Le budget 2012-213 du Québec m’a donné l’impression d’un État-mammouth écrasant ses huit millions de citoyens à chaque fois qu’il fait un petit pas. Notre État-mammouth, avec ses 75 milliards, ne semble pas affecté par la crise économique qui sévit partout dans le monde, spécialement aux États-Unis et en Europe. Il est certain qu’en fin de mandat et à la veille d’une élection, on ne va pas s’attaquer à une réingénierie de l’État, telle que promise en 2003 par le gouvernement libéral.
Selon le rapport 2011-2012 du vérificateur général comment expliquer tous ces ministères et leurs ramifications avec une multitude de programmes et de comités de tout acabit qui coûtent une fortune aux contribuables? De surplus, le vérificateur général ne peut pas investiguer partout, comme par exemple dans les finances des universités. Faudra-t-il encore augmenter les taxes et les impôts? Un citoyen comme moi en perd son latin devant cette obésité morbide de l’État et se heurte à un mur d’apartheid. Oui, un mur de béton est en train de se dresser entre les pouvoirs publics (hors contrôle et hors la loi par leurs dépassements de coûts) et les contribuables. Le drame, c’est que je ne vois pas de réformes possibles de cet État-mammouth, sans l’abolition des privilèges.
Qui sont ces privilégiés que le pouvoir protège? Le pouvoir d’en haut, arraché au peuple québécois, repose sur une triade de pouvoirs. Il y a les puissances économiques que sont les banques et les grandes entreprises avec leur évasion fiscale, les politiciens de carrière colonisés, assoiffés de pouvoir et qui ne cherchent qu’à se faire réélire et les bureaucrates-technocrates excédentaires et inamovibles dans les différents ministères publics. Imaginez la quantité de lobbyistes que cette situation requière pour ménager tous ces fonctionnaires du pouvoir qui vivent au-dessus de la réalité, au-dessus de la capacité de payer des citoyens? Pensez aux services et privilèges de tous ces fonctionnaires: bureaux, secrétaires, conseillers, gardes-du corps, taxis, chauffeurs privés, limousines, avions, pension à vie, réceptions sur réceptions, etc. Le citoyen moyen est endetté à hauteur de 148% du revenu disponible, au Québec. Imaginez l’économie que ferait l’État, s’il faisait le ménage? Pensez-vous que cela est faisable, Oui, la Norvège l’a fait, où les ministres n’ont pas de chauffeurs ni de limousines, et leurs dépenses comptabilisées et contrôlées.
Oui, je veux bien que chaque citoyen paye sa juste part, mais je refuse de participer à cette «révolution culturelle» du gaspillage dans tous les ministères. Ce qui me met le feu au passage, ce n’est pas tant l’incompétence de nos politiciens, (toujours coincés et pressurés entre les puissants de la finance et les fonctionnaires de la bureaucratie, entre le public et le privé), mais leur manque de courage à ne jamais se remettre en question dans leur gestion et à faire œuvre de transparence, les livres ouverts. Notre classe politique est sans doute tributaire de l’impuissance du pouvoir autarcique à se réformer! La plus grande erreur est celle de croire qu'un pouvoir extérieur puisse être capable de nous sauver. Nous devons prendre notre destin en main sans plus attendre, là où nous sommes. En cette année d’élection, faisons notre part en écartant du pouvoir tout parti politique repoussant à plus tard la moindre réforme et réduction de la dette, par manque de couilles et de détermination. Ne soyons pas surpris que les budgets futurs nous étranglent toujours un peu plus et qu’une table de l’austérité soit en train de se mettre en place sous l’adage « néolibéral» qui dit : « Que la populace doit payer sa juste part. »
Marius MORIN
BUDGET : DIRE NON À UNE RÉVOLUTION CULTURELLE DU GASPILLAGE
Le budget d’un État-mammouth qui étrangle ses citoyens
Trop de fonctionnaires risquent de détruire une société
Tribune libre
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1 commentaire
Marcel Haché Répondre
23 mars 2012S’il y a un état-mammouth, c’est parce que les fonctionnaires se perçoivent et agissent comme de petits mammouths. Ni les méchants capitalistes, ni les politiciens démissionnaires n’y sont pour rien. Les mammouths de toutes tailles de la fonction publique sont amplement capables d’en faire à leur idée, qui se trouve aussi comme par hasard à être leur intérêt.
Les gouvernements passent, les partis politiques passent, le « civil service » demeure.
La psychologie d’un employeur privé à l’égard du seul mot « subvention » n’est pas bien différente de celle du prestataire de l’aide sociale à l’égard du mot « chèque ». Une dépendance se profile. Dans un cas comme dans l’autre, c’est le sang du travail des contribuables qui est dépensé par les fonctionnaires. Et ce n’est pas parce que nous sommes en Amérique du Nord que la psychologie des fonctionnaires d’ici s’éloigne de beaucoup de celle des fonctionnaires soviétiques de naguère.
J’ai été petit mammouth moi-même, je puis témoigner que rien n’est plus facile de dépenser 1 millions de $ en toute légalité et toute légitimité, mais hélas, en bien moins grande utilité que celle attendue, puis finalement obtenue. Cela ne serait pas si grave si cela n’était pas récurent. Mais l’état-mammouth participe à un système bien plus large de domination des individus.
Que l’état relâche juste un peu la contrainte qu’il exerce sur les fonctionnaires au moyen du sacro-saint devoir de réserve, il n’y aurait plus de déficit budgétaire de l’état pour dix générations à venir. Minimum.