CHUM | BONI ILLÉGAL

Le DG Paire risque le congédiement

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Une affaire qui sent de plus en plus mauvais

QUÉBEC - Le DG du CHUM, Christian Paire, s’est fait payer illégalement un boni de 30 000 $ à même les dons recueillis pour les malades du mégahôpital. Il risque maintenant un congédiement expéditif.
Selon des documents obtenus par le Journal, la fondation du CHUM a participé à un stratagème visant à verser un salaire annuel additionnel de 80 000 $ à Christian Paire.
Pourtant, la Loi sur les services de santé est claire. «Sous peine de déchéance de sa charge», un DG ne peut accepter une somme ou un avantage d'une fondation qui sollicite des dons dans le domaine de la santé.
En plus de son salaire de 346 000 $, M. Paire recevait une rémunération de 80 000 $ à titre de professeur à l’Université de Montréal. Il n'y avait pourtant aucune charge d’enseignement.
Dans une entente convenue à l’embauche de Christian Paire, en 2009, la faculté de médecine de l’UdeM acceptait de lui payer 50 000 $. La Fondation du CHUM payait le reste, soit 30 000 $.
PDG informé
L’entente a pris fin abruptement en novembre 2011 lorsque le rectorat de l’UdeM a découvert le pot aux roses. Le bureau du recteur Guy Breton a envoyé une lettre à Christian Paire lui signifiant que l’entente était rompue. M. Paire a intenté, en 2013, une poursuite contre l’institution universitaire pour récupérer cette somme.
Les documents obtenus par le Journal confirment par ailleurs que le PDG de la Fondation du CHUM, Ékram Antoine Rabbat, était parfaitement au courant de cette transaction dès 2010.
Pourtant, M. Rabbat a nié cette information devant les députés, hier après-midi à Québec. Convoqué en commission parlementaire sur la gestion du CHUM, M. Rabbat a confirmé que sa fondation a signé un chèque de 30 000 $ à la faculté de médecine. Il dit pourtant qu'il ne savait pas que cette somme était destinée au DG du CHUM.
«Il n'avait pas été question de M. Paire lorsqu'on m'a demandé de l'argent», a soutenu M. Rabbat.
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IL A EXIGÉ UNE PAYE DE 430 000 $
Recruté par des chasseurs de têtes, Christian Paire est venu au Québec à condition de toucher 430 000 $ par année en salaire, dont 80 000 $ payés par l’Université de Montréal.
«C’est à ces conditions que je suis venu. Mon contrat comportait deux éléments: un volet hospitalier de 350 000 $ et un volet académique de 80  000 $», a lancé M. Paire en commission parlementaire sur la gestion du CHUM.
M. Paire soutient qu’il ne savait pas que la Fondation du CHUM payait une partie de son salaire. «Je ne suis pas au courant, mais je l’ai déjà dit, si j’étais au courant j’en serais fortement indigné», a-t-il lancé.
Peu d’heures d’enseignement
Le directeur général a admis avoir enseigné «peu d'heures» à l'UdeM. Il y a deux semaines, il a tout de même déposé une poursuite contre l’Université de Montréal. Il estime qu’on lui doit 120 000 $ en lien avec l’entente signée avec l’établissement.
En 2009 et 2010, il a reçu 160 000 $ en vertu de l’entente avec l’université. Selon la requête, Paire a été interloqué par la fin de l’entente décidée par le recteur, Guy Breton. Ce dernier y a mis fin après son entrée en poste en juin 2010.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’entente ne prévoyait pas de rémunération en fonction d’une nomination comme professeur associé, mais seulement en fonction de sa nomination comme directeur du CHUM.
Le nom de Christian Paire a également défrayé la manchette en mai. Le Journal révélait alors qu’il habitait depuis son arrivée au Québec en 2009 dans la maison d’un ancien haut dirigeant de SNC-Lavalin, Sami Bébawi,, soupçonné de corruption.
C’est le président de la fondation, Ékram Antoine Rabbat, qui a fait le lien entre les deux hommes. Hier, il a mentionné qu’il avait perdu «un ami d’enfance» depuis cette histoire et que Bébawi se trouverait aujourd'hui à Dubai.


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