Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a décidé, « en raison de la gravité de ces propos » et en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, de transmettre au procureur de la République les « éléments en sa possession » pouvant nourrir l’enquête à l’encontre d’Eric Zemmour. Celui-ci est poursuivi pour « injures publiques » et « provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence » à la suite de la diffusion intégrale et en direct, le 28 septembre, d’un discours sur LCI.
Dans ce même communiqué, le CSA a « fermement mis en garde » la chaîne d’info du groupe TF1 pour son choix de diffuser le discours, lui rappelant qu’elle doit veiller à respecter ses obligations en matière de propos discriminatoires. La chaîne avait reconnu après une « erreur d’appréciation ». Dans l’échelle des actions dont peut faire usage le CSA, la mise en garde, qui ne constitue pas une sanction, est une des plus basses.
Au cœur d’une polémique à cause de ce violent discours anti-immigration et islamophobe prononcé, et donc diffusé en direct, lors de la « convention de la droite », un événement organisé par des proches de Marion Maréchal, Eric Zemmour a fait son retour le 14 octobre sur la chaîne d’information CNews. La direction de la chaîne a en effet décidé d’offrir à M. Zemmour, déjà condamné pour provocation à la haine raciale à la mi-septembre, le rôle d’éditorialiste dans l’émission quotidienne « Face à l’info », présentée par Christine Kelly, elle-même ex-membre du CSA.
Le CSA a déjà été saisi par de nombreux téléspectateurs au sujet de cette nouvelle émission, en raison de la présence du polémiste à l’antenne, avant de dénoncer des propos « homophobes », concernant l’émission du 15 octobre, et « révisionnistes » pour celle du 21 octobre.
Mercredi soir, Eric Zemmour a déclenché un nouveau tollé en ligne. Alors qu’il débattait avec François Puponi, ex-maire de Sarcelles et député dans le Val-d’Oise, il a lancé : « Quand le général Bugeaud arrive en Algérie, il commence à massacrer les musulmans, et même certains juifs. Eh bien, moi, je suis aujourd’hui du côté du général Bugeaud. C’est ça être Français ! » Des propos dénoncés de toutes parts.
L’arrivée d’Eric Zemmour sur CNews est vivement contestée par une partie de la rédaction, dont les élus du personnel ont exigé son départ. Depuis, plusieurs personnalités ont décidé de boycotter la chaîne, comme Valérie Trierweiler ou Jacques Attali. Mardi, la CGT a également affirmé ne plus répondre aux invitations de la chaîne, tout comme La France insoumise, qui appelle la chaîne à mettre fin à sa collaboration avec M. Zemmour.