nouvelles télé de Radio-Canada, Mtl.). La qualité de l'information, le désir de révéler les secrets de la réalité à l'auditoire, le désir d'informer à fond pour bien cerner les litiges et les conflits (comme le faisait René Lévesque et son tableau noir), ce professionnalisme était bien présent. Le poids équitable accordé aux deux côtés d'un événement ou aux différents partis prenant des positions opposées était toujours une des principales considérations. Rien n'était totalement noir ou totalement blanc. Les professionnels mettaient tout leur talent à bien faire comprendre le gris des situations.
Vous oubliez ce professionnalisme, Monsieur "Stepheinstein", voilà la faiblesse de votre exposé.
Le professionnalisme…
Voilà vers où sont dirigées mes questions.
Voilà le mystère flagrant.
Comment expliquer ces deux mondes dans l'information ?
L'information «main stream», officielle, comme nos grands médias, comme Radio-Canada et l'information "alternative", comme Vigile, comme Le grand Soir, comme "mondialisation.ca" ?
Comment expliquer les nouvelles du journal «Le Monde» et celles du journal «Le Monde diplomatique» ? Deux mondes totalement différents !
Il n'y a pourtant qu'une seule et même réalité pour tous, comment est-ce possible qu'on nous offre des visions s'opposant à ce point ?
Pourquoi Laurent Gbagbo était un tricheur pour François Brousseau 3] de Radio-Canada et [un politicien relativement honnête pour Bernard Desgagné [4] de Vigile ?
Pourquoi Radio-Canada n'a pratiquement pas parlé de la 4e urne de Manuel Zelaya 5] alors que les médias alternatifs ou des pays socialistes d'Amérique latine (entre autres, TeleSur) nous expliquait clairement sa démarche et nous démontrait qui et pourquoi [on voulait l'écarter du pouvoir et l'empêcher de donner la parole au peuple via les urnes [6] ?
Ces questions, ces dossiers ne s'expliquent pas avec la rentabilité des $$$.
Ils peuvent peut-être s'expliquer par la rentabilité idéologique.
Et voilà tout le mystère.
Pourquoi des professionnels de l'information en viennent-ils à faire de l'information biaisée, de l'information idéologique et dans certaines circonstances (comme présentement) faire carrément de la propagande (pour faire accepter la guerre d'invasion de la Libye[7] ou celle que l'on souhaite en Syrie)?
Pourquoi ces professionnels oublient leur éthique journalistique ?
Qu’est-ce qui motive ces gens à nous faire de l’info idéologique plutôt que journalistique ?
Voilà le grand mystère.
Et voilà pourquoi je dis:
- Est-ce par conviction idéologique ?
- Est-ce sous la menace ? (Perte de l’emploi et même pire.)
- Est-ce pour le gain ? (Sont-ils payés pour faire ce simili journalisme biaisé ?)
- Est-ce par incompétence ? (Sûrement pas !)
- Est-ce par conditionnement à leur insu, par hypnose ?
- Ont-ils rencontré un "Mesmer" qui les fait agir ainsi ?
C’est un mystère.
Un mystère flagrant.
En terminant,
j'aimerais souligner le départ de Mme Julie Miville-Dechêne du poste d'ombudsman de Radio-Canada.
Je vous invite à lire son dernier texte:
Blogue - Merci et au revoir
Par Julie Miville-Dechêne
http://blogues.radio-canada.ca/ombudsman/archives/958
Vous pourrez aussi y lire sous son texte un de mes commentaires.
L'information est quelque chose de vital pour la santé de la démocratie.
Nous devons exiger qu'elle soit de qualité.
Serge Charbonneau
Québec
P.S.: Monsieur "Stepheinstein", je déteste les pseudonymes.
[1] http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2007/08/21/91325.shtml
[2] http://www.vigile.net/Grippe-H1N1-et-la-campagne-de-peur
http://www.radio-canada.ca/apropos/lib/v3.1/pdf/R%C3%A9vision%20D%C3%A9couverte%20H1N1.pdf
[3] http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2010/12/23/131933.shtml?auteur=2096
[4] http://www.vigile.net/La-propagande-radiocanadienne-et
[5] http://www.legrandsoir.info/Radio-Canada-CONTRE-Manuel-Zelaya.html
[6] http://www.legrandsoir.info/Honduras-l-ombudsman-de-Radio-Canada-rend-sa-decision.html
[7] http://www.legrandsoir.info/La-guerre-humanitaire-de-Libye.html
Pour faire suite aux textes de "Stepheinstein"
Le mystère des journalistes
Tribune libre
Serge Charbonneau214 articles
Artisan de l’information depuis 1978. Voyageur reporter retraité pour raisons de santé et financière.
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8 commentaires
Serge Charbonneau Répondre
19 août 2011Dans une discussion, j'aime bien cerner des points précis.
Votre dernier commentaire, monsieur "Stepheinstein" s'étale beaucoup.
Mon point précis que je soulève, c'est le professionnalisme. Une chose qui semble à la fois vous échapper totalement et dont vous semblez en avoir fait preuve.
Vous avez refusé de dire que 2+2=5.
Pourquoi vous, avez-vous pu maintenir votre professionnalisme et pratiquement «aucun» de ces reporters de métier n'en sont capables (ou ne le veulent) ?
C'est là le mystère.
Votre description de la situation du Honduras et des relations «d'affaires» du Canada avec les «hommes d'affaires» honduriens (proches du pouvoir Lobo (qui ne viole pas les droits…
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201108/12/01-4425603-harper-le-gouvernement-hondurien-ne-viole-pas-les-droits-de-lhomme.php ))
est très pertinente, mais ce n'est pas vraiment le sujet du "débat".
Le sujet c'est que le fric n'explique pas la transformation des journalistes professionnels en vulgaires propagandistes.
Prenez le dossier de la Côte d'Ivoire et voyez les déclarations de Jean Zeigler:
« Jean Ziegler: “Nous avons tous été victimes d’une campagne de désinformation odieuse sur Laurent Gbagbo”. »
http://www.infodabidjan.net/contribution/jean-ziegler-nous-avons-tous-ete-victimes-dune-campagne-de-desinformation-odieuse-sur-laurent-gbagbo/
Comment se fait-il que nos professionnels, jadis intègres, aient participé activement à cette campagne de désinformation ?
Dans mon cas, l'argent ne suffirait absolument pas pour me faire participer à cette campagne mettant la justice et la démocratie de côté et permettant la guerre et l'assassinat d'une partie de la population ivoirienne.
On devrait sérieusement me menacer et menacer de s'en prendre non seulement à moi, mais à ma famille. Ou alors, on devrait me faire rencontrer un Mesmer qui me troublerait l'esprit au point de changer mes valeurs profondes, mes qualités de reporter et mon attachement à l'éthique professionnelle de mon noble métier.
Tout comme vous qui avez refusé le 2+2=5, je refuserais aussi catégoriquement et je ferais tout en mon pouvoir pour dénoncer ces forfaitures.
Ce sont des dossiers importants comme celui du Coup militaire inadmissible au Honduras ou du parti pris en faveur d'un clan tout en diabolisant l'autre en Côte-d'Ivoire, ou la promotion de la guerre inhumaine en Libye et celle que l'on souhaite en Syrie qui me font me poser des questions.
Le soudain manque de professionnalisme de ces gens d'expérience ayant été intègres la majeure partie de leur fonction est pour moi un mystère.
Pour vous tout semble clair comme de l'eau de source. Pour moi, que voulez-vous, ça demeure un mystère.
Salutations,
Serge Charbonneau
Québec
P.S.: Monsieur Zeigler croit que Gbagbo reviendra au pouvoir.
Si la démocratie existe vraiment, il se pourrait bien que la population de la Côte d'Ivoire lui donne raison.
À lire:
http://actualite.ivorian.net/?p=1010
Archives de Vigile Répondre
18 août 2011Vous donnez un exemple précis avec une personnalité journalistique dont vous aviez une relation professionnelle. C'est un excellent point de départ pour y voir plus clair dans ce mystère dont vous avez bien des difficultés à surmonter le non connu.
Jean Michel-Leprince fût également à mes yeux un très grand journaliste voilà quelques années. Maintenant, comme vous dites, 'que ces professionnels des médias officiels soient tous des ti-culs dociles répétant comme des perroquets le discours unique et unissonique que les médias "corporatifs" véhiculent', et bien même lui ne peut y résister à cette tendance lourde de plomb.
Demandez vous quels sont les rapports politiques, diplomatiques et économiques actuels du Canada envers le Honduras. Si vous avez des doutes sur cette prémisse, voyer ce lien http://www.cbc.ca/news/canada/story/2011/08/12/pol-honduras-free-trade-deal.html
Toutes ces grandes minières Canadiennes qui font affaire avec justice et équité au Honduras. C'est pour le bilan des droits de l'homme, vrai? Non. Pas un mot du caporal Stephen Harper. Pourtant cela le préoccupait énormément concernant la Chine ces dernières années?! Non, on va mieux 'aider' ce nouveau partenaire dans sa démarche vers une prospérité et respect mutuelle grâce a ce nouveau traité de libre-échange! Excusez du cynisme, mais c'est ainsi.
Quelqu'un d'en haut au gouvernement (patrimoine Canada peut-être) ne veut pas d'embrouille sur les possibles profits de nos corporations colonisateurs et la meilleure façon c'est de 'moduler' l'information pour ne pas interférer à ces affaires (lire intérêts privés).
N'oublier pas non plus des soit disant 2 contrats privés entre GESCA et Radio-Canada. Patrick Bourgeois voulait avoir accès à un contrat via la loi d'accès à l'information. On lui a dit: lequel des deux? Est-ce vous pensez qu'il n'y a que seulement des échanges d'espaces publicitaires entre les 2 groupes? Il y a eu énormément de 'spin' démarrés par La Presse et complémentés le même jour par Radio-Cadenas qui sont trop nombreux pour les énumérés ici!
Si vous trouver qu'il y a un mystère au niveau de l'intégrité de la personnalité des gens (dont Jean-Michel Leprince) que vous avez côtoyés pendant de nombreuses années et leurs divers déviations au niveau de l'intégrité de leurs reportages, ceci se passe au niveau de leurs personnalités, leurs motivations propres et aussi les pressions éditoriales du bureau des nouvelles sur leurs épaules. Ce mystère dont vous semblez mettre de l'importance est de l'ordre de la psychologie de la motivation du Paul Diel. Cela n'a rien a voir avec le vrai monde. Si vous n'en n'aviez pas eu à y être confronté lors de votre passage à Radio-Cadenas de votre époque, vous êtes une rareté.
Pour ce qui est de mon identité, disons que j'ai une expérience professionnelle ou l'on a voulu utiliser ma signature pour cautionner un foutu programme managérial dont je n'avait pas à cautionner. Lorsque un employeur dans le manufacturier veut imposer des conceptions techniquement fausses comme conduite au niveau de la production et de la vente (malgré un code de conduite ambigüe sur l'assise des valeurs et une notion tordu de 10 000% de conformité de la part de tous), mettre en défaut la grille assurance qualité dont il veut toujours la 'coopération' pour la bonne suite des choses, et demander que 2+2=5, j'ai dit que 2+2=4 selon les mathématique normatives jusqu'au niveau booléen!
Alors, on a émis des informations déviants et dégradé par association (via courriels avec beaucoups de liens) les données de l'assurance qualité. Un foutu comptable, une tête carré des hautes études commerciales et un vendeur ne sont pas des experts en sciences appliquées quand même! Pourtant chez nous à l'époque, on assassine une personne avec des courriels avec plusieurs correspondants qui n'ont rien à voir avec les problèmes concernés. On assassine par consensus (cela ne vous rappelle pas quelque chose ici au Québec?) On avait tous des boites de courriels monstrueusement grosses afin de garder tout courriel à caractère assassinant afin de le repointer un jour à l'interlocuteur fautif pour mieux se défendre professionnellement. Pour ce qui était de l'intégrité technique dans ce milieu de travail, j'ai passé 'le mystère' et je me suis désillusionné très vite.
Mais tout comme le montre notre masticateur linguistique national Charles Tisseyre (encore Radio-Cadenas) et sa désinformation avec son reportage (à saveur de purée de bébé)sur les gaz de schiste, une vulgarisation savante peut bien cacher un agenda éditorial caché. Et on en as vulgarisé une claque dans notre boite avec d'interminables conférences téléphoniques qui ne servaient à rien sauf à faire rappeler l'agenda et non la véracité technique. Donc, j'ai une expérience vécu similaire avec ce que se passe dans les médias actuels.
Même mon ingénieur d’appui n'a eu rien a redire face à mes préoccupations techniques (en privé bien sûr). En publique, il s'est tut et offerts aucun commentaire afin de survivre professionnellement (et par corolaire en gardant son fric de salaire!) et de suivre le foutu programme fixé par les big boss d'en haut!
Moi aussi j'ai eu une période dont j'ai eu des problèmes d'expliquer ce 'mystère' à propos du nombre se réclamant tous éthique et conforme face à la qualité et pourtant faisant le contraire. Mais cela m'est très vite passé lorsque je me suis rendu compte que cette soit disant préoccupation n'était autre qu'un narratif dont celui qui le postulait et demandait des comptes utilisait cette 'supériorité moralisatrice' afin de passer son agenda (ou celui d'un autre plus haut dans la chaine). Celle des ventes ou d'un ratio coûts par unité de production par exemple.
Si la qualité n'est pas paramétré de façon explicite, précise, véridique et suivi à partir des matières premières jusqu’à l'après-vente du produit final, il peut y avoir des déviation par opportunisme en cour de route de la part de carriéristes verreux qui n'en ont que seulement pour l'argent (sauvé pour la cie et gagné pour eux).
Alors, encore pour ce qui est de mon nom, on a voulu une fois utiliser le mien pour passer un foutu programme de désinformation dont je n'ai pas eu a cautionner de par ma profession. Je n'ai pas signé. Plus jamais! Pas plus pour vous que pour quiconque. Je crois que la force de l'opinion, les appuis à l'argumentation proposé, et la valeur intrinsèque de l'information dans le processus décisionnelle sont supérieur face à la tendance récente du 'trademark' que certains se donnent face à leur nom.
Mon nom n'est pas une marque de commerce.
Salutation.
Serge Charbonneau Répondre
18 août 2011Je suis bien d'accord avec vous, Mme Simard. Votre description est fort exacte et je ne nie absolument pas aucun des points que vous soulevez.
Par contre, certains dossiers de politique internationale véhiculent des valeurs morales et humaines qui dépassent largement le côté pécuniaire.
Par exemple, la guerre !
La mort de millier de gens !
L'injustice sociale !
L'exploitation !
Des sujets qui font appel à des valeurs profondes, des valeurs pouvant nous faire lutter âprement.
Comment des professionnels témoins d'une injustice flagrante ou d'un manquement flagrant à la démocratie peuvent-ils tenir un discours dissimulant cette injustice ou ce manquement?
Par exemple le renversement de Manuel Zelaya au Honduras.
Ou encore le dénigrement et le renversement de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire.
Deux dossiers où l'on constate que les médias officiels et nos professionnels ont délibérément aiguillé l'opinion publique.
Des dossiers qui méritent la profondeur et la connaissance de multiples facettes pour bien saisir l'ampleur de la situation. Laurent Gbagbo était-il un tricheur despotique ? Manuel Zelaya voulait-il conserver le pouvoir illégalement ?
Kadhafi est-il le pire président africain et a-t-il vraiment tiré sur son peuple avec des avions de chasse et même bombardé Tripoli ? Le président Assad de Syrie est-il le dictateur qui ordonne de tirer sur des citoyens manifestants pacifiquement dans les rues ?
Vous avez probablement une opinion tranchée sur la plupart de ces dossiers. À coup de répétition, nos jadis journalistes sont devenus propagandistes et lavent votre cerveau et vous font conclure sans vous faire connaître.
Applaudissez-vous ces bombardements qui se font sur la population libyenne, et ce, avec vos impôts qui auraient pu servir au financement des partis politiques ou des soins de santé ou à la construction d'infrastructure routière pour remplacer celles qui s'écroulent à Montréal ?
Êtes-vous convaincu du bien-fondé de ces guerres que l'on dit maintenant "humanitaires" ? Ce gargarisme des droits humains que la propagande médiatique utilise, vous le trouvez toujours valide et convaincant ?
Notre opinion est sérieusement aiguillée, madame. Et cet aiguillage touche à des valeurs humaines profondes. La guerre et les bombes, ce sont des sujets qu'on ne peut traiter ainsi lorsqu'on est un professionnel de l'information qui respecte son métier. Plutôt démissionner que de participer à de la propagande.
Je suis bien d'accord avec vous que l'on divertit pour "éviter" d'informer. Un peuple mal informé est un peuple plus docile (voyez nos voisins et même, regardons-nous, toujours né pour un ti pain et convaincu qu'on ne peut voler hors du nid canadien !).
Salutations,
Serge Charbonneau
Québec
Serge Charbonneau Répondre
18 août 2011Mon cher Monsieur "Stepheinstein", nous ne savons pas qui vous êtes, mais de toute évidence mon texte vous a vexé.
Pour vous, il n'y a aucun mystère avec les journalistes.
Pour moi, il y en a.
Prenons un cas précis, Jean-Michel Leprince, un journaliste avec qui j'ai travaillé.
M. Leprince a toujours été un journaliste ayant une éthique professionnelle élevée. Monsieur Leprince est un journaliste de métier qui m'a toujours démontré un grand professionnalisme. Lorsque nous montions une nouvelle télévisuelle, il exigeait une précision solide dans le choix des images et du texte livré afin de refléter le plus fidèlement possible la réalité.
Jamais il n'aurait masqué une facette.
Mais Monsieur Leprince, à ma grande surprise, a changé. Après mon départ de la SRC, nous avions occasionnellement des contacts courriel. Je critiquais parfois l'information qu'il nous livrait. Il prenait le temps de me répondre. Depuis quelques années il ne me répond plus et son travail est de plus en plus douteux. Spécialement dans le dossier du Honduras, son travail a été totalement biaisé. Il est impossible qu'un professionnel de cette qualité nous livre une information si fragmentée et si partielle.
DEUX MOIS ET DEMI APRÈS LE COUP D’ÉTAT AU HONDURAS,
Radio Canada dépêche un reporter à Tegucigalpa
http://www.vigile.net/Radio-Canada-depeche-un-reporter-a
ENFIN JEAN-MICHEL LEPRINCE EST À SON POSTE !
Honduras : Des questions pouvant servir à Monsieur Leprince
http://www.vigile.net/Honduras-Des-questions-pouvant
Pour moi, le comportement de Jean-Michel Leprince (et de plusieurs autres de ce calibre) est un mystère.
C'est pourquoi je pose la grande question: pourquoi agit-il ainsi ?
- Par idéologie ?
- Sous la menace ?
- Pour le gain ?
- Par incompétence ? (Impossible!)
- Par conditionnement hypnotique ?
Un mystère.
Je ne vois pas en quoi vous êtes offusqué de mon opinion.
Vous ramenez tout au fric, moi je vous parle de professionnalisme.
Je ne nie pas que le fric joue un rôle dans la gestion des salles de nouvelles et dans la direction des mises en ondes ou des premières pages, mais je suis incapable de comprendre comment des journalistes de la trempe de JML peuvent accepter de faire honte à leur métier.
De quoi vous offusquez-vous donc, Monsieur "Stepheinstein" ?
Vous êtes offusqué parce que j'ajoute une facette à vos explications ?
Non, mais, soyez sérieux.
Vous dites:
«Et vous affirmer qu'il n'y a pas de rapports avec l'argent, money, fric, piastre ou $$$ ? »
Vous m'avez mal lu, Monsieur, je n'ai jamais affirmé qu'il n'y avait aucun rapport avec le fric, j'ai plutôt dit que le rapport avec le fric n'explique pas tout et entre autres le comportement des professionnels reniant leur serment de Pulitzer.
Vous savez, l'honneur et la dignité d'un professionnel, cela existe. Certains professionnels du calibre de JML préfèrent démissionner et même dénoncer plutôt que de se prostituer (ex.: Norman Lester). Peut-être vous, tout comme moi, rien ne pourrait nous acheter et je suis convaincu que nous ne sommes pas les seuls. C'est un mystère que ces professionnels des médias officiels soient tous des ti-culs dociles répétant comme des perroquets le discours unique et unissonique que les médias "corporatifs" véhiculent. C'est un mystère. Pourquoi y a-t-il si peu d'Ignacio Ramonet ou de Maurice Lemoineou encore de Michel Collon ?
Pourquoi y a-t-il deux genres totalement distincts de journalistes nous offrant des discours aussi remarquablement opposés ? Le fric, uniquement le fric ?
Non, pour moi, le fric n'explique pas tout. Il y a des choses qui mériteraient des questionnements sous le polygraphe. JML aurait peur de perdre sa job ! Lui qui a déjà une retraite assurée confortable. Il termine sa carrière en jouant le rôle du perroquet au lieu du reporter honnête qu'il a déjà été !
Concernant l'utilisation des pseudonymes, monsieur, vous vous vexez rapidement. L'utilisation du pseudonyme est une plaie sur internet. Je crois que le moindre des courages c'est d'avoir celui de ses idées. Ne prenez pas ces remarques trop "personnelles", mon cher ami. Je fais exactement la même remarque à tous ceux qui utilisent ces fameux pseudonymes.
L'utilisation du pseudonyme est favorisée par les médias sociaux. Ceux qui contrôlent l'information et qui aiguillent l'opinion utilisent cette faille d'internet tantôt pour lancer des rumeurs ou des discours pouvant discréditer les observations populaires. Du même souffle on valorise les fabuleux titres d'experts et de spécialistes ou d'enseignants universitaires. Le titre sert bien souvent d'unique argument et justifie (sic) des thèses totalement farfelues et sans fondement autre que «l'expert dit».
Qui êtes-vous "Stepheinstein" ?
Vous craignez d'être identifié et de subir des injustices suite à vos propos tenus ?
Salutations,
Serge Charbonneau
Québec
Archives de Vigile Répondre
18 août 2011L'information, a dit un jour un certain magnat de la presse, c'est l'espace qui reste une fois la publicité placée dans la page. La survie des quotidiens, a dit un autre patron de presse, dépend de leur capacité de coller à leurs lecteurs. A un troisième est allée la direction d'un grand quotidien après qu'il eut suggéré dans une conférence à un groupe de radiodiffuseurs de «contrôler» l'information s'ils souhaitaient éviter les revendications sociales musclées.
Mettez tout cela ensemble et vous aurez le journal «canne de bines» où les journalistes, «professionnels» ou pas, sont systématiquement dépêchés aux enterrements de la pauvre petite fille écrasée par poids lourds conduits par un chauffeur dément; où il est interdit de couvrir certains dossiers qui dérangent; où il y a des mutations pour mettre certains «professionnels» au pas; où les patrons dînent avec des communicateurs d'agences de communications, voire avec des dirigeants de radio-poubelles pour arrimer leurs stratégies d'«information»; où les chroniqueurs crient bien haut leur indépendance tout en accordant dans le détail leur violon sur celui du patron, etc. Vous trouvez que j'exagère? Revoyez les 8 ou 10 premières pages du Soleil de Québec (Gesca) consenties à un certain Rod Stewart, au lendemain de sa venue récente, à Lévis.
Le «marketing» de la boîte avait-il été convaincu par les agences de presse que le journal se vendrait bien? Et que l'impeccable chanteur n'était porteur d'aucune controverse?
C'est un bel exemple parmi d'autres qui démontre que l'information n'existe plus. Nous en sommes à l'ère de la «plogue» douce rentable.
Archives de Vigile Répondre
18 août 2011- Est-ce par conviction idéologique ? Idéologie mène vers le corps politique qui mène vers les liens d’intérêts avec le privé et cela mène inévitablement à l’argent.
Demandez à Ruppert Murdoch avec son News corp. et Fox News si c'est payant d'être le plus grand grossiste de nouvelles à saveur idéologique et impérial de droite? Il doit bien le savoir lui!
Qu'est-ce qui en est du 'professionnalisme' dans ces médias? Même le Wall Street Journal depuis son acquisition pas Murdoch ne gagne plus de prix Pullitzer. Pas assez payant l'éthique journalistique!
Archives de Vigile Répondre
18 août 2011Pour quelqu'un qui a travaillé 'dans la boite même 'de la sacrosainte Radio-Canada, vous posez de drôles de questions sur un aire de mystère sur le thème de la déviation du 'professionnalisme'.
En 20 ans de carrière vous n'avez rien vue de pas catholique qui pouvait avoir été influencé par le manque ou la pondération par l'argent? Peut-être que vous étiez trop bas dans la hiérarchie de la boite pour être 'in the loop' de certaines combines. Et vous affirmer qu'il n'y a pas de rapports avec l'argent, money, fric, piastre ou $$$?
- Est-ce par conviction idéologique ? Idéologie mène vers le corps politique qui mène vers les liens d'intérêts avec le privé et cela mène inévitablement à l'argent.
- Est-ce sous la menace ? (Perte de l’emploi et même pire.)
- Est-ce pour le gain ? (Sont-ils payés pour faire ce simili journalisme biaisé ?) Ces 2 questions mènent vers l'argent. Deux lois implicites dans le marché du travail: ne mord pas la main qui te nourrit et si tu me donne un plus, tu sera bien récompensé. Personne ne serait assez naïf pour croire que Radio-Cadenas y fait exception.
- Est-ce par incompétence ? (Sûrement pas !) Répondre à sa propre question par l'évidence même. C'est fort! À moins que l'on engage des secrétaires comme journalistes. Certains ne font que retaper et dicter les infos des autres!
- Est-ce par conditionnement à leur insu, par hypnose ? Seul les jeunes sans culture du monde du travail ou les naïfs sont conditionnés à leur insu. Dans plusieurs milieux de travail (dont un de mes derniers malheureusement), tu suit le langage corporatif du moment (ou le code d'éthique qui n'a rien d'éthique) pour garder ta job. Point final! Sinon, bye bye.
Est-ce vous pensez que c'est tout les journalistes qui prendront des risques pour garder un professionnalisme à tout prix? Comme l'ancien journaliste du 60 minutes de CBS Mike Wallace a dit une fois lors du problème avec 'l'affaire Wigand' en 1995: je n'ai pas envie de démissionner par objection et de me perdre dans la faune de la radio publique nationale.
Je n'ai pas oublié le professionnalisme. C'est le professionnalisme qui a été évacué du milieu journalistique depuis au moins une dizaine d'années (sinon plus). Les méga groupes médiatiques sont devenus politisés et ajustés selon les réalités économiques du moment. Le professionnalisme serait au rendez-vous si les budgets sans conditions de rendements divers et la séparation entre la division nouvelle et le conseil d'administration auraient été maintenus voilà plus de 20 ans. Pourquoi en traiter de façon exclusive comme vous le faite?
Vous donnez dans votre texte et dans votre commentaire à Mme Julie Miville-Dechêne un certain nombre de déviations et de licence journalistiques. Je vous supporte sur ces manquement à 100% dans tout ces cas.
Et je peux même en rajouter par rapport au dernier reportage de celle-ci comme journaliste sur le sujet du fameux 'dénie du génocide Rwandais' que semblait supporté Robin Philpot via son dernier livre sur cet période historique. Pour mieux supporter sa thèse, elle a interviewé une femme qui aurait été violé à plus de 500 fois selon ses dires. Cette femme avait été estomaqué d'apprendre qu'il y aurait eu un déni du génocide Rwandais et, par implication, de sa réalité. Ça c'est du journalisme! Cela a sabordé la campagne électorale de Mr. Philpot sous un fausse prémisse qu'il avait fait un livre reportage non véridique. Pourtant personne dans le milieu des historiens et des journalistes n'ont lu son livre! Est-ce que vous en souvenez de celle-là? Est-ce que sa nomination au poste d’ombudsman fût une promotion mérité ou un paiement pot de vin pour une sale job bien faite et une forme de protection (comment reprocher juridiquement à l’ombudsman un manquement journalistique passé).
Sans compter l'affaire Paul Brunet (un autre de Radio-Cadenas) et de la cassette manquante du verbatim du discours de Jacques Parizeau lors des élections de 2003. Payant politiquement et économiquement de remplacer le PQ Landry par le PLQ John James Charest avec une omission des vrais propos de Parizeau! Ça c'est du professionnalisme! Ça a faite la job point!
Donc, pour le meilleur (promotion) et pour le pire (perte d'emploi par renvoi), il y a un lien avec la maudite argent! La survie économique semble être l'ultime idéologie de nos jours selon un certain point de vue.
P.S. Vous détestez les pseudonymes? C'est pas mon problème!
Jean-Claude Pomerleau Répondre
18 août 2011"Pourquoi ces professionnels oublient leur éthique journalistique ?
Qu’est-ce qui motive ces gens à nous faire de l’info idéologique plutôt que journalistique ?
Voilà le grand mystère.
Et voilà pourquoi je dis :"
...
Il n'y a pas de mystère. C'est simplement, comme on dit en Afrique: La logique du ventre.
JCPomerleau