Aux prises avec le double défi d'adapter le Canada à une mondialisation qui bouleverse tout et de juguler le mouvement souverainiste québécois, le gouvernement fédéral a mis en oeuvre une stratégie radicale de l'État canadien. Cette ligne de conduite entraîne un déclin irréversible de l'esprit et des pratiques du fédéralisme et de l'émergence d'un État de plus en plus unitaire. "Si le Québec", qui fait face à une crise démographique et, lui aussi, aux exigences de la mondialisation, ne devient pas vite une nation souveraine, il se condamne à une marginalisation qui ira en s'accélérant.
Comment, après avoir écrit ces mots, Joseph Facal peut-il concilier son nouveau crédo, qui est aussi celui de François Legault, avec ce qu'il a dit et écrit dans «Le déclin du fédéralisme canadien»? Avant de tenter de nous convaincre du bien-fondé de la mise sur pied de son groupe de réflexion, qui devrait se concrétiser par la création d'un nouveau parti politique de la droite conservatrice, dans la lignée de ceux et celles qui veulent détruire le Québec social sur lequel nous avons construit le Québec économique, soit les entreprises de l'État, le mouvement coopératif et l'entreprise privée, avec l'aide que nous ne pouvons mésestimer des syndicats, seul outil capable de discipliner l'entreprise privée avec l'État lorsqu'il est dirigé par des gens convaincus du bien-être de ses concitoyennes et de ses concitoyens, avant de tenter de nous convaincre de son nouveau crédo, dis-je, il doit être capable de nous démontrer que ce qu'il avait écrit en, d'autre temps, et peut-être sur d'autres cieux, que son propos était tout faux, sinon il nous sera impossible de croire dans la nouvelle philosophie qu'il prétend défendre devant le peuple du Québec et celui du Canada représenté par le gouvernement d'Ottawa?
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2010Bravo cher Monsieur Bergeron. vous avez bien raison de dénoncer les contradictions et manigances des Facal et Legault.
Vous savez, il y a de tout dans la nature, toutes sortes de bizarreries. Des bossus, des siamois, des albinos et même des harmaphrodites, etc., etc.
Alors des néolibéraux (des ultra-capitalistes) sincèrement indépendantistes, ça peut exister et ça existe sûrement, du moins en quelques exemplaires. Faut les respecter... tant qu'ils ne tentent pas de soumettre le mouvement indépendantiste tout entier à leur idéologie. Car ils portent en eux une terrible contradiction. Indépendantistes, ils sont donc, en principe, contre la loi du plus fort sur leur plan politique. Mais, néolibéraux ou ultracapitalistes, ils sont donc, en fait, pour cette même loi du plus fort sur le plan économique.
Ça ne doit pas toujours être de tout repos pour eux d'essayer de concilier leurs deux tendances contradictoires. C'est sans doute pourquoi plusieurs finissent un jour par devenir clairement fédéralistes, leur amour de la loi du plus fort étant plus fort que tout.
Luc Potvin
Verdun
Marcel Haché Répondre
22 octobre 2010Bien d’accord avec vous. Je ne viens pas défendre Joseph Facal, qui est plus que capable de le faire lui-même.
La question nationale est présente, latente et lancinante. Et Joseph Facal aurait tort de penser —le pense-t-il vraiment ?-- qu’elle puisse être mise entre parenthèse. Cette question nationale est devenue bien fatigante. Mais elle est incontournable.
Mais…Mais ne pourrait-on pas regarder AUSSI en avant, cesser de fixer le rétroviseur, et reconnaître que le one way actuel des finances publiques est devenu bien trop cahoteux ? Ce n’est pas seulement la « santé » qui est devenue malade, et très très malade… la « santé », l’éducation antinationale l’est elle aussi.
Si le P.Q. est l’héritier de la Révolution Tranquille, ne pourrait-on pas penser que la souveraineté, l’indépendance elle-même, puissent réussir AUSSI la jonction de la réforme nécessaire de la société, en même temps que sa libération nationale ? Serions-Nous devenus moins aptes que les générations passées, qui ont mené en même temps projets, réformes et affirmation nationale ?
Si le Québec est bloqué, c’est parce qu’il existe un vote important ANTI-Québec. C’est ce vote-là qui appuie les libéraux. Les libéraux le savent. Les péquistes le savent. Si Joseph Facal ne le sait pas, y a ici comme un problème. Parce que ce problème est justement au cœur de la question nationale. Évacuer ce problème, finasser avec lui, c’est abdiquer.