Le bureau du Vérificateur général du Québec, qui pose des diagnostics sur les différentes entités de l’État québécois, perd son personnel. En 2016-2017, il a connu 30 départs, dont seulement trois pour cause de retraite. Les autres employés et cadres partis ont choisi d’aller travailler ailleurs.
La situation s’est encore détériorée depuis. Au cours des neuf premiers mois de l’année 2017-2018, le bureau du Vérificateur général a enregistré pas moins de 43 départs, dont seulement cinq pour la retraite. La plupart des 38 autres employés et cadres ont démissionné pour aller ailleurs.
«On est vraiment à la dernière limite. On est au seuil minimum où l’on est en mesure de réaliser nos mandats», a déclaré la Vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, à des députés avec lesquels elle et des membres de son équipe étaient réunis dans une salle de l’Assemblée nationale en fin de journée mardi.
Sur les 43 départs survenus durant les neuf premiers mois de l’année financière en cours, on compte six cadres — «et pas des moindres», a lâché Mme Leclerc devant ces députés. Le chiffre de six est exceptionnellement élevé pour cette catégorie d’emploi dans cette organisation.
L’un de ces cadres a joint l’équipe de vérification interne du ministère des Transports du Québec. Un autre est allé chez Retraite Québec; un autre, à la Commission des valeurs mobilières, etc. Des «promotions» qu’ils ne pouvaient pas refuser, a dit la Vérificatrice.
Neuf «chargés de projet» ont également démissionné. «Et là, l’année n’est pas terminée…», a laissé tomber Mme Leclerc.
«Hécatombe»
Après avoir écouté son exposé, le péquiste Marc Bourcier, qui était dans la salle, a parlé d’une «hécatombe».
La situation se traduit par un important roulement de personnel. L’organisation est presque perpétuellement en période d’embauche.
Trente postes sont vacants à l’heure actuelle, ce qui explique son surplus budgétaire d’un million de dollars.
Actuellement, 237 personnes travaillent au bureau du Vérificateur général du Québec.
Besoin d’aide
Son dernier rapport annuel ne dissimule pas la situation : «Le maintien de l’effectif est un enjeu majeur, particulièrement dans le secteur de l’audit de performance depuis plusieurs années. Maintenant, le Vérificateur général consacre des efforts très importants à recruter et à maintenir en poste le personnel compétent suffisant pour effectuer ce type d’audit», peut-on y lire.
Problème : la situation ne s’est même pas stabilisée depuis la rédaction de ce document.
Pour venir à bout de ses mandats, le bureau du Vérificateur général du Québec fait appel à des contractuels et confie du travail en sous-traitance, en «impartition», à des firmes comptables.
Guylaine Leclerc croit qu’il faut rendre plus attractifs les salaires et les conditions d’emploi de certains postes internes. Ceux des «chargés de projet», notamment. En mai, elle soumettra une demande à cet effet au Bureau de l’Assemblée nationale, qui est le conseil d’administration de l’institution.
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