Le Canada anglais secoué par une histoire d’allaitement mettant en vedette le bébé d’un député conservateur et une chroniqueuse

Une affaire qui prend des proportions monstrueuses au Canada anglais

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Le ROC dans tous ses états au sujet d'une affaire scabreuse





L’interminable course à la direction du Parti conservateur du Canada nous a réservé de belles surprises, mais la dernière à s’ajouter à la liste est un véritable ovni dans le ciel des controverses.


Tout a commencé vendredi dernier lorsque Leah McLaren, une collaboratrice de longue date au Globe and Mail, a publié un billet sur le site web du quotidien. Jusque là, rien de bien anormal, direz-vous...


Mais dans ce texte, elle racontait avoir tenté, il y a 10 ans, d’allaiter le bébé du candidat à la direction du Parti conservateur Michael Chong sans le consentement de celui-ci (ou celui de son épouse), et ce, alors qu’elle ne produisait même pas de lait maternel.


De drôles d’excuses


La chroniqueuse, selon qui Chong serait le meilleur choix pour succéder à Stephen Harper au sein d’une portée autrement tristounette («...the best pick of an otherwise sad litter for CPC leader») voulait se servir de ce texte pour se faire pardonner son geste inadéquat posé une décennie plus tôt.


Elle y explique, avec moult détails, comment elle s’est retrouvée dans une chambre au deuxième étage d’une maison dans laquelle se tenait une fête fréquentée majoritairement par des trentenaires.


À vingt-cinq ans, sans enfant et sans amoureux, elle y avait alors vu le bébé le plus adorable qu’il lui eut été donné de voir («... the cutest baby I’d ever seen»). Elle l’avait pris pour le cajoler, avant de réaliser, en mettant son doigt dans la bouche du bébé, que celui-ci semblait avoir faim.


«J’ai tout de suite su ce qu’il voulait. Et bien sûr, je voulais lui donner ce qu’il voulait. Le seul problème était que je n’avais pas de lait. Mais serait-ce si mal, me disais-je, si je l’essayais, seulement pour une minute, juste pour voir ce que ça faisait?»


(Traduction libre de «And I suddenly knew what he wanted. And I of course wanted to give him what he wanted. The only problem was, I had no milk. But would it be so bad, I wondered, if I just tried it out – just for a minute – just to see what it felt like?»)


Elle dit ensuite avoir dégrafé sa blouse, quand un homme a fait irruption dans la pièce au moment où elle allait donner le sein à l’enfant. Cet homme était Michael Chong.


Chong serait alors intervenu sur un ton amical, mais en dissimulant mal son étonnement: «Oh, salut! [...] Je vois que vous avez fait connaissance avec mon fils. Puis-je le prendre maintenant?» («Oh um, hello! [...] I see you’ve met my son. May I take him now?»)


McLaren aurait acquiescé à sa demande, Chong l’aurait saluée poliment et les deux ne se seraient plus revus de la soirée.


Prise de conscience tardive


La journaliste, qui est maintenant dans la quarantaine, disait dans son billet qu’elle réalisait 10 ans plus tard que son geste était mal et impoli, et elle se demandait ce qui serait advenu si un des deux parents l’avait réellement pris en flagrant délit d’allaiter l’enfant.


Elle ajoutait: «Je pense que si je trouvais une femme inconnue (sans enfant et incapable de produire du lait) en train d’allaiter mon bébé dans une fête, je pourrais lui donner une bonne claque derrière la tête, avant d’appeler la police.»


(Traduction de «I think if I found a strange woman – one who was both childless and milkless – nursing my baby at a party, I’d be inclined to give her a swift smack upside the head and then call the police.»)


De vives réactions


Si on fait référence au billet de la chroniqueuse au passé, c’est que le Globe and Mail l’a retiré de son site web après quelque temps, sans donner d’explication.


Ce n’est que dimanche soir que des internautes outrés par le comportement de McLaren ont commencé à relayer des versions archivées de la chronique controversée.


Lundi, le député Chong a confirmé la véracité de l’histoire, mais a tenu à minimiser son importance.














«L’incident est survenu il y a plus de 10 ans. C’était certainement étrange, mais il n’y a pas eu de conséquence réelle. Concentrons-nous sur les défis importants auxquels fait face le Canada» a-t-il déclaré sur Twitter.


Puis, aujourd’hui, l’affaire connaît un nouveau rebondissement alors que le Globe and Mail aurait suspendu sa chroniqueuse renommée, selon ce que rapporte le Toronto Star.


On lui aurait également interdit de commenter l’épisode ou sa suspension.


 




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