Le Congrès américain a approuvé le budget de défense national 2020, qui comprend notamment des sanctions contre les entreprises participant à la construction du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne.
La Loi d'autorisation de la Défense nationale (NDAA), qui établit chaque année le budget du département de la Défense a été adoptée par le Congrès américain ce 17 décembre. Ce document de plusieurs milliers de pages comprend notamment une résolution visant à «protéger la sécurité énergétique de l'Europe» qui sanctionne les entreprises participant à la construction du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne.
«La politique énergétique européenne est décidée en Europe et non aux Etats-Unis»
Jugée stratégique pour l'approvisionnement en gaz du Vieux continent par ses partisans, ce projet énergétique «renforcerait largement le président [russe] Vladimir Poutine, aux dépens du reste du monde libre», selon les termes de l'un de ses opposants, le sénateur républicain Ted Cruz, qui a proposé avec la démocrate Jeanne Shaheen la résolution. Il avait assuré que le fait de sanctionner les sociétés participant à l'installation du gazoduc empêcherait «Poutine de tirer profit de milliards de dollars qui pourraient être utilisés pour nourrir l'agression russe».
Le 12 décembre, avant l'adoption officielle des sanctions, le commissaire européen au Commerce et plusieurs ministres et hommes politiques allemands avaient fait valoir leur position. «Par principe, l'UE s'oppose à l'imposition de sanctions à l'encontre de toute entreprise de l'UE exerçant une activité légitime», avait affirmé le commissaire européen au Commerce Phil Hogan cité par l’AFP. Le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas avait pour sa part écrit sur Twitter : «La politique énergétique européenne est décidée en Europe et non aux Etats-Unis. Nous rejetons par principe les interventions et les sanctions extérieures ayant des effets extraterritoriaux.»
La construction de Nord Stream 2, déjà achevée à plus de 80%, est récemment entrée dans sa dernière ligne droite avec le feu vert du Danemark à ce projet. Il doit notamment permettre de réduire les approvisionnements en gaz à travers l'Ukraine.