L’ambassadeur du Venezuela n’est plus le bienvenu au Canada, a annoncé lundi la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, en réponse à l’expulsion d’un diplomate canadien de Caracas.
Ce nouveau rebondissement survient après des mois de sanctions et de critiques du Canada envers le Venezuela, ce qui a poussé le gouvernement de Nicolas Maduro à expulser le chargé d’affaires canadien — qui dirige l’ambassade en l’absence d’un ambassadeur. Le diplomate canadien Craig Kowalik a ainsi été déclaré persona non grata au Venezuela, qui lui a retiré son accréditation diplomatique et lui a interdit de revenir dans le pays.
La présidente de l’Assemblée constituante du Venezuela, Delcy Rodriguez, a accusé M. Kowalik de s’être immiscé dans la politique vénézuélienne et d’avoir publié sur Twitter des commentaires « impolis et vulgaires » envers le pays d’Amérique du Sud.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mme Freeland, a décidé de rendre la pareille au Venezuela en déclarant à son tour persona non grata le chargé d’affaires vénézuélien, Angel Herrera.
Dans un communiqué publié le jour de Noël, la ministre a expliqué que ces mesures avaient été prises en réponse à ce geste « typique » du régime Maduro, « qui ne cesse de miner tous les efforts visant à rétablir la démocratie et à aider le peuple vénézuélien ».
L’ambassadeur vénézuélien au Canada avait déjà été rappelé dans son pays en guise de protestation du gouvernement Maduro contre les sanctions canadiennes visant des responsables vénézuéliens. Il n’est plus le bienvenu au Canada, a souligné Mme Freeland lundi.
Un régime antidémocratique
La ministre a déclaré que « les Canadiens ne demeureront pas les bras croisés » face à de telles atteintes à la démocratie. Elle a également accusé le régime Maduro de refuser à son peuple l’accès à une assistance humanitaire essentielle.
« Nous continuerons de collaborer avec nos partenaires de la région […] pour faire pression sur le régime Maduro, un régime antidémocratique, et pour rétablir les droits du peuple vénézuélien », a-t-elle ajouté.
Le Venezuela subit une grave crise économique depuis la mort du leader Hugo Chavez, un socialiste révolutionnaire qui a dirigé le pays de 1999 à 2013.
La chute spectaculaire des prix du pétrole depuis 2014 et la dévaluation de la monnaie vénézuélienne ont provoqué une inflation record et causé des pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres articles de première nécessité.
Le Canada a déjà imposé des sanctions contre 40 membres clés du gouvernement de Nicolas Maduro depuis le mois de septembre. Mme Freeland a accusé ces responsables d’être corrompus et impliqués dans des violations des droits de la personne.
Des sanctions économiques ont également été imposées par le Groupe de Lima, qui rassemble le Canada et onze pays d’Amérique latine.
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