Au cours du début de la semaine, je suis revenu d’un voyage en Abitibi, ce pays au ventre en or, en argent, en cuivre, etc. Toujours à libérer. Et c’est mercredi matin que je suis passé chez Renaud-Bray pour enfin me procurer un exemplaire du livre de Richard Le Hir sur la dépossession tranquille que je tenais à lire pendant mes vacances. Je l’ai dévoré en moins de deux jours.
C’est un livre des plus saisissants qui nous signale la dilapidation en cours de notre patrimoine collectif durement et fièrement érigé par les bâtisseurs de la révolution tranquille et d’autres bien avant. C’est une démonstration probante de la convoitise et de la cupidité du clan Desmarais, de même que leurs consorts/parasites autant domestiques qu’étrangers qui lorgnent nos instruments collectifs avec un appétit des plus voraces. Dans leur mire, rien de moins qu’Hydro-Québec, la Caisse de dépôt, les 40 milliards de barils de brut d’Anticosti, même Desjardins. Les Desmarais sont des ontariens assimilés qui se sont invités dans notre culture économique en profitant de tous les leviers de l’État québécois alors en gestation, pour l’écumer et tenter par tous les moyens de le faire avorter à l’aide des médias assistés de partenaires fidèles autant domestiques qu’étrangers.
Desmarais est le prototype même de l’affirmation minoritaire, il a pris forme dans cette camisole de force qu’a toujours été Sudbury pour sa communauté francophone. Il a quitté cet environnement stérile, coulé dans le bronze, autant culturellement qu’économiquement, pour éventuellement s’établir dans ses officines feutrées de Power corp à Westmount, faisant preuve ainsi d’un masochisme qui se manifeste très clairement par la communion avec son oppresseur, l’imitant dans tous ses comportements parasitaires. C’est un comportement qu’on a pu observer chez certains détenus dans des camps de concentration pendant la deuxième guerre mondiale. Pour revenir à l’histoire de Paul de Sagard, c’est l’histoire d’un colonisé/aliéné qui se retourne contre le peuple qui l’a accueilli si généreusement – son peuple d’origine - pour ensuite rafler tout ce qu’il peut et le convaincre, par médias interposés, que c’est pour son propre bien.
Ce livre de M. Le Hir fait également la démonstration en peu de mots – du gaz dans l’eau pourrait-on dire - que l’opposition officielle à l’Assemblée nationale du Québec n’a tout simplement pas fait son travail de recherche et de dénonciation auquel on s’attendrait dans une démocratie saine face à une dépossession nationale aussi catastrophique.
Donc, mes remerciements des plus cordiaux et des plus chaleureux à M. Le Hir pour son travail soutenu dans ce dossier des plus importants. À la fin de la lecture de son livre ce matin, j’ai déclaré à ma conjointe que tous les lecteurs du torchon de la rue Saint-Jacques, que dis-je, toutes les Québécoises et tous les Québécois devraient prendre connaissance de ce livre des plus éclairants.
Je termine en mentionnant que M. Bernard Frappier doit être tout autant félicité pour sa collaboration avec M. Le Hir. Vigile est un site d’informations et d’opinions hors pair, de même qu’un lieu d’échanges très enrichissant. C’est un phare qu’on doit contribuer à garder allumé.
Daniel Sénéchal
Montréal