OTTAWA – Le Bloc québécois croit qu’une modification de la date des élections fédérales pour un motif religieux pourrait créer un précédent «dévastateur» et invite le directeur général des élections (DGE) du Canada à maintenir le cap.
«La religion ne devrait pas avoir préséance sur la loi et sur le pouvoir laïque dans une société comme le Canada et, à plus forte raison, comme le Québec», a dit le chef bloquiste Yves-François Blanchet, mercredi, en entrevue avec TVA Nouvelles.
Dans un jugement rendu mardi, la Cour fédérale demande au directeur général des élections du Canada, Stéphane Perrault, de considérer s’il doit recommander au conseil des ministres de changer la date des élections, fixée au 21 octobre prochain, soit dans moins de trois mois.
M. Perrault avait déjà refusé de le faire après qu’une candidate conservatrice de la région de Toronto, Chani Aryed-Bein, se fut plainte que la date du scrutin coïncidait avec la fête juive orthodoxe Chemini Atseret. Un électeur de York Centre, Ira Walfish, faisait aussi partie de la requête déposée en juin dernier.
La juge Ann Marie McDonald de la Cour fédérale conclut toutefois qu’il manque de preuves pour savoir si le DGE, avant de refuser, a réellement soupesé les questions de respect des droits fondamentaux versus celle du respect des objectifs de la loi électorale.
Elle a donc ordonné à ce dernier de se pencher à nouveau sur la question d’ici au 1er août.
Pour M. Blanchet, il est clair que le DGE doit maintenir la date prévue du 21 octobre.
«Évidemment, compte tenu des valeurs de laïcité des Québécois, ça n’a aucun sens [de changer celle-ci pour un motif religieux]», a-t-il soutenu.
Le chef conservateur Andrew Scheer n’a pas voulu dire s’il soutient la démarche de sa candidate Chani Aryed-Bein.
«Il y a eu le jugement de la Cour [et maintenant] nous respectons l’indépendance d’Élections Canada», s’est-il contenté de dire lors d’une mêlée de presse en marge de son passage à Saguenay.
Les néodémocrates et les libéraux ont aussi été avares de commentaires, mercredi, mentionnant tour à tour qu’il revient au DGE de trancher.