En l’an 1669, la cour de Versailles recevait pour la première fois l’ambassadeur du Grand Turc. Le personnage n’était pas aussi éminent qu’attendu, et Louis XIV s’en sentit offusqué. Afin de ridiculiser l’émissaire ottoman, le roi commanda au compositeur Jean-Baptiste Lully, et à l’auteur de théâtre Molière, un opéra-ballet comique de nature à humilier cet invité grossier et peu au fait des usages de la cour. L’arrogance de l’ambassadeur turc permit la création du Bourgeois Gentilhomme, accompagné de la célèbre « Marche pour la cérémonie des Turcs ». En ce temps-là, la France était grande, elle ne se laissait pas marcher dessus impunément.
Aujourd’hui, les choses ont changé, notre pays est présidé par un tout petit homme inconscient de l’héritage historique qu’il doit honorer. En conséquence, il est malheureusement peu surprenant que le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, soit autorisé à tenir un meeting devant 12.000 spectateurs à Strasbourg.
François Hollande, champion du « camp du bien », a refusé d’écouter son homologue russe, Vladimir Poutine, au dernier sommet de l’Organisation des Nations unies ; il n’a pas non plus hésité à qualifier Viktor Orbán de dictateur, alors que ce dernier, élu démocratiquement, ne fait que défendre sa souveraineté territoriale en conformité avec les accord de Schengen. Avec ses amis turcs, qataris ou saoudiens, François Hollande ne fait pas montre des mêmes retenues. Tout leur est autorisé, y compris de nous ridiculiser. Erdoğan est considéré comme un autocrate par une forte opposition en Turquie, de nombreux journalistes ont révélé ses accointances occultes avec les meurtriers de l’État islamique, mais il est un « ami » de la France. Idem pour les Saoudiens qui crucifient des opposants politiques de 21 ans et sont soutenus par la France pour présider le « groupe consultatif » du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
La politique étrangère abjecte de l’Élysée se complète désormais d’un volet interne tout aussi révoltant. À Strasbourg, avec la complicité de l’État français, Recep Tayyip Erdoğan a pu jouer son rôle préféré : celui d’ersatz de sultan ottoman. Le président islamiste turc a ainsi exhorté les Turcs d’Europe à cultiver leur particularisme culturel, quand bien même ils posséderaient la nationalité française ou allemande. « Vous êtes des Turcs d’Europe », a-t-il déclaré. En somme, monsieur Erdoğan a demandé aux nombreux binationaux turco-français, et français d’origine turque, de ne surtout pas s’assimiler à la culture française. Que font-ils encore ici, en ce cas ?
Pire : il les a même enjoints à former une cinquième colonne au sein de notre nation, en regrettant l’absence de citoyens d’origine turque à l’Assemblée nationale ou au Sénat ! Recep Tayyip Eerdoğan, impérialiste turc d’obédience islamiste, souhaite que des Turcs de culture turque siègent dans nos assemblées représentatives, et puissent par là représenter leurs intérêts communautaires, au détriment du bien commun national.
Comment le gouvernement a-t-il pu laisser faire une chose pareille ? Est-ce normal qu’un autocrate étranger, aux amitiés très louches, puisse tenir un meeting ultra-nationaliste menaçant notre unité nationale sur notre propre sol quand, dans le même temps, un parti comme le Front national est traité quotidiennement de tous les noms par les plus hautes autorités de l’État ? La France a été une nouvelle fois humiliée par un potentat étranger, avec la complicité active de François Hollande. Une fois de trop.
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