Pour faire suite à deux récents textes de [M. Desgagné->5841] et [M. Maltais->7017] sur les
médias.
Face un journal où il y a pléthore d'éditoriaux faisant le jeu du
fédéralisme et un traitement de l'information largement favorable aux fédéralistes dans le reste du journal, deux questions se posent.
1- Quel est le rôle des opinions çà et là , souverainistes quant au fond,
mais critiques de tel aspect ou de telle attitude chez un acteur politique
souverainiste?
2- Quel est le rôle des rares opinions présentées laissant en tous points
une image entièrement positive de la souveraineté et des souverainistes?
À la première question l'on peut répondre: Il en faut bien de ces opinions
pour vendre le journal, conserver un lectorat, et surtout bien sûr parce
que ce lectorat doit être malgré tout présent si on veut l'influencer dans
le sens de nos intérêts fédéralistes.
De plus, très souvent ce genre d'opinions est diffusé avec l'espoir que
les gens retiendront surtout l'aspect critique et qu'il en restera comme
résultat net une descente souverainiste dans l'opinion publique et aux
élections.
Cela ne fonctionne pas toujours à la perfection mais la plupart du temps
ce jeu fonctionne. Cette année j'en veux pour preuve que ce genre
d'opinions a été instrumentalisé par les fédéralistes afin de nuire au PQ
lors des élections. Je soupçonne même le camp fédéraliste d'avoir été
satisfait un temps d'une certaine montée adéquiste qui, pensaient-ils,
irait chercher une partie du vote péquiste affaibli par ce genre
d'opinions. Ce qui permettrait aux libéraux de se faufiler entre les deux
autres partis aux élections.
Pour une rare fois, ça ne s'est pas passé comme prévu car l'ADQ est montée
juste un peu trop à leur goût. Ce qui a donné un gouvernement minoritaire
plutôt que majoritaire.
À la seconde question voici la réponse: Ces opinions sont une application
du principe de la vaccine, bien décrit par Roland Barthes. Ce principe de
la vaccine est à l'oeuvre dans les médias fédéralistes.
Il est probable que plusieurs de ces opinions sont émises par des
souverainistes convaincus. C'est malheureux mais il faut constater que les
fédéralistes sont maîtres du jeu en matière d'information. Les personnes
qui ont produit un manifeste dénonçant "L'hégémonie fédéraliste sur
l'information" ont raison.
Où le Québec serait-il rendu sans le parti-pris fédéraliste de la plupart
des médias pesants depuis plusieurs années?
Enfin on peut soupçonner les médias d'être alliés sur un point:
l'anti-souveraineté du Québec. Des interventions comme celle de Mme Wong et
d'autres de ce style qui sont proférées via des médias hors du Québec
servent à cultiver la honte chez les Québécois et du coup un sentiment de
culpabilité face à une affirmation trop forte de leur part. En les taxant
d'intolérants de manière régulière, on s'assure que les Québécois ne
s'affirmeront pas trop. Ces interventions moins subtiles sont faites hors
Québec parce que, faites au Québec, elles ne passeraient simplement pas car
trop grosses pour être gobées. Par contre il y a des gens qui s'assurent
que les Québécois prennent connaissance de ces remarques...
Et c'est sans parler de l'orientation de l'Opinion par les sondages: la
formulation des questions, le moment où telle question est posée et
l'interprétation biaisée qui est faite des réponses.
Vraiment, bien des choses échappent aux rédacteurs d'opinions et aux
consommateurs de ces médias que nous sommes.
Il faut travailler fort comme Québécois et souverainistes.
Suzanne Cadotte
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Le jeu médiatique fédéraliste
Face un journal où il y a pléthore d'éditoriaux faisant le jeu du fédéralisme et un traitement de l'information largement favorable aux fédéralistes dans le reste du journal, deux questions se posent.
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