Le devoir de M. Ignatieff

Crise politique canadian



À moins que le budget déposé aujourd'hui ne contienne des mesures absolument inacceptables, comme c'était le cas de l'énoncé économique de novembre dernier, le Parti libéral de Michael Ignatieff devra permettre son adoption. Agir autrement, prendre le risque de provoquer une crise politique et constitutionnelle alors que le pays fait déjà face à une crise économique, serait carrément irresponsable.
Les fuites organisées par les conservateurs indiquent que le gouvernement s'est plié aux exigences de l'opposition. En effet, le budget proposera un important programme de stimulation de l'économie; plusieurs milliards seront consacrés aux infrastructures, à la construction et à la rénovation de logements et à des allégements fiscaux. Les libéraux auront sans doute des réserves à exprimer sur certaines modalités du programme, mais ils devront convenir que l'orientation générale du budget concorde avec l'approche qu'ils prônent.

L'automne dernier, les partis de l'opposition réclamaient qu'Ottawa agisse vite et massivement pour stimuler l'économie. Menacé de perdre le pouvoir, M. Harper a de toute évidence compris le message. En outre, la crise mondiale s'aggrave de jour en jour; on l'a constaté encore hier, alors que des entreprises américaines et européennes ont annoncé plus de 60 000 mises à pied. Dans les circonstances, comment l'opposition officielle pourrait-elle justifier de battre le budget, un geste qui retarderait de plusieurs semaines la mise en place de mesures de relance?
Si le gouvernement Harper est renversé sur le budget, les partis de l'opposition tenteront de convaincre la gouverneure générale de confier le pouvoir à la coalition PLC-NPD-Bloc. Si elle accepte, sa décision pourrait provoquer une crise constitutionnelle. Dans le meilleur des cas, il faudra quelques semaines avant que ce gouvernement puisse fonctionner efficacement. Autant de temps perdu. Si Mme Jean choisit plutôt de déclencher des élections générales, aucune mesure de stimulation de l'économie ne sera en place avant au moins un mois. Encore du temps gaspillé.
Tout le monde en convient, il faut que les fonds publics soient sans délai mis au service de l'économie. C'est ce que prévoira le budget déposé aujourd'hui. Si, malgré le changement d'attitude des conservateurs, les libéraux décident de voter contre le budget, M. Ignatieff aura lamentablement échoué à son premier test comme chef de l'opposition officielle. Son objectif, bien évidemment, est de prendre le pouvoir le plus rapidement possible. Cependant, il ne doit pas y arriver au détriment des intérêts supérieurs du pays.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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